Fin mai 2021, la France et les Pays-Bas ont mené en mer avec succès une expérimentation conjointe de la veille coopérative navale (VCN), une nouvelle capacité d’établissement de situation tactique basée sur les échanges et la fusion instantanée des informations brutes des radars d’une force aéromaritime. Cette capacité de rupture repose sur un protocole d’échange de données radar conçu par la Direction générale de l’armement (DGA) et Naval Group. Le démonstrateur VCN de la frégate de défense aérienne (FDA) Forbin a été connecté pour la première fois à un démonstrateur hollandais installé sur la frégate de défense aérienne De Zeven Provincien de la Marine royale néerlandaise.
La plus-value de la VCN et le bon fonctionnement du système développé par Naval Group a d’ores et déjà été démontré en France, ouvrant la voie à son déploiement opérationnel à partir de 2022 sur les bâtiments de 1er rang de la Marine nationale. L’expérimentation binationale réalisée avec les Pays-Bas, inédite avec un navire allié, constitue donc une première en Europe. Elle démontre également que le protocole employé est un standard d’interopérabilité pour les échanges VCN.
La veille coopérative navale (VCN) permet à une force d’échanger désormais en temps immédiat les détections de ses radars. Chaque navire équipé de VCN peut bénéficier en quelques millisecondes des données radar des autres navires, élargissant sa connaissance de la situation tactique. Cette capacité vise à améliorer très significativement la performance de détection et le préavis de mise en œuvre des moyens de défense anti-aérienne face aux nouvelles menaces de plus en plus rapides ou furtives, ainsi qu’en environnement brouillé. Tirant le meilleur parti des senseurs, la VCN fournit à une force navale la supériorité informationnelle tactique. Elle constitue un bloc essentiel du combat collaboratif du futur.
Parallèlement au développement et à la qualification du système en vue de son déploiement opérationnel à partir de 2022, la DGA poursuit des études amont qui permettront d’apporter ensuite des incréments capacitaires en VCN en vue de poursuivre l’adaptation à l’évolution des menaces.
Le succès de cette expérimentation conjointe franco-néerlandaise démontre la robustesse du protocole et ouvre la voie à d’autres coopérations interalliées sur ce programme, notamment via le projet de combat collaboratif européen porté par la France dans le cadre de la coopération structurée permanente.
Les premières études et expérimentations concluantes en VCN ont été réalisées en simulation par le centre d’expertise et d’essais DGA Techniques navales. La validation de cette étape a permis par la suite des expérimentations grandeur nature, avec le concours de la Marine nationale, dont les résultats très encourageants ont conduit au développement de la capacité opérationnelle à partir de 2018. |