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Verdun en lice pour le patrimoine mondial de l’humanité

Mise à jour  : 20/10/2016 - Auteur : La Rédaction - Direction : DICoD

Emblématique des affres de la Grande Guerre, le site de la bataille de Verdun revêt une dimension internationale certaine. Si la ville accueille depuis 20 ans le Centre mondial pour la paix, les libertés et les droits de l’Homme, elle présente sa candidature à l’inscription au patrimoine mondial de l’humanité.

Interview de Serge Barcellini, secrétaire général de l’association « Paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre », qui porte ce projet à l’Unesco.

Comment est né ce projet ?

En 2013, nous avions exposé au ministère de la Culture le dossier « Paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre », en vue de le présenter par la suite à l’Unesco. Ce projet – dont notre association tire son nom – a été refusé par l’institution. Il nous a été signifié que l’Unesco n’avait pas vocation à inscrire au patrimoine mondial de l’humanité des sites de guerre, car la guerre ne constitue pas une avancée humaine.

Le projet que nous présentons aujourd’hui à l’inscription au patrimoine mondial de l’humanité ne porte pas sur le champ de bataille de Verdun mais sur les grands sites funéraires de la Première Guerre mondiale.

Il faut savoir que jusqu’en 1914, le soldat n’avait pas de tombe individuelle, voire pas de sépulture du tout. Si des fosses communes fleurissent à partir des années 1870, ce n’est qu’à la fin de l’année 1914 que le soldat accède au droit à une sépulture individuelle et nominative. C’est une grande avancée humaine car il s’agit d’une progression importante sur la voie du respect de l’homme au combat.

De quoi est composé le nouveau dossier ?

Le dossier que nous présentons aujourd’hui inclut les principaux sites funéraires du front ouest de la Grande Guerre : Wallonie, Flandre et les 14 départements. Plus précisément, sont concernés 97 sites en France et 41 en Belgique. Nous avons sélectionné les sites autour de l’idée d’internationalisation mais aussi de la mémoire de guerre : les sites identifiés par notre projet représentent la totalité des nations en guerre. L’ossuaire et la nécropole de Douaumont ainsi que le grand cimetière de Faubourg-Pavé à Verdun font bien évidemment partie de ces monuments.

L’architecture de guerre est également importante : les sites sélectionnés abritent des monuments construits en mémoire de ce conflit, comme l’ossuaire de Douaumont ou le monument de Thiepval. Enfin, la vie commémorative du lieu, qui passe à travers l’organisation de cérémonies mémorielles et de voyages scolaires, participe à la sélection des lieux candidats à l’inscription au patrimoine mondial de l’humanité.

Quels avantages pensez-vous retirer de cette « labellisation » Unesco ?

En inscrivant ces sites au patrimoine mondial de l’humanité, nous les obligeons à une bonne gestion des lieux. Cette inscription équivaudrait aussi à une obligation de bonne coordination – pensons ici aux voyages scolaires. Cela permettrait également une augmentation de 30 à 40% du taux de fréquentation de ces sites. Bien que l’Unesco ne veuille pas que l’inscription au patrimoine mondial de l’humanité constitue un facteur d’accroissement du revenu généré par le tourisme, les chiffres ne mentent pas. Verdun passerait ainsi une nouvelle étape de son histoire.

Dans l’imaginaire collectif français, la bataille de Verdun est le symbole de la Grande Guerre. Le site où s’est déroulé cet épisode du conflit transnational de 1914-1918 possède une envergure internationale car nombreux ont été les pays à y envoyer des contingents (France, Allemagne, Angleterre, Italie). Verdun et ses environs accueillent depuis plus de 20 ans le Centre mondial pour la paix ; ils candidatent aujourd’hui à l’inscription par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité.

Le Centre mondial pour la paix, les libertés et les droits de l’Homme

Verdun est devenu au fil du temps un haut lieu de mémoire en France et en Europe. Dès 1966, à l’occasion du 50e anniversaire de la bataille, le général de Gaulle inaugure le Livre de la Paix à l’hôtel de ville. Verdun devient dès lors la « capitale (autoproclamée) de la paix ». Depuis 1994, le palais épiscopal de Verdun accueille le Centre mondial pour la paix, les libertés et les droits de l’Homme, dont la vocation est de promouvoir et de défendre la paix dans le monde. Ce centre est issu d’un projet lancé en 1990 par Javier Perez de Cuéllar, secrétaire général de l’ONU, et par l’association éponyme, créée le 2 février 1990.

Le centre organise des conférences, des concerts, des projections de films, des expositions, et fait la part belle à la pédagogie en accueillant de nombreux groupes scolaires. Il abrite notamment l’ « Université de la paix » – qui agit dans les domaines de la recherche et de l’enseignement – ainsi que les « classes de paix internationales », qui visent à rapprocher des groupes éloignés par des conflits politiques, afin que ceux-ci apprennent à se parler et à mieux se comprendre. C’est ainsi que Verdun est devenu « capitale mondiale de la paix ».

L’inscription au patrimoine mondial de l’humanité

Le patrimoine du département de la Meuse, où se trouvent le champ de bataille de Verdun et sa zone rouge, possède une réelle vocation internationale. C’est pourquoi le projet porté par l’association « Paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre » a établi la liste des sites de mémoire du conflit de 1914-1918 en Lorraine et en Franche-Comté. Ces derniers, y compris Verdun, accèdent ainsi à l’éligibilité au patrimoine mondial de l’humanité.

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Sources : Ministère des Armées