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FFEAU : Plusieurs grandes premières lors de l’exercice EL HIMEIMAT XI

Mise à jour  : 24/03/2021

Du 28 février au 23 mars 2021, la 11e  édition de l’exercice EL-HIMEIMAT, particulièrement riche en nouveauté, s’est déroulée aux Émirats arabes unis. Cet entraînement s’inscrit dans la fiabilisation du volet terrestre des accords de Défense entre les Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFEAU) et les Land Forces émiriennes. Adossé au 5e Régiment de cuirassiers (RC), ce déploiement renforce notamment l'interopérabilité de ces deux armées. 

L’exercice s’est ainsi divisé en cinq grandes phases: 

  • Tout d’abord, la projection du Groupement tactique interarmes 5 (GTIA5) en Base opérationnelle avancée tactique (BOAT). Cette projection inclut notamment les militaires affectés en courte ou longue durées au régiment, mais également les renforts venant de 28 régiments de métropole. 
  • La phase d’adaptation au milieu et d’Affiliation Training. Cette phase a permis aux unités d’appréhender les spécificités du combat en zone urbaine dans un milieu désertique ainsi que leur intégration en Sous-groupement tactique interarmes (SGTIA). 
  • La phase de Field Training Exercise (FTX) dans la ville de combat d’Al Hamra Training City (AHTC) qui a permis la mise en commun de certaines capacités telles que l’expertise en Engins explosifs improvisés (EEI) du génie, l’appui aérien (Joint terminal attack controller – JTAC), le Nucléaire radiologique biologique et chimique (NRBC) effectué par les éléments franco-émiriens de décontamination ainsi que les hélicoptères émiriens dans leurs opérations d’Opérations héliportées (OHP) ou d’appui.  
  • La campagne de tir de quatre jours. De jour comme de nuit, ce sont des tirs de 28 tonnes de munitions qui ont été effectués avec l’inclusion notamment du tir de l’artillerie émirienne pour appuyer les véhicules de combat d’infanterie BMP3 émiriens, les chars Leclerc et les Véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI) français. 
  • La phase de régénération des troupes et du matériel pour le retour au quartier du Royal Pologne à 300 kilomètres. 

Cet exercice fut d’un grand succès grâce à l’intégration totale des forces émiriennes dans le dispositif favorisant une large coopération interarmes. En effet, ces dernières ont intégré le dispositif à tous les niveaux, depuis l’équipe avancée de recueil de preuves de produits chimiques jusqu’au centre opération du GTIA. Le capitaine commandant émirien a même été associé au processus de diffusion des ordres, et il a participé autant à la séance pédagogique de backbrief qu’à la séance de répétition (rehearsal) de la manœuvre sur caisse à sable. 

Plusieurs nouveautés caractérisent cette 11e édition. C’est en effet la première fois que ce déploiement se déroule dans la ville de combat de AHTC. Grâce à ses 100 hectares et la diversité de ces bâtiments, la ville de combat émirienne a permis aux forces de s’entraîner dans les conditions réelles d’une ville du Moyen-Orient. Composée de 17 quartiers, toutes les difficultés tactiques ont ainsi été prises en compte autant par le chef de groupe que par le chef de corps. Par ailleurs, cette édition a permis l’accueil inédit d’autorités telles que son Excellence l’Ambassadeur de France aux Émirats arabes unis, le commandant de la zone maritime de l’océan Indien et le chef d’état-major de l’armée de Terre émirien. Ils ont ainsi été intégrés au scénario. Enfin, c’est la première fois que la logistique est jouée en ville de bout en bout, avec à titre d’exemple, l’extraction sous le feu d’un char Leclerc par le Dépanneur du char Leclerc (DCL). 

La dimension 3D, d’un grand réalisme, a été permise par l’intermédiaire de l’appui-feu des Rafale de l’escadron Provence, accompagnés des hélicoptères émiriens, dans le cadre de l’exercice DESERT FLAG. Les JTAC français et émiriens ont ainsi pu perfectionner leur guidage au sol pour observer, détruire, évacuer des blessés ou s’emparer de points d’entrée dans la ville.  

Entre coopération et partage de connaissances, cette opération aura été d’un grand succès à tous les niveaux, comme le souligne le colonel Saint Guilhem, chef de corps du 5e RC : « Cet exercice de déploiement en autonomie permet avec nos camarades émiriens d’être projetés dans un milieu complexe. Il faut accepter avec humilité que le partenaire nous apprenne sa manière de se déployer dans le désert, ainsi que son expérience de la zone urbaine au Moyen-Orient. 

De notre côté, nous leur avons apporté la connaissance du combat interarmes. C’est extrêmement valorisant d’apporter notre savoir-faire à nos camarades émiriens et d’être les premiers étrangers à avoir pu manœuvrer dans l’une des plus grandes villes de combat au monde. 

Pendant l’exercice, la supériorité aérienne était disputée. L’objectif pour l’année prochaine serait de compléter les capacités d’observation du GTIA par des drones français et émiriens. Il est capital que nous puissions progresser dans ce domaine, surtout lors de ce changement de milieu du sable à la ville. » 

  

  

 

Avec près de 650 militaires déployés, les FFEAU constituent l’une des bases opérationnelles avancées françaises à l’étranger. À ce titre, elle appuie les moyens militaires français déployés dans le Golfe arabo-persique et le Nord de l’océan Indien. Grâce à ses conditions d’aguerrissement, elle permet également d’entraîner les militaires français aux actions de combat en zone désertique et en zone urbaine. En tant que commandant de la zone maritime océan indien (ALINDIEN), le COMFOR FFEAU exerce son autorité sur une zone maritime s’étendant du Sud du canal de Suez à l’Ouest, et à l’Est jusqu’aux limites ouest des eaux de la Birmanie, de l’Indonésie et de l’Australie. Il y promeut la politique de défense de la France et anime les relations militaires bilatérales. 


Sources : État-major des armées
Droits : EMA