Accueil | EMA | Nos organismes | Inspection des armées | L’inspection des armées, « capter, faciliter, diffuser » au service du commandement des armées ! EMA ... Inspection des armées | L’inspection des armées, « capter, faciliter, diffuser » au service du commandement des armées !

L’inspection des armées, « capter, faciliter, diffuser » au service du commandement des armées !

Mise à jour  : 29/10/2021

L’inspection des armées, « capter, faciliter, diffuser » au service du commandement des armées !

Le général de corps d’armée (T) François de Lapresle, a pris ses fonctions le 1er septembre 2019 comme inspecteur des armées (IdA), assisté par le vice-amiral Jean Hauserman, le Commissaire général de 2e classe Pascal Verrier et le colonel (A) Olivier Celo.

A la tête d’une petite équipe interarmées, le général de Lapresle nous fait part aujourd’hui de la façon dont il conçoit la mission que le CEMA lui confie.

Quelle est la plus-value de l’inspection des armées aujourd’hui ?

10 ans après sa création, fidèle à sa mission originale, l’IdA accompagne et sert le chef d’état-major des armées dans une vraie démarche transverse destinée à valoriser la singularité militaire et le rôle clé du commandement des armées. En étroite coordination avec les autres acteurs du monde des inspections et de l’audit, l’IdA veille à une approche constructive, anticipée et vertueuse de cette fonction « évaluation » et joue son rôle d’aide à la décision.

L’inspection des Armées évalue autant l’exercice du commandement, que l’application des directives, l’aptitude de l’unité auditée/inspectée à remplir sa mission, les aspects « discipline et moral » et contribue aussi à l’écoute et au contrôle hiérarchique (saisines). Le périmètre interarmées de l’IdA couvre prioritairement les commandements, directions et organismes interarmées, les opérations extérieures et intérieures. Un certain nombre d’enquêtes lui sont confiées, au-delà de sujets plus confidentiels au profit du commandement.

Autour des réalités interarmées, au cœur des opérations et de toutes les missions très diverses du quotidien, l’IdA, en coordination avec les autres inspections, décline collectivement trois modes d’action : « capter, faciliter, diffuser ».

Capter les signaux reçus au contact des unités engagées dans les opérations sur le périmètre de responsabilité du CEMA : l’IdA évalue le moral des unités, rend compte des dysfonctionnements et recommande des actions destinées à améliorer leur performance opérationnelle. Dans une approche respectueuse des particularités, l’IdA renseigne et déchiffre également les difficultés structurelles et conjoncturelles des organismes en cherchant toujours des solutions pragmatiques.

Faciliter l’appui aux chefs interarmées de tous niveaux : le mode opératoire de l’IdA privilégie l’allègement des sollicitations et optimise les déplacements, notamment outre-mer et étranger (dispositif REVALOME), Le panachage de visites, échanges, rencontres et tables rondes in situ, permet de produire des rapports concis (8 pages, 8 recommandations).

Diffuser et relayer les thèmes, sujets et dossiers d’avenir vers les unités. En retour, la prise en compte effective et des attentes du terrain consolident la confiance et la subsidiarité et confortent l’état-major des armées dans son rôle stratégique et sa capacité d’arbitrage.

La plus-value de l’IdA est de proposer au CEMA un regard prospectif, ouvert, transverse et interarmées sur les engagements en cours, le commandement et les organisations. En encourageant les hommes et les femmes qui servent nos opérations, l’IdA fait connaître et rayonner les réalisations interarmées en donnant la juste mesure des succès et des fragilités relevées.

 Comment s’organise le plan de mission de l’IdA et quelle est votre souplesse ?

Une lettre de mission annuelle du CEMA assigne ses missions à l’IdA (une trentaine par an) pour l’année scolaire. Par exemple, pour 2019/2020, une attention particulière sur les acteurs clés du numérique est portée et une réflexion sur le régime des sanctions initiée avec les armées. Dans tous les cas, le moral et les attentes du personnel sont systématiquement pris en compte et scrutés.

Les objectifs visés intègrent - par types de structure, sites ou thèmes - des inspections de commandement sur les opérations (en alternance sur deux ans), mais aussi dans les forces de présence ou de souveraineté. Dans ce cadre, en 2019-20 par exemple, l’IdA a pu notamment évaluer les forces armées en Guyane et mesurer en situation leur efficacité dans le cadre des missions Harpie, Titan et Police des pêches. Cela est aussi le cas avec l’inspection de l’opération CHAMMAL, cinq ans après son lancement.

En dehors de ces missions opérationnelles, l’IdA inspecte les organismes interarmées, directions et structures en cherchant à valoriser collectivement les bonnes pratiques et les modalités d’harmonisation vertueuses. La dernière inspection du SIMu a permis ainsi d’appuyer la manœuvre de transformation de ce jeune service interarmées clé.

L’IdA sait réagir en souplesse et sur très court terme sur certains thèmes d’étude ou enquête de commandement liés à l’actualité. A cœur, la clarification et la protection des armées, des militaires, mais également des civils de la défense, qui bénéficient lors des inspections d’une conseillère expérimentée et dédiée.

Quels sont les sujets récurrents ou les thèmes d’intérêt ou de préoccupations que vous relevez ?

 « Chacun est responsable de tous », toujours en appui de la singularité positive prônée par le CEMA. Les hommes et les femmes ont leurs qualités, leurs fragilités et leurs limites. Il faut les connaître et les évaluer régulièrement. Forts de ses missions d’inspection et de ses déplacements réguliers sur le terrain, certains thèmes reviennent alors régulièrement dans la cartographie des risques de l’EMA :

- Décentrage progressif des objectifs visés, privant de tout recul ou de toute mise en perspective. Nos inspections, par le rappel des finalités, facilitent le retour à la question centrale du « pourquoi » et des priorités associées ;

- Perception défaillante des chefs en raison de la tyrannie de leurs agendas qui les coupent de leurs subordonnés qu’il est pourtant nécessaire d’informer, de rassurer et d’encourager ;

- Fragilité engendrée par le départ mal anticipé d’éléments incontournables : une revue régulière de la ressource humaine, de son emploi et de l’investissement associé doit naturellement s’imposer à tous ;

- Routine qui inhibe toute remise en cause, initiative, curiosité ou vigilance : la responsabilisation de chacun et le rappel de la mission doit primer sur la tâche ;

- Le sens du collectif et de l’intérêt général comme priorité du commandement : il apporte reconnaissance, épanouissement et aide à la fidélisation. Le mode projet, en est la meilleure illustration collaborative ;

- La fierté et l’identité, marqueurs clés de nos armées : une attention bienveillante doit y être portée dans la dimension interarmées et interservices, en privilégiant notamment la concertation et la promotion de bonnes pratiques respectueuses de la singularité militaire ;

- L’agilité et la réactivité, comme l’innovation et le sens de l’adaptation s’entretiennent par la cohésion, la fraternité et un engagement commun ;

- L’écoute, la patience et la mémoire doivent priment sur les égos, les carrières individuelles et les stratégies de court terme. Le rôle des instances de concertation et des présidents de catégories sont ici déterminants.

Finalement, il ne s’agit pas uniquement de trouver ou recommander une solution spécifique voire idéale mais d’accompagner les armées : « Dans la vie, il n'y a pas de solutions. Il y a des forces en marche : il faut les créer, et les solutions suivent ». (Saint-Exupéry / Citadelle).

C’est bien l’esprit et le sens qui guident l’action des armées et auxquels l’IdA veille.

 


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère des Armées