32 ans au service de l’Armée de l’air, dont 13 ans de missions aéroportées.
Actuellement réserviste opérationnelle à l’École de formation des sous-officiers de l’Armée de l’air à Rochefort.
C’était il y a 30 ans. L’adjudant-chef Patricia s’en souvient encore avec émotion. « J’ai eu la chance d’effectuer mon premier vol militaire sur Noratlas Gabriel à l’occasion de l’un de ses derniers vols, avant son remplacement par le C-160 Transall Gabriel, il y a maintenant 30 ans », se souvient-elle.
Intercepteur-traducteur en langues russe et serbo-croate, elle débute sa carrière d’aviatrice au profit du renseignement militaire le long du rideau de fer, juste avant la chute du mur de Berlin, en surveillance des forces du pacte de Varsovie.
Affectée en 1992 au tout jeune escadron de transport « Dunkerque », combinaison de vol, cuir bleu sur les épaules et foulard blanc autour du cou, la jeune sergent Patricia touche du doigt, ce qui deviendra son souvenir opérationnel le plus marquant. Linguiste russe au départ, puis formée en langue serbo-Croate, elle intègre la première cellule serbo-croate de l’Armée de l’air. Les missions avec le C-160 Transall Gabriel s’enchaînent alors à un rythme soutenu en recueil de renseignement aéroporté sur la zone des Balkans, en particulier. « La tension était palpable car les combats au sol étaient bien visibles, en particulier de nuit, lorsque durant quelques instants, nous regardions furtivement par le hublot ». « C’est dans ces moments-là que l’on prend pleinement conscience de la portée de notre recueil de renseignements, tant pour la sécurité de nos pilotes sur le terrain, que des forces au sol. Aujourd’hui encore ces missions me manquent beaucoup ». Elle confie que son passage sur le C-160 Transall Gabriel reste son meilleur souvenir en unité, dans le domaine opérationnel, mais aussi, sur le plan de la cohésion et de la camaraderie.
Son histoire se poursuit ensuite sur la base aérienne 105 d’Evreux, à l’escadron électronique « Aubrac », sur DC8 « Sarigue » (Système Aéroporté de Recueil d’Informations de guerre électronique). Là encore, ironie de l’histoire, elle effectue les derniers vols opérationnels du « Sarigue » AG (ancienne génération), puis du « Sarigue » NG (nouvelle génération), lors de son retrait de service en août 2004.
L’adjudant-chef Patricia totalise 3 195 heures de vol, effectuées sur l’ensemble des appareils de recueil de renseignement d’origine électromagnétique qui ont été mis en œuvre par l’Armée de l’air à ce jour, dont plus de 260 heures de nuit et 122 missions de guerre en zones hostiles.
Très attachée à l’Armée de l’air, elle continue aujourd’hui à servir en tant que réserviste opérationnelle à l’École des sous-officiers de l’Armée de l’air à Rochefort, au profit du Musée et des traditions, mais aussi des actions de relations publiques.
Sources : Armée de l'air
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