Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, découvrez l’histoire du drapeau du 106e régiment d’infanterie durant la Seconde Guerre mondiale.
Le 106e régiment d’infanterie, unité historique créée en 1772, a notamment été décoré de la Croix de guerre 1914-1918. Mais en 1940, le 106e, alors engagé près de Lille, reçoit l’ordre de déposer les armes. Fidèle à la citation d’Alexandre Dumas père dans les Trois mousquetaires (1844), « il ne faut pas laisser un drapeau aux mains de l’ennemi, même quand ce drapeau n’est qu’une serviette », le colonel Tardu, commandant le régiment, entouré de ses officiers, décide de détruire celui du 106e.
Au château d’Avelin, l’écusson du régiment gravé sur le pique de cuivre est jeté au fond d’un étang. Le drapeau et la hampe sont aspergés d’essence et brûlés. La précieuse cravate, décorée des faits d’armes des poilus, ne peut être détruite. Avant de se faire arrêter, le colonel Tardu la remet à l’abbé Gilet, aumônier du régiment. Le religieux l’enterre et communique son emplacement à l’un de ses amis, avant d’être fait prisonnier à son tour. La cravate sera ensuite récupérée puis mise en lieu sûr durant l’occupation.
Le régiment aurait ensuite été reconstitué par des maquisards et contribué aux combats pour la libération de la France. À la fin de la guerre, l’écusson et la cravate sont récupérés pour former de nouveau le drapeau du 106e régiment d’infanterie et sa devise : « Toujours debout » lors du défilé de la Libération le 26 août 1944.
Source : « Le fusil à tirer dans les coins » Hugues Vial
Sources : Ministère des Armées