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CNEFG : les forces de gendarmerie et de police internationale

Mise à jour  : 10/08/2017 - Direction : DICOD

Le Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) a accueilli, du 19 au 29 juin, 230 stagiaires internationaux pour la session française de EUPST2. Dix jours pendant lesquels les forces de sécurité de 25 pays renforcent leur interopérabilité et harmonisent leurs standards de formation.

Placé sous la présidence de la maréchaussée royale hollandaise sur un cycle de 3 ans (2015-2018), EUPST 2 (European Union Police Services Training) est composé de six exercices majeurs de deux semaines, successivement réalisés dans six pays différents : Allemagne, Espagne/Portugal, France, Italie, Pays-Bas, Roumanie. Les objectifs : améliorer la capacité opérationnelle des forces participant à la mission de gestion de crise, renforcer l’interopérabilité des différents éléments engagés sur les théâtres d’opérations extérieures et, enfin, harmoniser les standards de formation grâce aux échanges et retours d’expérience. La session française de EUPST 2 rassemble 25 forces de gendarmerie ou de police, issues de 13 pays partenaires européens (Allemagne, Bulgarie, Chypre, Espagne, Estonie, Finlande, France, Italie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie et Royaume-Uni) , d’Ukraine, mais également du continent africain (Irak, Niger et Tunisie).

Poser les fondamentaux

La première semaine de stage comprend des conférences académiques avec des interlocuteurs de différents pays. Parmi les thèmes abordés : l'Union européenne, les droits de l'Homme, l'approche culturelle des nations et, surtout, le « MMA-T » (Monitoring, Mentoring, Advising and Training : contrôle, mentorat, conseil et entraînement), qui consiste à mentorer une police locale dans un pays en situation dégradée. « J'ai notamment partagé mon retour d'expérience à la suite d’une mission en Afghanistan. Nous avons également formé un détachement de mentors de différentes nationalités et créé une police locale fictive. Une sorte de grand jeu de rôle où l’on observe cette police, tout en la cadrant lorsque ses pratiques ne respectent ni les grands principes démocratiques, ni les droits de l’Homme dans l’exécution de ses missions », explique le colonel Stéphane Bras, commandant le Cnefg. Cette formation permet aux forces déployées d’apporter un conseil, mais également de se substituer aux forces de police locale. Cette phase est aussi l’occasion d’échanges entre les instructeurs du centre et leurs hôtes étrangers sur les savoirs techniques et tactiques, en intervention professionnelle comme en gestion démocratique des foules.

Uniformiser les techniques de gestion démocratique des foules

Après avoir harmonisé les techniques de maintien et de rétablissement de l'ordre, les stagiaires sont mis en situation lors de troubles à l'ordre public de haute intensité, au cours desquels les plastrons sont joués par les élèves-gendarmes de l’Esog de Châteaulin. Un groupement tactique gendarmerie, commandé par le colonel Hervé Massiot, commandant du GGM IV/3 d'Orléans, est mis en place. Il est constitué de trois forces: deux Formed police unit (FPU), semblables à deux EGM classiques, et une Specialized police unit (SPU), unité spéciale de 80 personnels regroupant des équipes d'intervention, de protection rapprochée, de police scientifique, d'enquête et une équipe cynophile. « La plus grosse difficulté est la barrière de la langue. Tous les exercices sont menés en anglais.

La terminologie spécifique n'est pas maîtrisée par tous et la compréhension des ordres à la radio n'est parfois pas facile avec les différents accents, précise l'inspecteur principal Snyders, des forces de police belge, commandant la SPU. Heureusement, des interprètes en langue anglaise sont mis à disposition. Sur le plan opérationnel, le travail des instructeurs du centre a permis une assimilation et un rendu global des modes opératoires très satisfaisants. » Des exercices d'interpellations à haut risque sont également proposés, notamment sur fond de libération d’otages ou de démantèlement de réseaux mafieux liés au trafic d'armes.

Lutte contre le terrorisme

Le stage EUPST 2 est également l’occasion pour les différentes forces présentes, dont certaines agissant sur le haut du spectre de l’intervention, à l’instar du groupe d'action rapide de la guardia civil, d’échanger sur les modes opératoires spécifiques à la lutte antiterroriste. En plus d’un exercice de réaction face à une tuerie de masse, mettant simultanément en oeuvre ces différentes forces de police, la gendarmerie nationale a fait la démonstration de l’efficacité de ses équipes cynophiles de Recherche d’explosifs sur personnes en mouvement (Rexpemo).

Police technique et scientifique

Des opérations de Police technique et scientifique (PTS) sont souvent menées sur les théâtres d’opérations extérieures. Au cours du stage, des membres de l'IRCGN ont dispensé une instruction. Des mises en situation ont ensuite permis de procéder aux constatations sur des saisies d'armes de guerre, sur des scènes d’attaque par engins explosifs improvisés, sur des découvertes de charniers. « Nous avons constaté que les techniques de PTS sont globalement semblables entre les différents pays », précise l'adjudant Dominique Sarie, de la cellule d’identification criminelle de Tarbes.

Cérémonie de clôture du stage

Le général de corps d’armée Christian Rodriguez a présidé la cérémonie de clôture du stage, accompagné du représentant de l'Union européenne, Monsieur Pedrosi. Avant la remise des diplômes, le major général a demandé à l’ensemble des stagiaires de faire fructifier les acquis de cette coopération dans leurs unités respectives. Il a également souligné qu’au-delà du renforcement des savoir-faire et de l’amélioration de l’interopérabilité, ce stage aura permis de « consolider une belle fraternité d’arme ». La dernière session du cycle EUPST 2 se déroulera en Roumanie, en 2018.


Sources : Sirpa