Ni médaille, ni prétention, mais beaucoup de courage, de sang-froid et d’humilité. Le sauvetage en mer est un combat de tous les jours que mènent des passionnés donnant le meilleur d'eux-mêmes pour sauver des vies. A l’occasion de la saison estivale, la rédaction vous emmène à leur rencontre et vous fait découvrir tous les moyens mis en œuvre pour assurer notre sécurité en mer.
Chaque été, les plages attirent les vacanciers et les plaisanciers reprennent la barre pour profiter des embruns. Mais derrière ces plaisirs estivaux, le danger n’est jamais loin. Dans le cadre de conventions internationales, la France doit assurer le sauvetage en mer dans les eaux relevant de sa responsabilité. Outre la convention SOLAS (safety of life at sea – sauvegarde de la vie humaine en mer) de 1974 qui définit diverses normes relatives à la sécurité des navires, la convention de Hambourg, dite Search and Rescue (SAR, recherche et sauvetage en français), pose depuis 1979 - année de sa création - le principe de la coordination côtière des appels de détresse. Au lieu de créer un corps spécifique (comme les garde-côtes américains), l’État français a opté pour la coordination de ses moyens existants, publics et privés.
Le préfet maritime, à la fois autorité civile et militaire, commande dans sa zone de responsabilités les opérations militaires ainsi que l’action de l’État en mer, dont fait partie le sauvetage. Pour ces dernières missions, il relève directement de l’autorité du Premier ministre. Sa double casquette lui permet de mobiliser notamment les moyens de la Marine nationale. Possédant le monopole des moyens aéromaritimes hauturiers, cette dernière s’impose comme un acteur majeur de la conduite des opérations de sauvetage en mer. Ce sont ainsi près de 350 personnes qui sont secourues chaque année par la Marine nationale. « L’unicité du commandement représente un point vital » assure le capitaine de frégate Jean-Baptiste, chef de la cellule « conduite » du Centre opérationnel de la Marine (COM), à Brest. « Parce qu’il faut parfois prendre des décisions lourdes de conséquences. Par exemple lorsque la recherche d’un naufragé est stoppée. »
Si le COM possède une vue d’ensemble de la situation et coordonne tous les moyens de la Marine nationale, ce sont les centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (Cross) qui ont la main pour toutes les actions de sauvetage sous la responsabilité des préfets maritimes. « Si la situation l’exige, le COM peut reprendre la conduite des opérations » précise le capitaine de frégate. « Cela a par exemple été le cas en janvier dernier lors du remorquage du cargo Modern-Express au cours duquel de nombreux moyens de la Marine ont été déployés. »
Chaque océan et chaque façade maritime possède ses spécificités. Ainsi la zone Manche-mer du Nord est l’une des plus fréquentées au monde. Le flux de transport de marchandises représente une moyenne annuelle de 100 000 navires. A cela, il faut ajouter plus de 30 000 traversées avec passagers, soit près de 16 millions de passagers par an. De son côté, la mer Méditerranée doit faire face chaque été à une invasion de plaisanciers amateurs qui bien souvent sous-estiment cette mer « nerveuse ». « La routine, la naïveté et l’excès de confiance sont des ennemis mortels en mer, assure le capitaine de Frégate Yann Bizien, porte-parole de la préfecture maritime de la Méditerranée. « En cas de problème, il faut toujours garder en tête le triple A : Alerter, se mettre en situation d’être Aperçu et Attendre d’être secouru. » Une consigne à ne pas oublier sur l'eau cet été.
Pour déclencher des secours en mer, appelez gratuitement le Cross au 196
Sources : Ministère des Armées