Cet été, plus de 15 000 personnes du ministère des Armées et leur famille changeront de région, voire de pays, dans le cadre du plan annuel de mutation. En pleine période de remontée progressive de l’activité du ministère, les déménagements reprennent. Situé à Brest, le Centre d’administration ministériel des indemnités de déplacement (CAMID) est au cœur du système. Son directeur, le commissaire en chef Lemoine, tire les enseignements de la crise et précise les enjeux de la reprise.
En « temps normal », nous nous occupons des dossiers des personnels qui partent en mission ou en formation, changent de résidence, déménagent... Nous les aidons et nous les conseillons. Nous nous assurons notamment de la mise en concurrence entre les différents déménageurs et nous avançons les frais liés. Cette responsabilité, nous l’assumons depuis près de 10 ans, en traitant quelques 800 000 missions et 15 000 déménagements par an.
Le confinement ne devait pas contrarier ces impératifs. Nous avons de suite travaillé avec les unités pour assurer la continuité de la mission. Nous nous sommes également assurés que la direction départementale des finances publiques (DDFIP) puisse bien continuer à apporter son apport financier aux familles. Réduite à 15% de son effectif, la DDFIP a néanmoins réussi à traiter 100% de nos demandes.
97% des entreprises du secteur ont interrompu leur activité pendant le confinement. Cette crise a ainsi retardé 1 500 déménagements.
Dès le 16 mars, avec les professionnels du déménagement, nous avons donc envisagé la reprise d’activités pour que nos ressortissants puissent passer en priorité. Le challenge a été de nouer un vrai partenariat avec deux syndicats professionnels qui couvrent dorénavant 80% des déménagements pour nos militaires. Pour faciliter les choses, nous ne demandons plus qu’un devis pour les déménagements en métropole, là où nous en demandions deux. Nous avons également relevé les taux de plafond, pour anticiper l’augmentation des prix des déménageurs qui rencontrent désormais des frais supplémentaires (achat de masques pour les salariés, de gels hydro-alcooliques, de désinfectants pour les camions, etc.).
Certains procédés existaient déjà mais ont pris de l’ampleur, d’autres sont effectivement nouveaux.
La Plateforme multi-déménagements (PFMD), par exemple, est pleinement fonctionnelle depuis 2019. Les démarches sont désormais dématérialisées et simplifiées avec un seul interlocuteur. Atout pendant le confinement : le service PFMD permet des visites virtuelles pour établir le devis. Vous prenez votre smartphone, vous filmez votre habitation et les déménageurs réalisent leur estimation à distance. Nous nous engageons ensuite à valider le dossier en trois jours. Ne reste plus qu’à réserver un créneau et à déménager !
Avec la crise, ce fonctionnement a vraiment trouvé son public. Quand nous comparons nos chiffres de cette année à ceux de 2019, nous gérons deux fois plus de dossiers sur cette plateforme.
Nouveauté liée au Covid-19 : le plateau opérateur déménagement. Créée pendant la période de confinement, cette structure regroupe des relais locaux joignables directement par le CAMID ou les familles, soit environ 800 déménageurs. En cas de souci pendant un déménagement, ces derniers se sont engagés à trouver des solutions palliatives rapides. Par exemple, lorsque le déménageur ne se présentait pas, avec le précédent format, il fallait de nouveau instruire un dossier, établir d’autres devis, etc. Dorénavant, si une famille est confrontée à ce type de situation, le plateau s’engage à identifier rapidement un autre déménageur. Le personnel du ministère des Armées est prioritaire.
Très clairement, oui ! Le ministère des Armées et les déménageurs ont intérêt à pérenniser ces nouveaux moyens de coordination, notamment le plateau opérateur déménagement. Nous avons également mis en place un contact direct avec les déménageurs, une sorte de téléphone rouge, que nous allons continuer à utiliser en cas d’urgence. Objectifs : fédérer et simplifier pour mieux vivre la mobilité du personnel.
Sur 15.000 déménagements prévus, quelques difficultés subsistent, mais elles se règleront rapidement. Après analyse des premiers appels sur le plateau opérateur, nous estimons les complications liées directement au Covid-19 à seulement 3%.
Sources : Ministère des Armées