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Formation des commissaires ancrage Terre : « Mon année à l’Académie Militaire de St Cyr Coëtquidan »(AMSCC)

Mise à jour  : 02/08/2021 - Auteur : ECA - Direction : ECA

La formation d’ancrage représente 8 mois sur les 2 ans de formation des commissaires de carrière. Passage essentiel avant la prise de poste, elle prépare nos élèves à leur premier emploi, au coeur même de l’armée qu’ils serviront en sortie d’école.

Les commissaires de 3ème classe Maxime et Angélique, d’ancrage Terre, achèvent bientôt leur formation à l’AMSCC. Dans quelques semaines, ils retrouveront leurs camarades de la promotion Serment de Koufra à l’ECA à Salon de Provence à l’occasion de la cérémonie de fin de scolarité.

Comment s’est déroulée leur année à l’AMSCC? Quelles ont été les difficultés rencontrées et comment se préparer à la formation d’ancrage terre? Nos deux jeunes commissaires reviennent sur une année très riche et partagent les moments forts de leur formation.

 

Interview du CR3 Angélique

Quels sont les grands objectifs de l’année de formation à St Cyr ?

Le premier objectif est de réaliser la formation chef de section. Après avoir découvert les missions du trinôme puis du groupe lors de notre premier passage à l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, nous reprenons la formation « combat » pour le niveau de chef de section.

Le second objectif est de s’acclimater sur le rôle que détient le commissaire au sein du régiment et plus largement, de l’armée de terre. Après avoir étudié les missions du commissariat des armées à l’ECA, le retour à Saint-Cyr se devait de se focaliser sur les missions qui seront les nôtres dès l’été en corps de troupe.

 

Quel est le contenu de la formation d’ancrage terre ?

La formation est dans un premier temps calée sur la programmation du premier bataillon de l’AMSCC :

  • formation du niveau chef de section, qu’elle soit théorique avec de nombreux cours ou pratique avec la réalisation de nombreux terrains sur le camp ainsi que l’opportunité d’effectuer deux passages en troupes de manœuvre
  • aguerrissement physique pour la préparation au CNEC : remise à niveau en sport, école des nœuds, escalade, réalisation de pistes d’audace individuelles et collectives, aguerrissement physique sur le camp et une semaine au fort de Penthièvre
  • obtention de qualifications, avec l’obtention du brevet parachutiste ainsi que le monitorat ISTC ;

 La formation est dans un second temps centrée sur la préparation à la prise de poste en régiment :

  • Des cours dits «métiers », avec des généralités sur l’armée de terre, la réalisation de présentations sur des sujets au cœur de l’actualité de l’armée de terre, puis des cours plus spécialisés sur le régiment, et notre futur rôle au sein de la SCAB (section coordination administrative et budgétaire) ;
  • Un stage en régiment de 4 semaines qui nous permet de visualiser quel sera notre rôle au sein de la SCAB (section coordination administrative et budgétaire) mais également de pouvoir mettre nos connaissances accumulées ces deux dernières années en pratique ;
  • Un stage en état major, qui vient clôturer notre formation.

 
 Quels sont les moments forts de la formation ?

 Selon moi, il y a eu 3 grands moments de la formation :

  • Le premier aura sans hésitation été la réalisation du brevet parachutiste. Pendant 10 jours, nous avons été formés au parachutisme à l’ETAP (Pau), tout d’abord de manière théorique, puis par la réalisation de 5 sauts ; il s’agit d’une expérience très enrichissante et qui permet de mieux se connaitre soi-même. Brevetés parachutistes, nous pouvons désormais rejoindre des régiments TAP et maintenir nos qualifications ;
  • Le second aura été l’opportunité de se mettre dans la peau d’un chef de section à deux reprises. J’ai ainsi pu diriger une section du 7ème RMAT puis du 61ème RA, dans le cadre des « troupes de manœuvre ». Ainsi, en condition réelle, j’ai du réaliser les missions qui m’avaient été données par les commandants d’unité. Ces deux passages ont été très bénéfiques pour totalement comprendre quels sont les points clés du combat, mais ils permettent surtout d’être en situation réelle de commandement. J’ai ainsi pu apprendre largement sur la maitrise du stress et la capacité de réaction rapide, deux points qu’il faut avoir, selon moi, en tant que chef de section ;
  • Le troisième aura été la participation au 2S ; en effet, il s’agit d’une grande tradition saint cyrienne de reconstitution de la bataille d’Austerlitz. Bien que les conditions sanitaires aient modifié l’organisation de la bataille, et dans le respect de ces dernières, nous avons pu vivre auprès de nos camarades ce grand moment « tradi » qui restera pour moi un très bon souvenir.

 
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?

Tout d’abord, il faut souligner que la formation de l’ancrage terre est une formation très exigeante physiquement. Exigence qu’il ne faut pas perdre de vue lorsque les commissaires sont à Salon de Provence. En effet, au-delà des cours de sport, une excellente condition physique doit etre maintenue tout au long de la formation car celle-ci est ponctuée de périodes d’aguerrissement et de terrains. J’ai pu surmonter mon niveau inférieur en sport en me fixant des objectifs que j’ai atteint par l’entrainement physique et mental.
Quel conseil donneriez-vous aux élèves qui choisissent l’ancrage terre et qui passeront leur deuxième année de formation à St Cyr ?

