A l’Université d’été de la Défense, les défis et innovations de demain

8h45. Top départ de l’Université d’été de la Défense, sur la base 702 d’Avord. C’est ici que 500 décideurs politiques français et internationaux, militaires et industriels se sont réunis pour LE rendez-vous Défense de l’année. Lieu d’échange et de discussion sur les enjeux actuels et futurs, l’UED planche, cette année, sur les mutations de la guerre. « S’adapter, se réinventer, innover. La guerre ne s’apaise pas, elle se transforme », souligne le général d’armée aérienne Philippe Lavigne, chef d’état-major de l’Armée de l’Air, avant de rappeler la volonté commune des universitaires : « Allier nos forces, moyens et compétences pour combattre et avancer face aux mutations de la guerre ».

9h. Les démonstrations dynamiques commencent. Le public prend place sur le tarmac. Un avion survole la base et simule un comportement suspect. Rapidement, un Mirage 2000 l’intercepte et contrôle son identité. Le speaker explique qu’un tireur posté à bord d’un hélicoptère Fennec est en capacité d’effectuer des tirs de semonce en cas de menace. Une illustration de la mission de posture permanente de sûreté aérienne et de sûreté maritime.
En 2018, 298 alertes ont provoqué les décollages d’avions de combat et d’hélicoptères. Atlantique II, Falcon 50 et autres aéronefs survolent la zone.

Deuxième tableau présenté au public : les missions de gestion de crise. Un scénario connu des forces déployées dans la bande sahélo-saharienne (BSS), comme au Mali : il s’agit de mettre en œuvre des moyens de renseignements et des drones, dans le cadre d’une mission aéroterrestre, pour ouvrir le passage à un convoi logistique, dans un environnement hostile où l’ennemi est difficilement détectable. Une illustration de manœuvre tactique interarmes et interarmées.

Dans le hangar HM9, opérationnels et industriels présentent leurs technologies. Mannequin SimMan3G (voir la vidéo) plus vrai que nature utilisé pour la formation à la médecine de guerre, masque à affichage tête haute (voir la vidéo) pour faciliter la pédagogie des instructeurs de l’école de plongée, ou encore un casque embarqué (voir la vidéo) pour assurer la protection respiratoire des pilotes de chasse, un équipement qui équipera bientôt les forces.  

11h40. Un Rafale fait monter les décibels durant une bonne quinzaine de minutes. S’ensuit la démonstration dynamique de l’A400M.

12h. Le général d’armée François Lecointre, chef d’état-major des Armées, prend la parole devant les universitaires : « Pour que notre armée garantisse la victoire à notre pays, il nous faut décrypter cette mutation et caractériser la guerre de demain. » Nouvelles modalités d’affrontements, multiplications des scenarii de conflits, conquête de nouveaux espaces comme le cyber et l’espace… Ces tendances exigent de préserver une armée forte, autonome et réactive qui doit disposer de toutes les capacités afin d’être en mesure d’apporter une réponse adaptée aux agressions.

15h-18h30. Direction le Centre de formation de la Défense, à Bourges, pour les ateliers thématiques. L’un d’entre eux est dédié à l’intelligence artificielle (IA) : « Quelle supériorité technologique pour demain ? Apport du combat collaboratif et de l’IA à l’efficacité opérationnelle ? » Des experts débattent : apport technologique de l’IA, responsabilité du décideur, fiabilité des systèmes embarqués, importance de l’IA pour conserver la supériorité décisionnelle, IA comme élément d’aide à la réflexion et non de validation de la décision prise par la machine, IA comme condition nécessaire mais pas suffisante à la victoire, protection des données, autonomie et automatisation… Une journée décidément riche…