En décembre 2008, la DGA notifiait le programme d'études amont munitions d’artillerie à précision métrique (MPM) à un groupement momentané d'entreprises constitué de Nexter Munitions et de TDA Thales.
« Ce marché de trois ans porte sur l’étude et la réalisation d’un démonstrateur qui découle directement d’un objectif d’état-major de se doter de munitions d’artillerie sol-sol de précision à effets sélectifs et diversifiés, explique Éric Cavallari, manager études amont à l’UM TER. Nous en sommes au stade des études : comment développer des munitions intelligentes dans un profil bas coût pour atteindre une précision de l’ordre du mètre. L’idée n’est pas de réinventer le missile ! MPM permettra notamment de réaliser des gains importants sur la neutralisation d’un objectif ».
Les principaux objectifs opérationnels attendus sont l’amélioration de la précision, la limitation des effets collatéraux, l’évitement de tirs trop près des troupes amies et l’allégement de la logistique.
L'objectif du PEA est l’acquisition des briques technologiques bas coût pour la navigation, le guidage, le pilotage, l'acquisition et la détection. Elles seront intégrables dans plusieurs types de munitions : mortier de 120 mm, artillerie de char, artillerie de 155 mm, roquettes GMLRS et roquettes de 68 mm sous hélicoptère Tigre.
Le marché prévoit notamment la démonstration en vol en 2012 d’un mortier de 120 mm pour hélicoptère. Un deuxième PEA va être notifié pour l’étude de la létalité de la charge militaire de la future munition.
« MPM agrège une série de briques technologiques qui diffèrent du guidage GPS choisi par les Anglo-saxons pour leur munition décamétrique, poursuit Éric Cavallari. Après une trajectoire classique, puis le déploiement des ailettes de direction de la munition, le détecteur semi actif laser (SAL) prend le relais dans les dernières secondes du vol balistique pour détecter la tache laser illuminant l’objectif. Ce faisceau sera opéré par un observateur protégé, un hélicoptère ou un drone. L’écartomètre du SAL, composante majeure de la partie optronique de la munition, est doté de quatre cadrans silicium servant à la détection. Le pilotage et la navigation sont assurés par une centrale inertielle et un magnétomètre, qui permettent de positionner l’engin dans l’espace. MPM est donc une munition autonome ! ».
Sur le stand DGA d’Eurosatory, deux maquettes et un film présenteront le PEA MPM, destinés principalement à l’achat à l’export de cette munition qui devrait entrer en fabrication en 2016. Ce PEA emblématique de l’UM TER représente un saut technologique majeur pour les futurs engagements opérationnels sur des cibles ponctuelles et imbriquées.
Goulven Hamel
Sources : DGA