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Discours de Florence Parly, ministre des Armées, sur le site l’usine de Dassault Aviation à Seclin le jeudi 19 novembre 2020

Mise à jour  : 20/11/2020 - Direction : DICOD

Vous trouverez ci-joint le discours de Florence Parly, ministre des Armées, sur le site l’usine de Dassault Aviation à Seclin le 19 novembre 2020.

Seul le prononcé fait foi.

Discours de Florence Parly à Dassault Seclin - prononcé (format pdf, 588.33 KB).

Monsieur le préfet,

Madame la présidente, chère Françoise Dumas,

Monsieur le président, cher François Cambon,

Mesdames et messieurs les élus,

Monsieur le président, cher Eric Trappier,

Mesdames et messieurs, chers amis,

Ce n’est pas la première fois que je visite une usine de Dassault Aviation. Ce n’est pas non plus la première fois que j’assiste à des fabrications de pièces maîtresses d’avions, et ce n’est pas non plus ma première rencontre avec des salariés du secteur aéronautique.

Et pourtant, visiter une usine de Dassault Aviation procure toujours le même frisson. Venir à votre rencontre, c’est plonger au cœur d’un métier fait d’exigence et de passion. C’est comprendre de quoi est faite l’excellence aéronautique française, et c’est parcourir avec vous le chemin difficile et exaltant qui conduit nos avions jusqu’au ciel.

Et si le ciel est au cœur de votre métier, il est aussi un enjeu considérable pour le nôtre. Il est un théâtre de rivalités, un poste d’observation sans équivalent de ce qui advient sur la terre comme en mer.  Et c’est donc précisément de cette capacité de surveillance depuis les airs dont je suis venue vous parler aujourd’hui.

Une telle capacité de surveillance n’est pas une aptitude de plus, ce n’est pas une aptitude subsidiaire ou subalterne : c’est une compétence à part entière et indispensable. J’en suis convaincue, la maîtrise de l’observation de nos océans fera la différence dans les conflits de demain. On nous l’enviera, on la craindra, car elle sera la garantie d’actions mesurées, ajustées et ciblées.

Et puisque la défense commence au large, la mer est évidemment l’un des principaux objectifs de cette surveillance. Avec plus de 10 millions de kilomètres carrés, nous avons le deuxième espace maritime du monde : ce privilège nous confère des droits, mais également des responsabilités qui sont autant de devoirs. Le devoir de protéger cet environnement essentiel à nos routes économiques, notamment celles de nos matières premières, essentiel au partage de l’information, à notre équilibre écologique. Celui de sécuriser ce lieu de circulation intense, qui devrait doubler d’ici 2035. Le devoir aussi, d’anticiper les risques d’accidents et de pollution, au nombre de 110 au cours de l’année 2019. Le devoir enfin, de lutter contre la piraterie, les trafics de stupéfiants et la pêche illégale, qui représenterait de 10 à 25% de la pêche mondiale. En somme, nous devons surveiller l’immensité et l’imprévisible.

Il en va de la préservation de nos ressources, de notre sécurité intérieure, mais aussi du message que nous voulons porter au monde : celui d’une France souveraine, jusqu’aux confins des océans. Et c’est précisément là l’ADN de la Marine, qui agit depuis toujours pour protéger les Français, garantir les intérêts du pays et garantir le respect du droit international en mer. Sa mission noble et ambitieuse, c’est celle de la sauvegarde maritime.

Pour observer, surveiller, agir et sauver, nous disposons aujourd’hui d’avions de qualité, mais anciens : 5 Falcon 200 « Gardian », qui seront retirés du service en 2025 après 45 ans de bons et loyaux services, et 8 Falcon 50 Marine, qui le seront à l’horizon 2029 après 48 ans de présence dans nos forces. Ce vieillissement de la flotte et les enjeux majeurs auxquels elle est confrontée nous imposent aujourd’hui d’agir.

C’est pourquoi j’ai pris la décision d’acquérir 12 avions Falcon 2000 LXS. Ces 12 avions, dont 7 sont commandés immédiatement en 2020, deviendront les yeux de la France depuis les airs vers la mer.

