Parti le 21 février 2021, le Groupe aéronaval (GAN) a retrouvé le port de Toulon ce vendredi 4 juin après près de quatre mois de déploiement en mission CLEMENCEAU 21. Cette dernière a conduit le porte-avions Charles de Gaulle et son escorte de la mer Méditerranée jusqu’au Golfe, pour intégrer notamment l’opération CHAMMAL de lutte contre Daech. Elle a aussi permis à la Marine nationale de s’exercer avec ses alliés et ses partenaires renforçant ainsi ses capacités à agir conjointement. Retour sur cette mission opérationnelle articulée autour de quatre objectifs majeurs.
DÉPLOYER LE GAN DANS DES ZONES STRATÉGIQUES
Au cours de CLEMENCEAU 21, le GAN a effectué environ 27 000 nautiques, menant le porte-avions Charles de Gaulle, son escorte constituée de la Frégate multi-missions (FREMM) Provence, de la Frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul, du Bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Var et d’un sous-marin nucléaire d’attaque ainsi que son Groupe aérien embarqué (GAé), de la mer Méditerranée jusqu’au Golfe arabo-persique. Le GAN a contribué à défendre les intérêts de la France et assuré sa liberté d’action. Le GAN a ainsi traversé plusieurs zones stratégiques comme l’océan Indien, espace maritime dont la France est la seule nation européenne riveraine, la mer Rouge par laquelle transite 10% du commerce maritime mondial, le golfe d’Aden, confronté au problème de la piraterie, ou encore la mer Méditerranée orientale, zone de rencontre des plaques tectoniques de la géopolitique mondiale.
LUTTER CONTRE DAECH
Objectif opérationnel premier de la mission CLEMENCEAU 21 : prendre part à l’opération CHAMMAL, volet français de l’opération INHERENT RESOLVE (OIR) de lutte contre le terrorisme islamiste au Levant. Entre le golfe Arabo-Persique et la Méditerranée orientale, le GAN a ainsi passé cinquante jours au sein de la coalition, effectuant au-dessus du théâtre irako-syrien pas moins de cent quarante-deux vols d’aéronefs du GAé à bord du Charles de Gaulle. Le GAN a pour la première fois projeté ses aéronefs depuis la mer Rouge, ouvrant ainsi une voie d’intervention vers le théâtre irako-syrien. Grâce, au recueil de renseignement, auquel ont concouru les aéronefs mis en œuvre à partir du porte-avions, le GAN a contribué à frapper des capacités de Daech.
COMMANDER LA TASK FORCE 50 AMÉRICAINE
Composante des forces navales américaines déployées dans la région du Golfe, la Task Force (TF) 50 a été commandée pour la deuxième fois de son histoire par le GAN français (la première fois en 2015), illustrant la très grande confiance unissant nos deux marines. Le périmètre de commandement inédit qui lui a été octroyé pendant cinq semaines, a permis au GAN d’intégrer, au sein de la TF50, un GAN américain (USS Eisenhower) sous commandement français. Ces manœuvres d’interopérabilité de haut niveau démultiplient les capacités des deux GAN à lutter ensemble contre toutes les menaces et en particulier depuis le Golfe contre Daech.
RENFORCER LA COOPERATION
Agrégateur de moyens alliés, le GAN a intégré au sein de son escorte des bâtiments de nombreuses marines partenaires : six destroyers et croiseurs de l’US Navy (USS Thomas Hudner, Donald Cook, Laboon, Mahan, Port Royal, Monterey), la frégate de la marine belge Léopold 1er, deux frégates de la marine de guerre hellénique Kanaris et Salamis ou encore une frégate indienne, marocaine et italienne. À ces intégrations, prouvant le haut niveau d’interopérabilité existant entre la Marine nationale et ses alliés, s’ajoutent les différentes interactions organisées avec des pays partenaires afin de développer des méthodes de travail communes. Au total, le GAN a mené pas moins de quarante-neuf interactions avec les marines de vingt-trois nations. CLEMENCEAU 21 a ainsi été marqué par l’exercice GASWEX organisé avec les États-Unis et le Japon. De même, l’exercice bilatéral VARUNA 21 a aussi été organisé avec la marine indienne puis RAMSES 21 avec l’Egypte, et deux Dual carrier operation (DCO) – manœuvre à deux porte-avions, avec le GAN américain Eisenhower mais aussi avec le nouveau GAN britannique constitué autour du HMS Queen Elizabeth.
LA RÉUSSITE D’UN ÉQUIPAGE
Exprimant son bilan des cent-et-un jours de mer écoulés, le contre-amiral Aussedat a affirmé « Je suis fier du bilan opérationnel de la mission CLEMENCEAU 21. Cette mission, bien différente des précédentes par la complexité sanitaire dans laquelle nous avons évolué, n’aurait pu être menée avec succès sans l’énergie de chacun des équipages qui composent le GAN et sans leur détermination, leur résilience et leur endurance. Ce bilan salué par les plus hautes autorités françaises et américaines est le fruit de l’engagement indéfectible au service de la nation, du professionnalisme et de la rigueur de chaque marin. ».
Du 21 février au 4 juin 2021, le Groupe aéronaval (GAN), constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle a été déployé dans le cadre de la mission CLEMENCEAU 21. Il a participé à la lutte contre le terrorisme en intégrant l’opération CHAMMAL et a été déployé dans des zones d’intérêts stratégiques en mer Méditerranée, dans l’océan Indien et dans le Golfe arabo-persique. La Task Force 473 a contribué également à garantir la liberté de navigation et à sécuriser et défendre ces espaces stratégiques. Accompagné ponctuellement de frégates étrangères, le GAN a témoigné de l’interopérabilité et du niveau de confiance existants entre la Marine nationale et ses alliés.
Sources : État-major des armées
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