Le Groupe aéronaval (GAN), constitué autour du porte-avions Charles De Gaulle (PA CDG), prenant l’appellation de Task Force (TF) 473, a appareillé le 21 février 2021 de la base navale de Toulon pour mener la mission CLEMENCEAU 21. Parmi les 2 500 marins du GAN, on retrouve le second-maître Bastien, Météorologue-océanographe (METOC). Fonction essentielle à la planification des opérations, il revient sur les responsabilités qui lui incombent en tant que METOC, au sein du groupe aéronaval (GAé).
QUI ÊTES-VOUS ? QUE FAITES-VOUS AU SEIN DU GROUPE AERONAVAL ?
Je suis le second-maître Bastien, j’ai 25 ans et je viens de Nantes. J’occupe actuellement le poste de Météorologue-océanographe. Dans la Marine nationale, on appelle les météorologue-océanographes, les METOC. C’est en 2017 que je fais le choix de m’engager dans la Marine nationale et d’intégrer l’école de Maistrance qui forme les futurs officiers mariniers (l’équivalent des sous-officiers) de la Marine nationale. Pendant cette formation militaire, maritime et sportive, j’ai fait le choix de m’orienter dans la spécialité de météorologue-océanographe.
Pendant un an et demi, au sein de l’École nationale de météorologie (ENM) à Toulouse, j’ai suivi une formation pluridisciplinaire dans les domaines fondamentaux de la météorologie : initiation aux techniques d’observations et de mesures et des cours de sciences météorologiques.
QUEL EST LE RÔLE DE LA METEO ET DU METOC PENDANT LA MISSION CLEMENCEAU 21 ?
La météo joue un rôle important dans la planification des opérations. En surface, les conditions météorologiques peuvent nécessiter d’ajuster le positionnement des bateaux et de modifier la zone de navigation pour garantir le bon déroulement des opérations. Les phénomènes météorologiques sont également étudiés pour les opérations réalisées sur terre et dans les airs, car ils conditionnent la mise en œuvre des aéronefs du PA CDG, en particulier les Rafale marine.
Enfin, nous participons à la lutte contre la menace sous-marine, en transmettant au central opérations les données océanographiques nécessaires à la compréhension du milieu sous-marin.
Nous pouvons réaliser cette planification à plus ou moins longue échéance, de quelques heures pour un vol de Rafale marine par exemple, à plusieurs semaines pour la planification d’une mission.
Les données météorologiques sont indispensables et doivent être adaptées quotidiennement en fonction des zones géographiques traversées. Elles permettent de préparer et d’optimiser l’exécution des missions maritimes, terrestres et aéronautiques.
EN QUOI CONSISTE LE MÉTIER DE METOC ?
Pour être METOC, il faut être curieux et toujours alerte. Comme vous le savez, la météo est changeante, dans le temps, mais aussi dans l’espace. Nous n’allons jamais rencontrer la même météo si l’on est en mer Méditerranée ou en océan Indien par exemple.
Pour réaliser une prévision, nous allons d’abord observer le ciel, la mer, le vent et la houle. On vient ensuite compléter notre analyse grâce à divers outils - logiciels de météorologie, capteurs et sondes – et exploiter ces données météorologiques et océanographiques pour élaborer des prévisions qui seront ensuite présentées sous forme de briefing à l’amiral commandant le GAN, au commandant du porte-avions, aux équipages des flottilles ou à tout autre acteur qui nécessitera notre expertise.
POURQUOI AVEZ-VOUS CHOISI CE MÉTIER ?
J’ai choisi cette spécialité car ce milieu est en constante évolution. Le travail diffère chaque jour du fait des environnements très variés que nous étudions. C’est très motivant de prendre part aux activités opérationnelles de la force, en lien étroit avec les différents acteurs de la mission. Nous sommes un maillon essentiel de la chaîne opérationnelle.
Depuis le 21 février 2021 et jusqu’à l’été, le Groupe aéronaval (GAN), constitué autour du porte-avions Charles De Gaulle est déployé dans le cadre de la mission CLEMENCEAU 21. Il participera à la lutte contre le terrorisme en intégrant l’opération CHAMMAL et sera déployé dans des zones d’intérêts stratégiques en mer Méditerranée, dans l’océan Indien et dans le golfe Arabo-persique. La Task Force 473 contribue également à garantir la liberté de navigation et à sécuriser et défendre ces espaces stratégiques. Accompagné ponctuellement de frégates étrangères, le GAN témoigne de l’interopérabilité et du niveau de confiance existants entre la Marine nationale et ses alliés.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA