Lundi 18 novembre 2019 , le centre études rayonnement et partenariats de l’Armée de l’air (CERPA), le centre d'études stratégiques de la Marine (CESM), et le service historique de la défense (SHD) ont organisé, au sein de l’Assemblée nationale, un colloque à l’occasion du 20e anniversaire de la campagne aérienne menée par l’OTAN en ex-Yougoslavie (Trident/Allied Force).
C’est en particulier l’engagement de la France dans la campagne qui a été étudié, notamment grâce aux témoignages de personnalités politiques, diplomatiques et militaires, qui pour la plupart occupaient des postes à responsabilités au moment des évènements.
Après avoir accueilli les participants, le général de brigade aérienne Guillaume Letalenet, directeur du CERPA, a laissé la parole à Christophe Lejeune, député de la Haute-Saône, qui a ouvert les travaux au nom de Françoise Dumas, présidente de la Commission de la défense nationale et des forces armées.
L’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine a introduit le colloque en témoignant des négociations diplomatiques qui ont été menées en amont de la campagne aérienne et dont les échecs ont motivé le lancement de l’opération. Il a précisé les éléments du contexte national ayant influé sur les initiatives prises par le gouvernement. Enfin, il a rappelé la problématique de légitimité juridique de l’intervention tout en insistant sur les exigences humanitaires de celle-ci. Il était donc important de revenir sur cette opération, car l’opinion publique actuelle la comprend moins.
La journée s’est articulée ensuite autour de quatre tables rondes. La première, animée par le professeur Georges-Henri Soutou, membre de l’Institut, a permis de remettre en contexte le choix de l’opération et les différentes options militaires envisagées, après l’échec des négociations diplomatiques et les échanges de vues sur les moyens à mettre en œuvre. La seconde, modérée par Dominique Guillemin du Service historique de la Défense, a été l’occasion de rappeler le contexte international et national en 1999, ayant influé sur les modalités de la coopération militaire entre les acteurs impliqués. Elle a souligné la parfaite union de tous les acteurs français, politiques et militaires, dans la gestion de ce dossier international en période de cohabitation.
L’après-midi de travaux a été ouvert par le vice-amiral d’escadre Stanislas Gourlez de La Motte, major-général de la Marine nationale. La troisième table ronde, modérée par Jean-Dominique Merchet, journaliste à L’Opinion, a rappelé les imperfections des débuts de l’opération et les adaptations opérées afin d’obtenir les effets recherchés. La dernière table ronde est revenue sur les enseignements tirés de l’opération Trident, aux niveaux stratégiques et opérationnels, pour les armées engagées. Elle a relevé en particulier la plasticité de l’outil aérien pour résoudre les crises internationales malgré les nombreuses contraintes politiques.
La journée a été clôturée par le général Philippe Lavigne, chef d’état-major de l’Armée de l’air. Ce dernier a rappelé les enseignements tirés de la campagne au Kosovo pour l’avenir et précisé les enjeux de défense actuels et les directions prises par l’Armée de l’air pour y faire face.
Sources : Armée de l'air
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