Un album de 30 photos et un montage d'archives vidéo de 14 minutes pour illustrer l’importance du réseau ferroviaire militaire à voie de 0,60 m au cours du premier conflit mondial.
Au commencement était la betterave, qu’il fallait transporter vers les sucreries et les distilleries à travers les champs boueux de la Beauce. Paul Decauville invente donc en 1875, dans son atelier d’Evry, le système de transport qui porte son nom. En 1888, Prosper Péchot, capitaine d’artillerie qui a travaillé sur ses heures de loisirs à l’adaptation du système à des fins militaires, présente les résultats de ses travaux à ses supérieurs : il réussit à faire déployer cinq batteries de 155 mm et leurs munitions à plus de 5 km de leur arsenal, le tout en moins d’une heure grâce au chemin de fer.
L’armée adopte ce nouveau matériel : petites locomotives adaptées à de fortes pentes roulant sur voie de 0,60 m, système de rails modulaires, bogies articulés et wagons susceptibles d’évoluer sur des courbes resserrées.
Pendant toute la durée du Premier conflit mondial, les machines Decauville, Péchot-Bourdon, Baldwin et Kerr-Stuart parcourront l’arrière du front, ravitaillant les unités en munitions, matériaux de construction, nourriture et boissons, véhiculant les blessés, transportant même des canons de marine de plusieurs dizaines de tonnes.
Alors que les installations ferroviaires des forteresses de la ligne Maginot serviront jusqu’à la Seconde Guerre, les circuits de campagne seront progressivement démantelés et le matériel ferraillé. Mais leur mémoire subsiste dans les photographies et les films conservés à l’ECPAD.