Je vous conseillerais, dans un premier temps, d’arriver à Cyr avec un très bon état d’esprit ; à savoir : l’envie d’apprendre, l’envie de connaitre ses camarades des armes qui seront demain nos camarades de travail, ainsi que de ne pas se reposer sur ses acquis mais toujours essayer de mieux faire. Bien que certaines facettes de la formation peuvent faire peur à certains, lorsqu’on est volontaire et que l’on cherche toujours à réaliser la mission qui nous a été confiée, ces 8 mois se passeront pour le mieux. Ne baissez jamais les bras et ne cherchez pas la facilité à éviter les missions qui vous sont confiées, car elles vous permettront de mieux vous connaitre et d’être fier de vous.
 

 

Interview du CR3 Maxime

Quels sont les objectifs de l’année de formation à Saint-Cyr ?

Ces quelques mois, de novembre à juin, qui parachèvent la formation de commissaire, précédées de 10 semaines déjà à Coëtquidan puis d’une année à l’École des commissaires des armées, ont pour objectif principal de poursuivre notre formation d’officier au sein des armées en général, de l’armée de terre en particulier.
Cela passe par la confirmation et l’acquisition de nombreuses connaissances inhérentes à tout officier : des savoirs topographiques, sur le matériel et les armes militaires de nos propres armées comme celles de nos ennemis, sur le génie (savoir distinguer les différentes mines et Ies engins explosifs improvisés, connaître les procédures à suivre lorsqu’on en rencontre), les transmissions, la tactique ; sur ce point en particulier, l’objectif est d’atteindre le niveau de chef de section Proterre.
Il y a également l’impératif de s’aguerrir physiquement et mentalement, c’est-à-dire augmenter ses aptitudes physiques et ses capacités de résilience dans la difficulté. Enfin autre point important, les cours métiers propres aux commissaires dans l’armée de terre : il s’agit ici de comprendre le milieu dans lequel on sera amené à évoluer, d’intégrer les tâches qui nous seront confiées et ce qui sera attendu de nous.
 

Quel est le contenu de la formation d’ancrage terre ?

Les premiers mois sont dédiés à la poursuite de la formation en tant qu’officier de l’armée de terre. Semaines théoriques, mâtinées de nombreux cours de sport s’alternent tour à tour avec des terrains aux objectifs divers : de l’aguerrissement à la mise en pratique des préceptes tactiques (mais pas que) étudiés au préalable ; l’objectif étant d’atteindre un bon niveau de chef de section.
Ensuite nous suivons une ligne rouge de préparation pour le centre national d’entraînement commando, auquel nous ne participons pas, contrairement à nos camarades de section : école des nœuds, aguerrissement physique et technique (parcours d’audace) avec en point d’orgue quelques jours au fort militaire de Penthièvre.
Puis progressivement, les cours métiers se mettent en place. La formation s’achève enfin par deux stages : quatre semaines en régiment pour une première immersion en corps de troupe et deux semaines en état-major.

 

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?

La résistance à la fatigue est probablement l’un des points sur lequel j’ai dû fournir le plus d’effort : j’ai été au cours de ces derniers mois quelque peu poussé dans mes retranchements, mais je suis, cela dit, heureux de ma progression.
La pandémie a représenté – pour tout le monde, j’en conviens – une difficulté supplémentaire. J’ai parfois ressenti le besoin de couper du monde militaire pour m’aérer un peu l’esprit, ce qui n’a pas toujours été possible au début, puisque nous avons été confinés d’emblée sur le camp de Coëtquidan.
La promiscuité au sein de notre section, d’autant plus amplifiée par l’effet coronavirus, a également représenté à quelques reprises un écueil. Je maintiens que le groupe est une force et que la plupart du temps il offre de quoi se dépasser, néanmoins, l’effet fatigue et fréquentation prolongé peuvent parfois former un cocktail explosif, si chacun ne s’arme pas de patience.
 
 Quels conseils donneriez-vous aux élèves qui choisissent l’ancrage terre et qui passeront leur deuxième année de formation à Saint-Cyr ?
Il m’est arrivé de connaître quelque petite baisse de motivation. Ces huit mois ne sont pas une sinécure, d’autant moins en ambiance Covid. L’avantage c’est qu’on a souvent le temps de réfléchir dans l’armée et à titre personnel, j’essayais de m’imaginer quelle aurait été ma vie si jamais je n’avais pas fait le choix de rejoindre l’institution militaire, et de travailler pour une banque comme j’y étais destiné au vu de mes études et souvent cela m’a conforté dans mon choix et redynamisé.
Je me suis focalisé aussi sur les nombreux bons moments et expériences vécus cette année. Depuis deux ans, moments forts et temps un peu plus long s’alternent et en gardant en perspective les bons moments, on a plus de facilité à comprendre et surmonter les moins faciles.  Enfin, j’ai toujours trouvé une certaine énergie dans les différents groupes. Seules, les vicissitudes militaires sont parfois fastidieuses et éreintantes ; mais à plusieurs, elles se transforment en défis, qu’on a cœur de relever.
 
Quels sont les moments forts de la formation ?
La formation en elle-même est un long moment fort. À peine installés, nous étions immédiatement accueillis par trois jours d’aguerrissement, assez intenses, aussi bien physiquement que moralement. Les terrains s’enchaînent ensuite à un rythme assez soutenu. On arrive peu à peu assez vite sur la formation métier « commissaire en régiment ».
Je retiens en particulier le brevet de parachutisme militaire, que j’ai eu la chance d’effectuer, et qui constitue une belle expérience militaire ainsi que la semaine passée au fort militaire de Penthièvre, durant laquelle on s’exerce notamment aux pistes d’audace collective et individuelle. Un autre moment important est l’expérience de troupes de manœuvre du début décembre, lors de laquelle on a eu l’opportunité de diriger une section, d’un régiment d’artillerie pour ma part, le temps d’une mission, c’est-à-dire quelques heures.
 


Sources : ECA
Droits : ECA