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[Verdun 2016] Le fort de Vaux, symbole de la résistance française

Mise à jour  : 10/06/2016 - Auteur : Cne Candice Thomassin - Direction : DICoD

Entre le 1er et le 7 juin 1916, en plein bataille de Verdun, une poignée de soldats français retranchés dans le fort de Vaux résistent héroïquement aux attaques offensives des soldats allemands. Les combattants défendent cette place stratégique jusqu’à l’ultime sacrifice et l’abdication, ce qui leur vaut la reconnaissance de leur adversaire et de l’état-major français.

Fin mai 1916, le fort de Vaux fait partie des positions que compte prendre l’armée allemande pour lancer l’assaut final sur Verdun. A la tête de 300 hommes du 142e régiment d'infanterie, le commandant français Sylvain Eugène Raynal est responsable du commandement du fort. Si le fort accueille alors environ 600 défenseurs - pour une capacité théorique de 250 – il présente l’inconvénient de manquer d’armement lourd.

Le 1er juin, l’assaut allemand commence par une pluie de bombardement. Le 2 juin, les troupes allemandes commandées par le Kronprinz, fils de l'empereur Guillaume II d’Allemagne, donnent l’assaut. La garnison est encerclée, isolée des lignes françaises. L’adversaire arrive à pénétrer dans les galeries de liaison souterraines. Les Français construisent des barrages de fortune. Ils subissent des attaques aux lance-flammes à travers les créneaux. Une lutte acharnée s’engage dans les galeries, malgré leur étroitesse qui empêche de manœuvrer correctement. Les combats au corps à corps, à la grenade, à la baïonnette, à la pelle de tranchée ont lieu dans l’obscurité, la chaleur étouffante et les fumées de gaz.

Le 4 juin, le commandant Raynal envoie son dernier pigeon voyageur "Vaillant" vers l'arrière. « Nous tenons toujours mais nous subissons une attaque par les gaz et les fumées très dangereuses. Il y a urgence à nous dégager. […]C’est mon dernier pigeon, Raynal. » Sans réponse, pris au piège, à court de munitions, les résistants sont éreintés, dénutris, blessés, à bout de force et surtout assoiffés depuis que les citernes à eau ont été percées par des explosions souterraines. Les expéditions françaises de secours sont toutes anéanties par l’adversaire.

Le commandant décide alors d’abdiquer, préférant cette option plutôt que de voir sa garnison décimée. Le 7 juin à 6h30, il ne reste plus que 250 survivants qui déposent les armes. Le commandant Raynal relata plus tard la scène en ces termes : « Les Français étaient rangés de chaque côté de l'allée centrale du fort ; les Allemands passaient au milieu et les saluaient. Ils appartenaient au 39e régiment d'infanterie prussien. » Le commandant français est conduit au quartier général du Kronprinz qui l’accueille avec « une courtoisie très franche » témoigne-t-il. « Il reconnaît et vante comme il sied la ténacité de nos hommes, leur admirable vaillance », poursuit le commandant Raynal.

A la fin de cet entretien, avant de partir avec ses hommes pour le reste de la guerre en captivité en Allemagne, le fils de l'empereur lui remet un sabre – épée d’officier français à défaut de lui remettre le sabre propre du commandant.

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Sources : Ministère des Armées