Lundi 3 mai 2021 à Balard, l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE), le Centre national d’études spatiales (CNES) ainsi que le groupe Aéroport de Paris (ADP) ont signé un partenariat encadrant les activités conjointes en matière de sûreté aérienne face à la menace croissante des drones autour des aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle, Paris-Orly, Paris-Le-Bourget ainsi que du centre spatial guyanais (CSG) de Kourou.
La sûreté aérienne du territoire français est une responsabilité permanente de l’armée de l’Air et de l’Espace, et plus particulièrement du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA).
Considérant la LAD comme le prolongement de la mission de sûreté aérienne dans la basse couche, l’AAE souhaite coopérer avec le CNES et le Groupe ADP, deux acteurs majeurs dans la lutte contre l’usage malveillant des drones aériens et la protection des plateformes d’envol. Cette nouvelle convention signée marque la volonté de renforcer la coopération de ces trois acteurs dans le cadre de la lutte antidrones (LAD) afin d’accroître mutuellement leur résilience face à cette menace aérienne croissante.
Chacun des partenaires dispose déjà d'outils lui permettant une maîtrise des risques adaptée à ses périmètres et à certains types de menace. Les territoires sur lesquels la menace peut se révéler sont très diversifiés, allant de bases aériennes dans un espace aussi dégagé que péri-urbain, de plateformes de lancement d’objets spatiaux dans un environnement naturellement contraint mais pour autant offrant autant de capacités de masquage, d'événements dans des sites très urbanisés ou littoraux, à des emprises aéroportuaires intégrant une densité d'entreprises et de communes très importante. La compétence de l'AAE et son appréciation de cette menace, mais aussi des réponses à apporter via son expertise opérationnelle, en fait l'interlocuteur tant naturel qu'incontestable.
Ce partenariat, effectif pour une durée de cinq ans, est mis en œuvre dans le cadre de trois thématiques majeures :
- l’évaluation de la menace, pour cerner au mieux les menaces potentielles des drones et leurs conséquences possibles sur les infrastructures des entités des trois signataires ;
- le partage d’expérience sur les menaces redoutées, les outils et les stratégies déployés, les processus et les démarches entrepris pour accroître les capacités de résilience de chaque acteur ;
- les échanges techniques, afin de profiter de l’expérience de chacun et d’améliorer les dispositifs existants. Le partage d’analyses juridiques permettra aussi de prendre part au mieux aux éventuelles améliorations légales indispensables pour la LAD.
Ce partenariat permettra notamment de renforcer la protection du Centre spatial guyanais (CSG) au sein duquel sont menées des activités stratégiques pour la France et pour l’Europe. En lien avec la Gendarmerie Nationale et la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), l’AAE renforce régulièrement la protection du CSG, déployant occasionnellement des dispositifs particuliers de sûreté aérienne depuis la base aérienne 367 « Capitaine François Massé » à Cayenne. Concernant le Groupe ADP, ce partenariat permettra de disposer en permanence à la fois d'une analyse fine de la menace, ainsi que des éléments de maîtrise du risque, afin qu'une réponse appropriée, tant en termes d'équipements que de procédures, puisse être apportée pour ses infrastructures dans le contexte d'une menace drone avérée pour les grands aéroports.
Avec quelque 40 000 drones de plus de 800 grammes recensés sur le territoire national, la prise en compte de cette nouvelle menace revêt depuis quelques années une dimension prioritaire pour l’AAE.
Les Aviateurs gagnent toujours en équipe, au sein des bases aériennes, avec les autres armées ou avec des entreprises publiques. Fédérer les énergies pour « être plus fort » ensemble, telle est l’ambition de ce nouveau partenariat.
Sources : armee de l Air et de l Espace
Droits : armee de l Air et de l Espace