Accueil | Actualités | Articles | [Fête de la science] Les innovations dans les armées peuvent être portées par chacun Actualités ... Articles | [Fête de la science] Les innovations dans les armées peuvent être portées par chacun

[Fête de la science] Les innovations dans les armées peuvent être portées par chacun

Mise à jour  : 10/10/2016 - Auteur : Paul Hessenbruch - Direction : DICoD

La 25e édition de la fête de la science se déroule du 8 au 16 octobre 2016. L’occasion d’interviewer le commissaire des armées Thibault Perrin qui a reçu, en mai 2016, le prix de l’Audace pour le développement d’une plateforme collaborative sur internet. Rencontre avec un militaire passionné et autodidacte bien éloigné de l’image d’Epinal du Geek.

D’où vous est venue cette passion de l’informatique ?

Commissaire des armées Thibault Perrin : L’informatique m’a saisi vers l’âge de 12 ans. Au-delà des jeux vidéo, je voulais comprendre comment fonctionnait la machine, et j’ai commencé à programmer. D’abord sur le papier, avec un manuel, car il n’était pas question de m’acheter un PC, et mes heures d’accès à l’antique « Atari ST » familial étaient comptées ! Je développais par la suite de petites applications, mais qui pouvaient rendre de grands services. Bien que mise en veille le temps de mes études, cette passion est restée intacte.

Quelles ont été vos premières contributions pour la Marine nationale ?

En 2011, chef de service sur une frégate, j’ai souhaité automatiser la gestion des hommes d’équipage et du service courant à bord des bâtiments : la comptabilisation des présences, des congés, des rôles à bord, etc. Ce qui a donné le logiciel « My Adju » (mon adjudant de compagnie). Le but était de créer un outil de gestion simple et ludique à la portée de tous, mais qui aboutissait au final à dématérialiser de laborieux processus administratifs indispensables pour la gestion financière du navire, notamment pour l’alimentation. Etalé sur deux ans, ce travail m’a demandé près de mille heures de développement et quelques nuits blanches. Aujourd’hui, le logiciel est en cours de généralisation sur les navires de la Marine nationale. Pour cette innovation, j’ai reçu en 2015 une récompense de la Marine, le prix « amiral Le Pichon ».

En 2014, lors de mon affection au bureau sécurité maritime de la Préfecture maritime de la Méditerranée, confronté à un nouveau besoin pour lequel il n’y avait pas de système préexistant, j’ai initié une autre application pour faciliter le partage d’informations entre les différents acteurs d’une gestion de crise en mer.

Quelle était alors la problématique que vous vouliez résoudre ?

Le principal objectif était de créer un outil de partage et de dialogue commun entre les trois acteurs de gestion de crise, à savoir les centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage, les centres des opérations maritimes et le centre de traitement des crises du Préfet maritime. Chacun de ces centres a sa propre chaine de commandement et en temps de crise, le partage de l’information se fait soit par mails, par SMS, ou téléphone. Il n’existait pas d’outil commun. Or l’efficacité de la diffusion des informations est primordiale en période de crise. En mai 2015, j’ai donc mis à profit un week-end de trois jours pour développer un outil qui pouvait répondre à ce besoin. J’ai créé un site Internet, qui a été baptisé « HERMES fonction garde-côtes », et qui présente une ergonomie des plus simples. C’est une plateforme où chacun peut déposer sur un seul écran l’information nécessaire et voir en direct les autres informations des services. Après l’avoir testé lors d’un exercice, HERMES FGC a été utilisé avec succès par les acteurs de la gestion de crise du cargo MODERN EXPRESS à la dérive dans le golfe de Gascogne fin janvier 2016.

Au-delà du prix de l’Audace que retenez-vous de vos projets ?

Qu’il reste beaucoup à faire ! L’informatique ne devrait pas être considérée comme une passion exclusive : c’est un langage ; c’est-à-dire un outil et une façon de raisonner. Il me parait aussi utile aujourd’hui de maîtriser un langage de programmation qu’une langue étrangère : cette aptitude vous permet de configurer votre environnement de travail, de « dominer la machine » et de gagner en efficience.

Les possibilités ouvertes par le numérique sont gigantesques et, j’en suis convaincu, encore largement sous-exploitées. Formons les jeunes générations à « parler couramment » la logique de la programmation ! Sous réserve qu’elles respectent quelques principes fondamentaux de sécurité informatique, les innovations peuvent être portées par tous et chacun dans son domaine peut améliorer les organisations.

En savoir plus : www.defense.gouv.fr/marine/actu-marine/un-marin-laureat-du-prix-de-l-audace-2016 

NOM
  • Actuellement 4 sur 5 étoiles.
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Évaluation : 4.1 / 5 ( 7 vote(s) )

Merci d'avoir évalué

Vous avez déjà voté sur cette page, vous ne pouvez pas à nouveau voté!

Votre évaluation a été changé, merci de votre évaluation!


Sources : Ministère des Armées