L’ECPAD rend hommage à Pierre Schœndœrffer, réalisateur entré dans la légende du Cinéma des Armées.
Pierre Schœndœrffer vient de s’éteindre à Clamart à l’âge de 83 ans.
Engagé à l’âge de 22 ans en tant que reporter cameraman au Service Cinématographique des Armées (SCA), il part pour l’Indochine en 1952.
Nommé caporal-chef, il est fait prisonnier à Diên Biên Phu en 1954. Il est l’auteur d’une trentaine de reportages sur l’Indochine tournés en 35 mm, et conservés à l’état de rushes dans les archives audiovisuelles consultables à l’ECPAD.
C’est dans son roman « La 317ème section » qu’il révèle pour la première fois ce que fut la guerre d’Indochine. Il adapte ensuite ce roman au cinéma sous le même nom et obtient le prix du scénario au Festival de Cannes en 1965. Sa force est de porter un regard humain sur le conflit, sans parti pris idéologique en se plaçant au plus près du vécu des soldats.
Il couvrira également la Guerre d’Algérie et les évènements au Maroc en tant que journaliste.
Toujours animé par le même désir de témoigner, en 1968 il accompagne une section de Marines engagée au Vietnam et réalise un documentaire intitulé « La Section Anderson », récompensé la même année par l’oscar du meilleur film documentaire.
Pierre Schœndœrffer a marqué l’Histoire, mais aussi celle de l’ECPAD en réalisant ses images les plus poignantes sur la guerre d’Indochine. Les relations avec l’ECPAD sont restées constantes, au niveau professionnel et personnel, et les échanges nombreux. Ainsi, l’ECPAD a participé à son dernier long métrage, intitulé « Là-haut » autour de son engagement pendant la guerre d’Indochine.
Pierre Schoendoerffer a toujours souhaité transmettre son expérience et a ainsi participé à différentes actions culturelles et pédagogiques de l’ECPAD. Ayant toujours œuvré pour la mémoire collective, il a impressionné par sa grande humanité lors de sa dernière présentation devant le Trinôme Académique de Créteil en 2009, où il a partagé son expérience de reporter de guerre avec les enseignants.
C’est avec brio et sincérité, que Pierre Schœndœrffer a su restituer toute sa vie l’Histoire dont il fut à la fois témoin et acteur.