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La Fabrique Défense : rencontre avec le colonel Jean-Luc, animateur de la conférence « Le soldat et la mort »

Mise à jour  : 16/01/2020 - Auteur : Ltn Mélissa Genua - Direction : DICoD

Qui se cache derrière la première édition de la Fabrique Défense le 17 et 18 janvier 2020 ? Cet évènement inédit repose avant tout sur la participation de passionnés. Militaires et civils y seront présents pour partager leurs connaissances et éveiller votre intérêt sur un vaste domaine : la Défense. La rédaction a rencontré le colonel Jean-Luc, qui tiendra une conférence intitulée « Le soldat et la mort ».

Mon colonel, quel est votre parcours militaire ?

J’ai commencé ma carrière militaire en intégrant l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, avant de rejoindre l’arme du génie. Par la suite, j’ai souhaité me spécialiser dans la communication, ce qui m’a permis de servir à la Délégation à l'information et à la communication de la Défense, au Service d'information et de relations publiques de l'armée de Terre et en tant qu’adjoint communication du général commandant la région Terre Nord-Est à Metz. Au cours de ma carrière, j’ai aussi occupé le poste de porte-parole en Côte d’Ivoire et au Kosovo.

J’ai quitté l’institution militaire en 2010. Depuis, j’exerce des activités de conseil, mais aussi d’écriture et d’animation de conférence. Je suis également réserviste de l’armée de Terre, chargé des relations publiques de la revue Inflexions : civils et militaire, pouvoir dire, que j’ai contribué à créer il y a 15 ans, lorsque j’étais militaire d’active.

Vous interviendrez lors de La Fabrique Défense. Sur quel sujet ?

En tant qu’auteur d’abord, je représenterai la revue Inflexions : une revue de réflexion du chef d’état-major de l’armée de Terre. Elle permet, à partir de sujets touchant à l’expérience concrète du soldat, de travailler sur des thématiques qui intéressent la société civile. Chaque thème y est abordé sous un angle pluridisciplinaire avec la participation d’auteurs tant civils que militaires. Lors de La Fabrique Défense, les visiteurs du salon pourront se rendre sur le stand de la revue pour venir à notre rencontre et faire la connaissance, si ce n’est pas déjà le cas, de cette production.

Ensuite, j’animerai une table ronde le samedi 18 janvier au cours de laquelle nous réfléchirons sur le thème « Le soldat et la mort » avec trois autres officiers : un jeune sous-lieutenant encore en formation à Saint-Cyr, un officier supérieur qui a servi en Afghanistan et un médecin militaire psychiatre. Nous nous demanderons comment se préparer à affronter la mort, celle de l’ennemi, celle de ses subordonnés, de ses amis, mais aussi la sienne !

Quel message souhaitez-vous faire passer aux jeunes qui assisteront à cette conférence ?

La mort est un sujet qu’aucun soldat ne peut éluder dans une société où pourtant le sujet est vécu soit comme un tabou, soit comme un échec. Or, pour reprendre l’expression de Michel Goya, membre du comité de rédaction de la revue Inflexions, la mort pour un soldat est une véritable hypothèse de combat. Si le soldat la craint au point de le paralyser, aucune action militaire n’est alors plus possible. L’outil militaire ne sert donc plus à rien. Notre table ronde ne prétend pas traiter le sujet dans sa totalité. Le n° 35 de la revue Inflexions consacré à ce thème n’y est pas parvenu non plus. Ce que j’aimerais que nos auditeurs retiennent, c’est que ce sujet ne s’aborde pas lors d’un cours, mais plutôt par touches successives, individuellement, collectivement et surtout dans le temps et par le partage. Travailler sur la mort, avec la mort, au risque de la donner ou de la recevoir, c’est d’abord réfléchir au pourquoi de notre engagement. Le deuxième point essentiel que j’aimerais contribuer à faire comprendre, c’est qu’en aucun cas la mort de qui que ce soit dans la troupe au combat ne peut être un prétexte à l’arrêt de la mission. Même si le chef meurt, il désigne officiellement ou implicitement son successeur et la mission peut et doit se poursuivre. La mort pour un soldat est donc une hypothèse non négligeable qui pèse sur lui et ses camarades. Elle nécessite de réfléchir souvent sur le sujet pour pouvoir y faire face de la meilleure façon qui soit : la troupe doit toujours poursuivre et réussir sa mission. A ce titre, la mort de nos deux commandos Marine au Mali lors de la libération d’otage est totalement exemplaire. La mort du soldat ne peut, dans ces conditions, en aucune façon être comparée à celle survenue dans un accident de la route ou une catastrophe naturelle. « Le soldat et la mort », c’est une réflexion qui débouche sur des actions concrètes en matière de formation individuelle, collective, en gestes techniques et en acculturation. Le thème proposé permet de réfléchir au dépassement de la condition individuelle pour aborder l’intérêt général au sens le plus noble.

Avec l'engagement et l'intervention armée de la France dans la lutte contre le terrorisme, la question du rapport du soldat à la mort est plus que jamais d'actualité. Inscrivez-vous vite pour assister à cette conférence le samedi 18 janvier, de 12h45 à 13h30, en salle de conversation 2.

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Sources : Ministère des Armées