Du 8 au 12 mars 2021, les Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) ont conduit un exercice de grande ampleur dénommé WAKRI. Il s’agissait d’une opération d’évacuation de ressortissants suite à l’agression du territoire de la République de Djibouti par une force étrangère mécanisée.
En lien permanent avec le Poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) de Djibouti Ville, le commandant des FFDj (COMFOR) a commandé les opérations. Le chef d’état-major interarmées, responsable de la conduite des opérations, a souligné que « Ce fut un beau défi de réaliser cet exercice majeur pour les FFDJ dans un contexte particulièrement contraint par la période de pré-élection présidentielle à Djibouti, mais aussi par le contexte de pandémie. De fait, 80% des objectifs tactiques ont été atteints par les unités ».
Agissant dans le cadre du Traité de coopération en matière de Défense (TCMD) signé avec Djibouti, et optimisant le passage en mer Rouge du Porte-hélicoptères amphibie (PHA), les FFDj ont été renforcées par plus de 800 militaires lors de cet exercice. Ce renfort a permis de contrer une force d’égalité comparable mais dont le rapport de force (RAPFOR) n’était pas toujours favorable aux armées françaises.
Dans le scénario, l’ennemi disposait non seulement d’équipements modernes mais surtout d’un volume de militaires plus important que celui des FFDj. Ces différents aspects ont permis d’aborder le combat par le prisme de la haute intensité afin de faire manœuvrer les équipes tactiques dans différents domaines : la lutte anti-aérienne, la lutte anti-drone, la supériorité aérienne ainsi que le combat mécanisé.
À titre d’exemple, une demande de renfort a même été réalisée en milieu d’exercice afin de faire intervenir le Sous groupement tactique embarqué sur le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre. Ainsi, ce ne sont pas moins de 138 militaires ainsi que 22 véhicules qui ont été déployés sur le sol diboutien. Ce renfort a permis une reprise de l’ascendant face au deuxième échelon de l’ennemi équipé de char T72. En conséquence, le PHA a pu procéder à des évacuations sanitaires et de ressortissants.
En appui de la manœuvre interarmes et interarmées, une manœuvre aérienne s’est jouée avec les Mirage 2000-5. Tout en confirmant la présence de moyens ennemis, ils ont permis aux FFDj de retrouver un RAPFOR favorable grâce à leur supériorité aérienne.
Durant ces 4 jours, cette concentration exceptionnelle de moyens militaires dans la Corne de l’Afrique est l’illustration d’une manœuvre de haute intensité qui combine des moyens interarmes, interarmées et interalliées. Avec la participation de deux sections américaines, du groupe amphibie constitué autour du PHA Tonnerre et son groupe tactique embarqué, l’intervention des hélicoptères embarqués et de combat, la participation de la Frégate légère de type Surcouf et la force terrestre du 5ème Régiment interarmes d’outre-mer, cet exercice a été d’une grande réussite.
Cette démonstration de forces vise à affirmer la capacité des Forces armées françaises à projeter et à concentrer rapidement les moyens nécessaires pour répondre aux menaces visant les intérêts de la France à l’étranger.
Les 1 450 militaires des forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) sont implantés à Djibouti conformément au traité de coopération de défense signé en 2011 avec ce pays. La base opérationnelle avancée (BOA) qui les accueille, offre aux armées, à l’instar de la BOA de Côte d’Ivoire, des capacités diverses : véritable réservoir de forces, elle participe à la défense des intérêts français, au soutien logistique des opérations sur le continent, tout en contribuant aux actions de coopération militaire au profit notamment de plusieurs pays africains. Par ailleurs, les forces françaises stationnées à Djibouti soutiennent leurs partenaires de la communauté économique régionale de l’Afrique de l’Est en vue de consolider leurs capacités militaires, notamment dans le cadre de leur participation aux opérations de maintien de la paix.
Sources : État-major des armées
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