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[Fête de la science] La Défense, premier investisseur dans la recherche et développement

Mise à jour  : 11/10/2016 - Auteur : Aude Borel - Direction : DICoD

La 25e édition de la fête de la science se déroule du 8 au 16 octobre 2016. L'occasion de revenir sur l'investissement du ministère de la Défense en matière d'innovation scientifique. L’ingénieure civile Florence T., chef adjointe de la Mission recherche et innovation scientifique au sein de la Direction générale de l'armement, nous apporte son éclairage sur la question.

En quoi consiste l'engagement du ministère de la Défense en matière d'innovation scientifique ?

Le ministère de la Défense constitue le premier investisseur étatique en termes de recherche et développement. En 2016, le montant des dépenses s'élève à 3,8 milliards d'euros, dont 730 millions d'euros pour les seules études amont. Ce fonds permet de maintenir le haut niveau de technologies de défense en France ; le but étant de mettre à disposition des forces armées des capacités optimales leur garantissant une supériorité. Notre rôle, au sein de la Direction générale de l'armement (DGA), est de détecter les potentielles ruptures technologiques, celles qui peuvent être prometteuses pour l'avenir, puis de les soutenir tout au long de leur cycle de développement. Nous apprécions le niveau de maturité d'une technologie dès sa mise en évidence en laboratoire puis nous l’accompagnons jusqu'à son intégration dans un programme d'armement.

Pour répondre à cet objectif, nous avons de nombreux outils à disposition. Par exemple, nous finançons chaque année près de 130 thèses dans 9 domaines scientifiques, parmi lesquels la biologie et les biotechnologies, les nanotechnologies, les ondes acoustiques et radioélectriques, la photonique... Pour l'accompagnement spécifique des travaux d'innovation défense, il existe les dispositifs Astrid (*) plutôt destinés aux laboratoires académiques et Astrid Maturation où une PME doit être associée. Pour les PME et ETI (**) qui viennent nous proposer des projets innovants pouvant déboucher sur des applications à la fois civiles et militaires, l'outil Rapid (***) permet de leur apporter en quelques mois un financement conséquent.

Ce qui nous motive, c'est que la science progresse dans les domaines qui intéressent la Défense et le passage des innovations du laboratoire vers les programmes d'armement s’accélère. Bien sûr il faut accepter que la maturation de la technologie puisse prendre du temps. Une avancée peut prendre 10 ans quand d’autres progresseront plus vite en quelques années. Et accepter la prise de risque : dans la recherche de Défense, comme dans la recherche civile, tout ce qui est financé n'aboutira pas nécessairement dans un système d'armes, car il est très difficile d'évaluer l'application finale d'une technologie naissante. En parallèle, nous veillons aussi ce qui se passe dans la recherche civil, avec en tête l’idée de l'adapter au domaine militaire. On pourrait parler du « pressentiment » de l'intérêt Défense d'une innovation.

Quels sont les principaux domaines de recherche soutenus par la DGA ?

La DGA a défini des domaines de recherche scientifiques, tous transverses aux trois milieux (Air, Terre et Mer). L'axe « Hommes et systèmes » s'intéresse à l'interface entre les hommes et les machines. Par exemple, la meilleure intégration possible d'un pilote dans un cockpit. A travers, l'« Ingénierie de l'information & robotique », nous étudions l'intelligence artificielle, la sécurité des systèmes d'information, la cybersécurité ou la reconnaissance automatique pour détecter des visages dans les foules. Le bloc « Matériaux, chimie et énergie » examine l'allègement et le vieillissement des matériaux ou la protection des combattants pour préserver les jambes des soldats, l’idée d’un liquide qui durcit à l'impact d'une balle est en cours d'étude. Autre domaine de recherche, celui des « Sciences humaines et sociales » qui analyse notamment la souffrance du soldat et le syndrome du stress post-traumatique. Dans l'axe de recherche « Environnement et géosciences » on tente entre autres de connaître l'état des sols ou la température de l'eau grâce aux images satellites ou on s'intéresse à la cartographie des fonds sous-marins. Enfin, « Biologie et biotechnologies » déploie des innovations liées à la protection sanitaire du combattant, la médecine d'urgence et réparatrice.

Pouvez-vous nous parler d'une innovation marquante soutenue par la Défense ?

En 2015, un jeune chercheur de l'Université Pierre et Marie Curie a développé un robot résiliant aux pannes et dommages. Normalement doté de six pattes, son robot arrive à se déplacer avec plusieurs pattes en moins. Le robot a trouvé une solution dégradée pour pallier les défaillances qui lui été infligées. Grâce à un système d'essais-erreurs, le robot a réussi à développer une intuition issue de l'expérience. Voici une avancée particulièrement intéressante puisque ce robot pourrait s'adapter à des situations imprévues dans un environnement terrestre complexe.

(*) Astrid : Accompagnement Spécifique des Travaux d’Innovation de Défense

(**) ETI : Entreprise de Taille Intermédiaire

(***) Rapid : régime d'appui à l'innovation duale

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Sources : Ministère des Armées