Les 3 premiers exemplaires seront livrés à la Marine nationale en 2025. Les livraisons s’échelonneront ensuite jusqu’au début de la décennie suivante. Ils ont vocation à être principalement déployés depuis nos trois bases permanentes : Lann-Bihoué, la Nouvelle-Calédonie et Tahiti, mais aussi depuis Dakar, et occasionnellement depuis les Antilles, la Guyane, et nos bases de l’océan Indien. Nous assurerons ainsi une présence active et discrète dans toutes les eaux qui relèvent de notre souveraineté ou de notre juridiction, ou plus largement encore qui concourent à nos intérêts.

Mais il ne s’agit pas simplement de remplacer, il s’agit surtout d’améliorer et de renforcer nos capacités. Plus endurants, plus autonomes, mieux équipés, ces nouveaux avions de surveillance et d’intervention maritimes possèderont des performances bien supérieures aux appareils actuels.

Ils seront capables de voler jusqu’à 8h, ce qui leur permettra de conduire des missions inatteignables par les Falcon qu’ils remplacent, jusque dans les terres australes et antarctiques françaises, par exemple.

Mieux équipés, ils embarqueront des instruments modernes et innovants conçus pour détecter tous les mouvements à la surface de la mer : un durcissement au brouillage GPS, un détecteur de balise Search and Rescue, des liaisons de données tactiques, des communications militaires sécurisées, une boule optronique Euroflir, un radar Searchmaster et un système d’information de mission.

Avec un tel degré de précision, une telle sensibilité de détection et une telle capacité de fusion de l’information, ces Falcon 2000 pourront nous alerter de la présence d’une menace à la surface de la mer, 24h avant qu’elle ne touche nos territoires : l’anticipation, c’est la garantie de notre capacité d’action, et elle est désormais à notre portée.

De Thales à Naval Group en passant par Safran et Dassault, c’est tout le génie de nos industriels qui sera rassemblé dans ce système d’observation à la pointe de la technologie.

Il ne pourrait cependant pas voir le jour sans des mains expertes, sans un savoir-faire éprouvé et sans cesse renouvelé, sans une passion de l’aéronautique chevillée au corps. Et cela, c’est vous, ingénieurs, techniciens, ouvriers, salariés, compagnons, qui nous le garantissez jour après jour. Cet avion, développé principalement à Istres, Mérignac et Saint-Cloud, pérennisera ces talents : il contribuera à créer plus de 200 emplois, 100 pour son développement, et plus de 100 pour sa production et son soutien.

L’usine de Seclin en sera un contributeur essentiel, notamment pour la fabrication de haut vol des pièces en titane que vous m’avez présentées tout à l’heure, notamment ce « caisson de plan horizontal » qui, je dois le dire, m’a époustouflée, à la fois par sa complexité, mais aussi, je dois l’avouer, par sa beauté. Je suis très fière de vous confier aujourd’hui cette tâche, je sais que vous en êtes à la hauteur.

La loi de programmation militaire continue de porter ses fruits : il n’est pas un mois qui passe sans qu’une commande, un programme de développement, une livraison ne soient annoncés ou réalisés. Elle engage le renouvellement et la modernisation de nos équipements, mais ne pourrait aboutir sans l’implication constante de nos industriels, c’est-à-dire sans vous.

Depuis 100 ans, Dassault Aviation est ainsi le reflet de ce que notre industrie peut produire de plus accompli, la preuve que nos armées pourront toujours compter sur des acteurs passionnés pour s’équiper et se renouveler. Qu’il s’agisse du SCAF, symbole de la coopération franco-allemande au service d’une Europe de la défense cohérente et puissante, ou bien des exportations du Rafale, qui permettent à la France de démontrer au monde sa souveraineté industrielle, Dassault est un soutien essentiel des forces armées françaises.

Persévérez donc dans la voie de l’exigence et du défi, cultivez votre excellence et votre passion, n’abandonnez jamais votre goût de l’innovation et du travail bien fait. Au service de nos armées, au service de nos concitoyens, au service de la France.

Vive la République ! Vive la France !

 

 

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Sources : Ministère des Armées