Actualités
Point de situation des opérations du vendredi 3 au jeudi 9 septembre 2021.
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
Dans la bande sahélo-saharienne, plusieurs opérations conjointes et actions de partenariat ont marqué la semaine. Elles illustrent le très bon niveau d'interopérabilité de la Force Barkhane et des forces partenaires.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Du 3 au 6 septembre, le chef d’état-major des Armées (CEMA), le général d’armée Thierry Burkhard a effectué une inspection de théâtre dans la bande sahélo-saharienne (BSS), au contact des soldats engagés dans l’opération BARKHANE.
Cette inspection a débuté à N’Djamena, au Tchad, avec une visite du poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT).
A Gao, au Mali, les spécialistes de la Task Force contre-IED ont présenté au CEMA leur mission et le travail mené sur les engins explosifs avant l’analyse effectuée dans le laboratoire d’exploitation contre-IED (CIEL).
A Ménaka, enfin, le CEMA a assisté à une présentation de la Task Force Takuba et s’est entretenu avec des représentants de l’ensemble des partenaires européens engagés aux côtés de la France.
Un volet politico-militaire complétait l’inspection du chef d’état-major des armées qui a rencontré les autorités civiles et militaires du Tchad à N’Djamena, du Niger à Niamey et du Mali à Bamako.
Du 28 août au 6 septembre, le groupement tactique désert (GTD) Tigre, conjointement avec les forces armées maliennes (FAMa), a poursuivi la sécurisation de la RN16.
Malgré un terrain rendu délicat par la saison des pluies, manœuvrant de manière coordonnée, les deux sous groupement tactiques interarmes du GTD Tigre et l’unité légère de reconnaissance et d’intervention n°5 (ULRI 5) des FAMa ont progressé à un rythme élevé afin d’exercer une pression importante dans des zones connues pour abriter des GAT. Ensemble, soldats maliens et français ont mené des missions de reconnaissance, de contrôle de zone et de ratissage autour d’In Adiatafène, au contact des populations locales.
Au cours d'une de ces missions, la force conjointe a intercepté des éléments d’un groupe armé terroriste qui tentaient de fuir après avoir renseigné par radio sur l'avancée de la Force. Cette interception a permis de récolter des informations précieuses sur l'organisation et les modes de fonctionnement des réseaux terroristes présents dans cette région. Ces différentes remontées de renseignements ont permis, dans un second temps, de réorienter la manœuvre vers une zone refuge GAT. Sous la pression des unités maliennes et françaises, le groupe armé terroriste a abandonné sur le terrain des ressources logistiques (motos, carburant, armement et munitions).
Le 2 septembre, une livraison par air opérée par un KC 130J, conduite au sol par un guideur aérien tactique (GATA) malien appuyé par un National Fires Observers (NFO), a été organisée dans la région d’Adiatafane afin d’assurer l’autonomie logistique des unités engagées dans l’opération. L’aéronef a largué plus de 11,5 tonnes de fret dont 5 tonnes d’eau, 4 000 litres de fuel et plus de 780 rations de combat, permettant ainsi au GTD de poursuivre sa mission.
Sous les ordres de son commandant d’unité, l’ULRI 5 a parfaitement manœuvré, démontrant une très bonn
e combativité et attestant de la capacité des FAMa à s’engager de manière plus autonome contre les GAT.
Dans la nuit du 1er au 2 septembre, le groupement tactique désert aérocombat (GTD-A) Hombori XXVIII a participé pour la première fois à une opération conjointe avec la Task Force Takuba, dans l’ouest du Liptako. Cette action combinée avait pour objectif de déstabiliser les groupes armés terroristes dans une région où ils évoluent régulièrement.
Aux côtés d’un Task Group, le GTD-A a engagé dans cette opération un sous-groupement tactique aérocombat armé d’hélicoptères de reconnaissance et d’attaque (HRA) et d’hélicoptères de manœuvre et d’assaut (HMA). Au-delà de la collecte significative de renseignements, cette première opération conjointe se solde par un très bon bilan sur le plan tactique mais aussi dans le domaine de l’organisation et de l’interopérabilité entre le GTD-A et les unités maliennes accompagnées par les task group de la TF Takuba.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération CHAMMAL, volet français de l’opération INHERENT RESOLVE (OIR), se poursuit et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre Daech, car l’organisation terroriste est entrée dans un combat en réseau, clandestin en dissimulant ses capacités.
La France apporte une action de conseil auprès des forces de sécurité irakiennes afin de contribuer à leur montée en puissance. Au sein du JOCAT (Joint Operations Command Advisory Team), structure conseillant le commandement interarmées des opérations irakien, plusieurs officiers français insérés apportent leurs compétences dans des domaines variés (renseignement, feux, opérations terrestres et aériennes).
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le 6 septembre, les représentants des pays et organisations membres de la coalition internationale engagée dans la lutte contre Daech et œuvrant en faveur de la reconstruction et la stabilité de l’Irak se sont réunis à Union III, la base militaire de Bagdad qui accueille les principaux chefs militaires de la coalition. Cet Ambassadors Day a permis au commandement de la coalition de revenir sur la lutte contre Daech, les transformations du dispositif militaire et les défis sécuritaires et politiques encore à relever.
A la tête de l’opération INHERENT RESOLVE depuis un an, le général Paul Calvert a fait un point de situation sur le théâtre. Il a rappelé que si Daech a bien été militairement vaincu, il continue à représenter une menace pour les Irakiens. La coalition appuie en conséquence les forces de sécurité irakiennes via des missions de conseil et d’appui mais également des cessions de matériels. Au cours des 12 derniers mois, 700 millions de dollars d’équipements ont été ainsi cédés aux forces irakiennes et aux combattants kurdes.
En revanche, la coalition ne mène plus d’opérations de combat au sol en Irak. Les installations abritant les troupes combattantes formant et accompagnant les forces irakiennes dans des opérations tactiques ont été fermées. La formation tactique a fait place à un conseil de niveau stratégique.
PROCHE MOYEN-ORIENT – AGENOR
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Dans le cadre de l’opération AGÉNOR, volet militaire de l’European led Maritime Awareness in the Strait of Hormuz (EMASoH), l’équipage de l’avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) standard 6 de la flottille 21F a réalisé plus de 150 heures de patrouille maritime au cours d'une trentaine de missions, couvrant ainsi une vaste zone d’échanges maritimes intenses.
Déployés depuis les Émirats arabes unis du 21 juillet au 5 septembre, les marins du ciel étaient chargés d’apporter soutien et protection aux nombreux navires de commerce européens évoluant dans la zone tout en contribuant à l’autonomie d’appréciation de situation. Vecteur aérien de renseignement, cet ATL2 porté à son standard 6 a permis une meilleure compréhension des flux, des menaces et des risques qui pèsent sur cette région stratégique.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST – eFP ESTONIE
A l’approche de la fin de mandat du Battle group Estonia « Cabrit 8 » (nom de la participation britannique à l’enhanced Forward Presence), le contingent français a fourni, du 6 au 9 septembre, un appui logistique à la relève du contingent britannique. Il a mis à disposition des porte-engins blindés (PEB) et des porteurs polyvalents logistiques (PPLOG) pour l’acheminement de matériels et de fret entre le camp de Tapa et le port de Paldiski. A cette occasion, le peloton de transport et de transit mixte (PTTM) du détachement logistique (DETLOG) a notamment acheminé de nombreux engins : des BULLDOG (véhicule blindé à chenilles), des WARRIOR (véhicule blindé de combat d’infanterie), des RTCH (véhicule de manutention de conteneurs) et des containers TC20.
Cette opération logistqiue franco-britannique d’envergure démontre une nouvelle fois l’interopérabilité des deux nations dans le domaine logistique, après celle conduite pour acheminer des blindés français au camp letton d’Adazi lors du Live fire exercise conduit du 17 au 19 août dernier.
BASSIN MEDITERRANEEN – DAMAN
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 30 août à l’unanimité la résolution 2591 par laquelle il proroge, « sans modification », le mandat de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) jusqu’au 31 août 2022. Le CSNU a également validé un soutien aux Forces armées libanaises (FAL) par la FINUL pour une durée de 6 mois. Cette aide consistera à la fourniture du matériel non létal (carburant, vivres, médicaments) et un soutien logistique.
La FCR poursuit ses activités de partenariat avec les FAL qui montrent un intérêt particulier pour les formations en maintenance et en C-IED.
Pour préparer la relève finlandaise, les éléments français ont entrainé et évalué les éléments finlandais qui ont atteint leur pleine capacité opérationnelle.
Enfin, la FCR poursuit son action de surveillance, renforçant l’interopérabilité avec les secteurs Est et Ouest (réalisation de l’exercice Pirineos avec le secteur Est, et préparation de l’exercice Alpini dans le secteur Ouest), et en préservant sa capacité à réagir dans toute la zone d’opération (AO).
BASSIN MEDITERRANEEN – DEPLOIEMENTS MARITIMES
Le 3 septembre, le chasseur de mines tripartite (CMT) Lyre a appareillé de Toulon pour une patrouille de plusieurs semaines en mer Adriatique. Il débutera sa mission en Slovénie afin de répondre au double enjeu de sa mission : améliorer la connaissance de la zone Adriatique et renforcer la coopération de la France avec les marines riveraines, notamment dans le domaine de la plongée militaire.
