Le traité de l’Élysée a institué la coopération de défense entre la France et l'Allemagne. Tour d'horizon de l'organisation des instances de coopération bilatérale.
La coopération de défense franco-allemande a été institutionnalisée par le traité de Élysée. Celui-ci, dans son volet « défense », vise le rapprochement des états-majors français et allemands, pour favoriser la coopération stratégique et les échanges de personnels. Il prévoit : « des rencontres régulières entre autorités responsables des deux pays dans les domaines de la défense ». Il précise que « les ministres des armées ou de la défense se réuniront au moins une fois tous les trois mois […] les chefs d’état-major des deux pays se réuniront au moins une fois tous les deux mois ; en cas d’empêchement, ils seront remplacés par leurs représentants responsables. »
Le traité fixe également des objectifs à la coopération en matière de défense. Le développement de la coopération bilatérale a rendu nécessaire la création de structures nouvelles visant à approfondir davantage le lien franco-allemand de défense.
Le Conseil franco-allemand de défense et de sécurité
Quatorze ans après la signature du traité de l’Elysée, le 50e sommet franco-allemand décide de pérenniser les structures de la coopération de défense. Un Conseil franco-allemand de défense et de sécurité (CFADS) est créé. Il est institué par le protocole additionnel du 22 janvier 1988 au
traité de Élysée. Le CFADS est composé du Président de la République, de la chancelière fédérale allemande, des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des deux pays ainsi que des chefs d’état-major français et allemand. Voué à se réunir tous les six mois, il dispose d’un secrétariat permanent situé à Paris. Il est composé de quatre groupes de travail, dont le Groupe franco-allemand de coopération militaire (GFACM).
Le GFACM est coprésidé par le général Pierre de Villiers, major général des armées, et son homologue allemand, le général Günter Weiler. Il divisé en sous-groupes de travail, qui représentent les armées, les services de soutien logistique et médical et un volet planification et capacités future. En tant que relais de l’action du CFADS, son rôle est de conduire la coopération militaire bilatérale. C’est lui qui adopte les décisions relatives aux manœuvres communes, aux unités binationales, et à la formation des personnels militaires. Il est lui-même divisé en sous-groupes de travail, qui s’appuient sur des groupes d’experts composés d’officiers français et allemands.
Trois autres groupes de travail composent le CFADS : le groupe « stratégie et désarmement », le groupe « coopération armement » et le groupe « coopération juridique ».
Ces structures binationales constituent le volet institutionnel de la coopération militaire franco-allemande. Elles s’attachent à développer l’interopérabilité des deux armées. D’autres formes de coopération existent, notamment avec les écoles communes et les unités binationales.
Sources : Ministère des Armées