La direction générale de l'armement (DGA) et l'état-major des armées (EMA) ont présenté conjointement à la presse le bilan des urgences opérations (UO) conduites en 2010 le 3 février 2011 à Paris. L'an dernier, 24 nouvelles UO ont été menées de bout en bout pour un investissement total de 160 millions d'euros. Elles ont concerné trois théâtres d'opérations majeurs aux caractéristiques bien spécifiques.
« Les urgences opérations (UO), ce n'est pas que dans le domaine de la pensée. C'est aussi et surtout de l'action ! » C'est par ces mots que Norbert Fargère, sous-directeur de la conduite des opérations d'armement (SDCOA) à la DGA, et le général Didier Castres, patron du centre de planification et de commandement des opérations (CPCO), ont introduit le bilan des urgences opérations 2010 aux journalistes spécialisés de défense. Les UO sont ces commandes passées principalement par la DGA et qui sont exclusivement issues du retour d'expérience opérationnel. Devant répondre comme leur nom l'indique à un besoin urgent du terrain, celles-ci doivent être conduites et finalisées dans des délais extrêmement courts. « Le délai moyen constaté entre la demande de l'état-major et la commande au fournisseur est inférieure à quatre mois » a souligné Norbert Fargère.
Au total, en 2010, 24 nouvelles urgences opérations ont été lancées principalement au profit des trois théâtres aux besoins identifiés que sont l'Afghanistan, le Golfe d'Aden et les Antilles. Parmi ces 24 UO, sept concernaient la protection des forces, cinq les moyens de communication et douze les capacités au combat. Elles ont représenté un investissement total de 160 M€.
Le budget 2010 des UO est en baisse par rapport à celui de 2009 : 260 M€ avaient été investis dans 35 urgences opérations. Baisse dont il faut se réjouir puisqu'elle témoigne de la réponse DGA/EMA efficace et adaptée face à la menace ennemie.
Les trois théâtres concernés par les urgences opérations ont chacun leurs spécificités. L'Afghanistan est caractérisé par un renforcement de la protection du combattant, des capacités de combat de nuit et de l'interopérabilité des moyens de communication. Tandis que pour le Golfe d'Aden et les Antilles, une surveillance accrue est requise contre la piraterie et le narcotrafic.
L'adaptation des équipements aux nouvelles menaces implique une collaboration étroite et réactive de la DGA et de l'EMA, ainsi que des états-majors de milieu. Un exemple de cette collaboration est l'évaluation sous le pilotage de DGA Techniques Aéronautiques, en coopération avec les sections techniques des forces, de kits de parachutage de matériel très haute altitude avec ouverture basse. Une fois qualifiés par la DGA, ce sont 150 kits qui seront livrés aux forces entre fin 2011 et mi 2012.
Pour 2011, « les prévisions d'investissement sont au même niveau que 2010, voire à la baisse » selon Norbert Fargère. Pour l'instant 2 nouvelles commandes « urgences opérations » du crû 2011 ont été passées vers l'industrie.