Après un mois d’août dédié à sa mise en condition opérationnelle, puis une mission de surveillance maritime dans les approches méditerranéennes, le Bâtiment de Soutien et d’Assistance Métropolitain (BSAM) Loire - équipage B - a appareillé le 5 septembre pour une patrouille en Méditerranée centrale. Cette mission, qui s’inscrit dans le cadre d’une posture de vigilance pour contribuer à l’appréciation de la situation dans la zone de responsabilité permanente de CECMED, permet à l’équipage de la Loire de renouer avec un théâtre opérationnel complexe, nécessitant une veille et une attention permanente sur toutes les activités qui s’y déroulent. Ce faisant, la Loire agit comme capteur avancé. Durant ce déploiement, la Loire est renforcé d’une Equipe de défense et l’interdiction maritime (EDIM) du Bataillon de Fusilier marins Détroyat, complétant ainsi avantageusement les capacités du BSAM.
Engagée depuis plus d’un mois au sein de l’opération CHAMMAL, la frégate Aconit poursuit sa patrouille en Méditerranée orientale. La capacité d’embarquement d’un hélicoptère Panther à bord de la frégate permet, par des vols réguliers, d’obtenir une bonne connaissance de la situation tactique aéromaritime dans la profondeur. La présence quasi permanente d’un bâtiment de la Marine nationale en Méditerranée orientale permet, dans une zone de contestation et de compétition, d’affirmer la libre navigation et d’anticiper toute dégradation des relations entre acteurs régionaux pouvant avoir des répercussions sur les intérêts français dans la zone.
EUROPE DU NORD – GRAND NORD
Le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain (BSAM) Rhône, a appareillé de son port base brestois le 23 août pour une mission GRAND NORD. Au cours de sa patrouille vers l’Islande, l'équipage s’est également entraîné pour maîtriser au mieux les capacités opérationnelles du bâtiment. Différents exercices de manœuvre nautique ou de lutte contre des sinistres ont rythmé la remontée en puissance de l’équipage avant une relâche opérationnelle de 6 jours à Reykjavik, en Islande, le 28 août. Cette mission GRAND NORD a pour but de maintenir et développer les savoir-faire de la Marine nationale à opérer loin et dans en environnement exigeant, notamment en eaux froides.
TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE
Face à la situation sanitaire en Guadeloupe, la préfecture a demandé le concours des Forces armées aux Antilles (FAA) pour faciliter le déplacement et la prise en charge des patients entre les îles de l’archipel de Guadeloupe et les différents centres hospitaliers. Un hélicoptère Puma des forces armées en Guyane (FAG) et ses dix membres d’équipage renforcent désormais les capacités d’évacuations médicalisées (MEDEVAC) par voie aérienne sur l’île. Quelques jours après son déploiement, il aavit déjà réalisé six MEDEVAC au profit de sept patients à destination du centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe.
Les forces armées en Polynésie française (FAPF) multiplient leurs actions dans le cadre de la lutte contre la COVID.
Ces missions, réalisées dans le cadre de l’opération ORA ORA (nom polynésien de l’opération RESILIENCE), concernent deux domaines : sanitaire et logistique.
Dans le domaine sanitaire, depuis la fin du mois d’août, les FAPF détachent trois médecins et un infirmier au sein du centre hospitalier de Polynésie française. Qualifiés en médecine d’urgence, ils renforcent le personnel de l’hôpital au sein de la filière COVID. En parallèle, les FAPF poursuivent leurs appuis ponctuels pour transférer des patients COVID des différents archipels vers le centre hospitalier de Polynésie française (CHPF).
Dans le domaine logistique, les FAPF ont détaché depuis fin août un officier logisticien au sein de la pharmacie d’approvisionnement du ministère de la santé polynésien, afin d’aider à la distribution des produits pharmaceutiques aux différents établissements médicaux.
De plus, depuis le 1er juillet, dans le cadre dans la campagne de vaccination menée sur l’ensemble de l’île de Tahiti par la direction de la santé du Pays, les FAPF apportent un appui aux communes en charge d’accueillir un centre de vaccination éphémère. Une vingtaine de militaires issus du RIMAP-P et du RSMA ont assuré la mise en place de ces centres et l’accueil du public. Ce soutien permet ainsi au personnel médical et administratif de se concentrer exclusivement sur la vaccination, et aux communes de pouvoir accueillir un vaccinodrome au plus près de leurs populations. Ces renforts au sein des vaccinodromes éphémères vont se poursuivre durant tout le mois de septembre.
Les FAPF ont également assuré une mission de transport de fret médical en provenance de la Nouvelle-Calédonie, au profit des services de réanimation de centre hospitalier de Polynésie française les 1er et 2 septembre. Récupéré par la flottille 25F, un des colis ont ainsi pu être acheminés de Nouméa vers Tahiti pour être remis aux autorités médicales polynésiennes.
Sources : Ministère des Armées
Droits : EMA
