Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, la rédaction vous propose de plonger dans les traditions d’un monde bien particulier : le carré.
Sur les bâtiments de la Marine nationale, les pièces communes, salles de repos et salles à manger des officiers et officiers mariniers, sont appelées « carrés ». Il peut y avoir jusqu'à sept carrés à bord : celui de l'amiral, du commandant, des officiers supérieurs, des officiers subalternes, des officiers mariniers supérieurs et des officiers mariniers. Ces espaces, qui permettent d'oublier les difficultés de la vie embarquée, ont vu naître des règles et des traditions particulières.
L'organisation du carré est confiée à des membres de l'équipage : le président, le midship et le chef de gamelle. Le président est le personnage principal. Choisi par le commandant parmi les plus âgés, il est dépositaire de l'autorité et garant de l'harmonie du carré. Le midship, le dernier arrivé sur le bateau ou parfois simplement le plus jeune, garant des traditions et de leur respect, l'épaule dans cette tâche. Il est aussi chargé des tâches utiles à la vie en communauté : la lecture du menu, l'accueil des invités, faire la conversation… Le chef de gamelle, quant à lui choisi par le président parmi les enseignes de vaisseau de 1e classe, gère les finances du carré.
Parmi les traditions, celle du « repas présidé ». Plusieurs occasions permettent d’en organiser : embarquements, débarquements, changements de carré pour un membre (du carré des officiers subalternes au carré des officiers supérieurs après un changement de grade), etc. Certaines règles sont imposées afin que règne la bonne humeur. Chaque repas est précédé d’une lecture humoristique du menu par le midship. Ensuite, pendant le repas, le président dispose, pour exercer son autorité, d'une boîte à outils lui permettant de discipliner les convives et leurs discussions, sans recourir à la parole. Par exemple : la gaffe, longue tige en bois dotée d’un crochet à une extrémité, disposée devant celui ou celle qui en aurait commis une ; le balai, pour le convive qui ferait bien de balayer devant sa porte avant de parler ; le puits, pour ne pas tomber plus bas ; ou encore la pince, à placer devant celui qui ment comme un « arracheur de dent ». D'autres instruments existent, chaque carré peut en effet en ajouter selon l’imagination de ses membres…
Sources :
Sources : Ministère des Armées