Le Conseil de l’UE dédié aux Affaires étrangères s’est tenu les 23 et 24 mai, à Bruxelles, sous la présidence de Catherine Ashton, Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
A l’occasion de la session du Conseil de l’Union européenne (UE), dédiée aux Affaires étrangères, les 23 et 24 mai 2011, ce dernier s’est déclaré « prêt à conduire une opération militaire, dans le cadre de l’Union européenne, baptisée Eufor Libye, pour apporter une aide humanitaire dans la région, à la demande de l’OCHA », le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies.
L’Otan intervient déjà depuis le 31 mars dernier en Libye : date à laquelle l’alliance a pris le commandement militaires des opérations aériennes en Libye, pour faire appliquer la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations Unes, visant à protéger les populations civiles libyennes.
Gérard Longuet, ministre de la Défense et des Anciens combattants, a en outre annoncé, en marge de ce Conseil, l’envoi d’hélicoptères d’attaque français en Libye.
Néanmoins, la situation humanitaire reste préoccupante dans le pays, où les civils sont en effet directement affectés par les combats qui ont lieu entre le régime de Mouammar Kadhafi et les opposants en lutte, représentés par le Conseil national de transition libyen, basé dans la ville de Benghazi.
« Signal fort de notre soutien au peuple libyen », ainsi que l’avait alors déclaré Catherine Ashton, Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, l’UE vient tout juste d’inaugurer un bureau de liaison technique auprès du Conseil national de transition, à Benghazi, dimanche 22 mai.
« C’est l’UE qui passe des mots à l’action », s’était-elle réjouie.
Les opérations conduites par l’UE et le développement des capacités militaires étaient également au cœur des préoccupations des ministres de la Défense des Etats-membres de l’UE.
Les ministres ont fait un point sur les missions déployées dans le cadre de l’Union européenne : Eufor-Althea (la force de stabilisation en Bosnie-Herzégovine), Eunavfor-Atalante (la force de lutte contre la piraterie maritime au large de la Somalie), ainsi que EUTM Somalie (la mission militaire de contribution à la formation des forces de sécurité somaliennes).
En ce qui concerne les capacités militaires, les conclusions du Conseil ce l’UE insistent sur « la nécessité de faire de la crise financière, ainsi que de son impact sur les budgets nationaux de défense, l’opportunité d’une plus grande coopération dans le domaine du développement des capacités militaires ».
Ainsi que l’a rappelé Gérard Longuet s’adressant à Catherine Ashton : « je crois que ce vers quoi l’on va s’acheminer, c’est que l’Europe, Madame Ashton, se rende compte qu’elle est obligée de régler les problèmes de capacité, de planification et de commandement, qu’ils soient spécifiques et disponibles d’une façon pérenne. Ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent, puisqu’à chaque fois que l’on veut faire quelque chose, il faut décider qu’on fait quelque chose, prendre le temps…Et en général, l’environnement, lui, n’attend pas ».
Les Conclusions du Conseil de l’UE encouragent ainsi plus particulièrement les Etats-membres à prendre des initiatives concrètes en faveur de la mutualisation et la mise en commun de matériels militaires (c’est la notion plus souvent évoquée sous les termes anglo-saxons « pooling and sharing »), avec l’aide de l’Agence européenne de Défense et en coopération avec l’Alliance Atlantique.
Sources : Ministère des Armées