Corymbe : dans le golfe de Guinée, la coopération maritime au cœur de l’exercice African NEMO

Du large du Libéria jusqu’au port de Dakar au Sénégal, le patrouilleur français a joué le rôle d'un navire de pêche, le Marine 007 suspecté d’activités de pêche illicite. Dans ce contexte, le Marine 007 a été contrôlé par les garde-côtes libériens : une prise en charge des membres d'équipage et une fouille de la passerelle ont été organisées. Le contrôle s’est terminé par la vérification des documents autorisant le Marine 007 à pêcher une quantité définie de poissons dans la zone économique exclusive. Les garde-côtes libériens ont ensuite transmis aux autres pays membres du processus de Yaoundé leurs doutes quant aux activités du Marine 007 ainsi que des informations le concernant.

Puis, le Marine 007 a poursuivi sa route jusqu’aux eaux territoriales de la Sierra Leone : alertés par le Centre régional de sécurisation maritime de l’Afrique de l’Ouest (CRESMAO), les garde-côtes sierra-léonais ont intercepté le navire qui a rejeté le produit de sa pêche illicite à leur approche. Les informations ont alors été transmises à la commission sous régionale de surveillance des pêches (CSRP) et au CRESMAO, qui ont centralisé les données et intensifié la surveillance du Marine 007. Le repositionnement à la demande des centres des opérations maritimes locaux, du CRESMAO par satellite et par le Falcon 50 déployé au Sénégal, a permis à la marine gambienne d’effectuer un nouveau contrôle le 10 mai. L'équipage a rapidement été maîtrisé et isolé, permettant aux officiers de réaliser la vérification des papiers et des filets utilisés en toute sécurité.

Cependant, la commission sous régionale de surveillance des pêches a choisi de laisser repartir le navire pour pouvoir le prendre en flagrant délit dans les eaux territoriales sénégalaises. Le Marine 007 étant victime d’un piratage, les commandos sénégalais ont effectué une reprise de vive force le 12 mai au matin. Le navire de pêche a alors été dérouté sur Dakar, où un contrôle extrêmement poussé a été effectué, mettant en lumière les diverses infractions commises au cours des jours passés. L’ensemble des éléments réunis a permis de confondre le capitaine du navire.

Outre le renforcement de l’interopérabilité et de la coopération entre la Marine française et les marines africaines, ces exercices permettent d’accompagner les marines locales vers une gestion autonome de l’insécurité maritime. L’exercice a montré une coopération et une coordination très satisfaisante entre les garde-côtes des marines riveraines, les différents centres des opérations maritimes et le centre régional de sécurisation maritime de l’Afrique de l’Ouest (CRESMAO).

Depuis 1990, la France déploie un à deux bâtiments en mission Corymbe de façon quasi permanente dans le golfe de Guinée. La mission a deux objectifs majeurs : participer à la protection des intérêts français dans la zone ainsi et contribuer à la diminution de l’insécurité maritime, en aidant notamment au renforcement des capacités des marines riveraines du golfe dans le domaine de sécurité maritime, dans le cadre du processus de Yaoundé. Le déploiement de bâtiments français en mission Corymbe complète le dispositif français prépositionné en Afrique occidentale (Gabon, Côte d’Ivoire, Sénégal) et participe au volet maritime des coopérations opérationnelles mises en œuvre régionalement par ces forces de présence.