La coopération de la gendarmerie nationale s’effectue au plus près des ambassadeurs français à l’étranger et des autorités locales. Le GIGN réalise également à son niveau des actions de formation et de coopération.
La Direction de la coopération internationale
La Direction de la coopération internationale (DCI) dispose actuellement de 74 Services de sécurité intérieure (SSI) au sein des postes diplomatiques français à l’étranger couvrant 158 pays. Ces services sont dirigés par des Attachés de sécurité intérieure (ASI), policiers ou gendarmes, qui disposent d’une compétence territoriale dans le pays de résidence où ils sont accrédités. Les SSI assurent la mise en œuvre des actions de coopérations européenne et internationale conduites en matière de sécurité intérieure. La composition des SSI varie en fonction de l’importance géostratégique des implantations et peut comprendre : des assistants, des officiers de liaison à dominante particulière, des experts techniques internationaux, des coopérants, etc.
La coopération technique
L’ASI propose et met en œuvre les programmes de coopération technique bilatéraux et multilatéraux en matière de sécurité intérieure, s’inscrivant dans les priorités gouvernementales de la France. En 2016, 2160 actions de coopération technique ont été menées par les 74 SSI du réseau. En outre, il accompagne ces programmes de coopération par des actions de formation et de conseil technique. Il collabore à leur évaluation et, en particulier, aux évaluations finales et propose le cas échéant de nouvelles orientations pour la coopération en fonction du contexte local. Il recherche également les financements nécessaires à la réalisation des actions qu’il conduit (dont certaines à l’attention de forces de sécurité étrangères) et s’assure de leur mise en œuvre. Il est l’interlocuteur des organismes bailleurs tant bilatéraux que multilatéraux, notamment européens.
Ces actions visent au renforcement des capacités de sécurité des pays partenaires et au développement d’approches partagées. La coopération technique mise en place dans un pays reste le prélude au développement d’une coopération renforcée avec la France notamment pour l’approfondissement d’une coopération plus opérationnelle qui permettra un retour en sécurité intérieure pour la France.
La coopération opérationnelle
Cet aspect de la coopération vise l’échange des informations à vocation opérationnelle impactant notre sécurité. Il contribue à alimenter un indispensable retour en sécurité intérieure. Pour cela, l’ASI met en œuvre une coopération opérationnelle, en appui des directions et services actifs relevant de la gendarmerie et de la police nationales en veillant à la qualité et à la rapidité des échanges dans le cadre des investigations menées par les services d’enquête notamment dans les domaines de la lutte contre les trafics, l’immigration irrégulière, le terrorisme, la cybercriminalité. Son action dans le cadre d’enquêtes judiciaires, s’effectue en complémentarité des canaux de coopération judiciaire Interpol, Europol, Schengen, à des fins de recherche d’informations préalables à l’ouverture des enquêtes. En 2016, près de 1600 individus inscrits au fichier des personnes recherchées, dont 347 mandats d’arrêt, ont été localisés à l’étranger grâce à l’action des ASI.
Par ailleurs, il joue un rôle important d’assistance des magistrats, qui en font la demande, lorsqu’ils se déplacent dans le cadre de la coopération judiciaire internationale. Il les assiste au besoin, ainsi que les enquêteurs français dans le cadre de l’exécution de Commissions Rogatoires Internationales (CRI) en lien étroit avec le magistrat de liaison, s’il en existe un. Il contribue aussi aux échanges d’informations et d’expériences entre les services français et les services de sécurité intérieure de son ressort d’affection en transmettant tout élément pertinent relatif à des phénomènes criminels transnationaux et des réseaux dont les activités criminelles affectent le territoire et les intérêts français depuis le ou les pays de son ressort territorial d’affectation.
Le GIGN à l’international :
En plus des situations où les intérêts de la France sont menacés, le GIGN peut-être projeté et engagé à l’étranger pour des actions de formation et de coopération. Annuellement, une centaine de stagiaires issus d'une vingtaine d’États différents ont l'opportunité d'acquérir certaines techniques élémentaires couvrant le spectre missionnel du GIGN, au cours de stages de durées variables encadrés par la formation de l’unité. Le GIGN est aussi amené à exporter ses savoir-faire sur l'ensemble des continents en répondant aux demandes de certains États étrangers. Les unités d'intervention retenues bénéficient alors d'une formation ou d'une expertise dispensée par le GIGN au sein même du pays requérant. Le GIGN entretient par ailleurs des contacts bilatéraux très forts avec de nombreuses unités d'intervention étrangères, sous forme d'échanges tactiques et techniques, de retours d'expériences, etc. Ces échanges peuvent se traduire par des séminaires au sein de réseaux tels que celui des moyens spéciaux, des négociateurs, ou celui des unités d'intervention de l'Union européenne (réseau ATLAS).
Pour coordonner l'ensemble de ces actions internationales et faciliter la mise en œuvre de ces partenariats multinationaux, le GIGN s'est doté d'une cellule "relations internationales" depuis le 1er septembre 2007.