Le lieutenant-colonel Philippe est un officier de la Légion étrangère… et conservateur du musée de l’artillerie aux Écoles militaires de Draguignan ! Saint-Cyrien ayant longtemps servi au 4e régiment étranger de Castelnaudary et passionné d’histoire militaire, il nous livre son parcours et ses missions au quotidien en tant que conservateur.
Une seule chose m’a poussé dans cette voie : la passion. On ne rentre pas dans ces fonctions sans la fibre. Pour réaliser ce rêve, j’ai passé le concours de l’Institut national du patrimoine auquel j’ai été reçu pour une scolarité de dix-huit mois. A l’issue, j’ai exercé en tant que au musée de la Légion étrangère de 2004 à 2008.
Mais on ne raccroche jamais son arme : appelé à servir en opération extérieure avec le 3e régiment étranger d’infanterie, j’ai dû mettre mon activité en suspens ! À mon retour, j’ai eu l’occasion d’être conservateur du musée de l’artillerie des Écoles de Draguignan. À ce titre, j’ai été fait artilleur de 1re classe d’honneur. C’est une façon de remercier élégamment ceux qui ne sont pas de l’arme mais qui ont contribué, par des actions ponctuelles ou non, à son rayonnement et à son histoire. Cela fait partie de l’essence des militaires, je suis devenu artilleur par adoption.
Je suis dans mon bureau vers 8h00, après avoir fait un peu de sport, bien entendu ! La journée démarre sur les chapeaux de roues vers 9h15 avec l’accueil des premiers visiteurs. En semaine, ce sont souvent des groupes scolaires ou une section de militaires.
Il est assez difficile de faire rayonner notre musée sans se déplacer car le Var est un vaste département et de nombreuses associations locales du patrimoine ou les amicales nous sollicitent pour des colloques, des conférences, des interventions, etc. Nous répondons toujours présent !
L’après-midi, je me consacre deux ou trois heures à l’étude des pièces et des collections avec mon adjoint. Je prépare également des cours et conseille le commandant des Écoles sur les dossiers de tradition lors des prises d’armes par exemple.
En plus des touristes, le musée accueille des groupes scolaires de la région et les militaires en scolarité aux Écoles. Verdun étant au programme de l’Éducation nationale, notre public est composé d’environ un quart de militaires, un quart de scolaires et pour moitié de grand public.
Je tiens à vous faire remarquer que, dans leur grande majorité, les musées de l’armée de Terre sont situés dans les écoles militaires, qui forment les cadres. Il est très important que les jeunes, civils ou militaires, aient des figures de courage sur lesquelles ils peuvent s’appuyer voire se projeter.
Nous proposons des expositions temporaires tous les six mois. Elles ont pour objectif de mettre en avant les valeurs qui animent le monde militaire. Je mets tout en œuvre pour leur donner de l'ampleur. Les pièces du musée sont les preuves concrètes du sens du devoir qui conduit parfois jusqu’à l’abnégation, de la solidarité au travers la fraternité d’armes et du courage.
Nous exposons en ce moment-même « Verdun-La Somme, au milieu de la guerre, au bout de leurs forces ». Nous travaillons également sur une collection de peintures de la fin du XVIIIe siècle. Dans les années à venir, le musée de l’artillerie accueillera le musée de l’infanterie. Une belle aventure s’annonce avec son lot de nouveaux projets pour le musée ! »
Droits : Armée de Terre
Musée de l’artillerie en quelques chiffres
1800 m2 d’exposition
24 000 visiteurs en 2016, soit 10 % de plus qu’en 2014 !