Prix Erwan Bergot 2020 : un choix unanime et représentatif des valeurs de l’armée de Terre

Previous Next

×

Heading

Le commandant Constant-Charles est membre du comité de lecture de l’école de guerre Terre, qui a été consulté par le jury du concours. Le brigadier-chef Philippe et l’adjudant-chef Bastien se sont portés volontaires pour représenter leur catégorie, suite à une demande des organisateurs du prix. L’armée de Terre représente ainsi sa communauté militaire dans son entièreté. Tous peuvent être touchés par le livre qui remporte le prix.

Chacun des trois participants à la sélection a lu une pré-sélection d’ouvrages avant de les classer, puis de soumettre cette liste personnelle, hiérarchisée par ordre de préférence, au jury. Leur investissement dans le choix du gagnant est donc indirect, mais conserve une grande influence. En effet, le commandant et l’adjudant-chef ont tous deux placé Espérer pour la France en deuxième position, sans compter le brigadier-chef Philippe, qui le place comme son préféré.

Militaire du rang, sous-officier, officier : ils ont apprécié le livre pour sa simplicité. « C’est un livre sincère, sans fioritures », explique le commandant Constant-Charles. Le livre se lit très facilement, avis concerté. Tous ont été marqués par la spontanéité et l’audace du jeune lieutenant Germain. Un message en ressort pour toute l’armée de Terre : plus que d’espoir, un message d’espérance. Pour trouver l’audace de s’engager, de suivre le modèle de ce héros, dernier Compagnon de la Libération encore vivant. L’avis des trois soldats est univoque, chacun recommanderait ce livre à tous, mais particulièrement à la jeunesse. Ouvrage le plus monumental de la sélection d’après le commandant, sa lecture ne peut que bouleverser les jeunes soldats. Ce prix est une invitation, une incitation de l’armée de Terre à l’engagement pour ses jeunes soldats. Tous les soldats, jeunes ou anciens, doivent lire cet ouvrage passionnant.

Lauréat du Prix Erwan Bergot 2020

Le prix Erwan Bergot 2020 vient d’être remis à Hubert Germain, ancien officier de Légion, ancien homme politique et compagnon de l’Ordre de la Libération, et Marc Leroy, séminariste et écrivain, pour leur œuvre “Espérer pour la France”.

Cet ouvrage présente, de manière précise, les mémoires de l’un des derniers compagnons de la Libération. Retranscription des propos recueillis par Marc Leroy auprès de Hubert Germain, il insiste plus particulièrement sur les jeunes années de ce dernier qui sont aussi les plus édifiantes.

Refusant la défaite de juin 1940, Hubert Germain embarque pour l’Angleterre sans même prendre le temps de prévenir sa famille. “Je vais avoir besoin de vous”, dit simplement le général de Gaulle au jeune Hubert Germain lorsque celui-ci arrive parmi les premiers Français libres. Par la suite, il est envoyé en Syrie où il entre à la Légion après une formation d’officier. S’ouvre alors la période la plus exaltante d’une vie intégralement consacrée à un idéal auquel il se montrera toujours fidèle.

L’auteur passe ensuite sur la carrière politique d’Hubert Germain qu’il décrit comme la continuation de son engagement de jeunesse au service de la France. Face au nouveau siècle, celui-ci se fait philosophe, tirant pleinement les enseignements de ses multiples expériences. À cent ans, il n’a jamais cessé de résister. “Quand le dernier d’entre nous sera mort, la flamme s’éteindra. Mais il restera toujours des braises”. Pour lui, l’essentiel est de demeurer une “braise ardente”, prête à embraser le cœur de la jeunesse pour le service de son pays.

Mention spéciale 

La mention spéciale de cette édition 2020 du prix Erwan Bergot est décernée à Anne-Marie Grué-Gélinet, journaliste, pour son ouvrage “S’accrocher à une étoile”. Dans cet écrit, madame Grué-Gélinet présente l’Institut national des Invalides, qui, depuis sa création par Louis XIV, accueille les militaires blessés au combat.

À travers les récits et témoignages des pensionnaires, patients, soignants et administrateurs, l’auteure raconte cette longue tradition et le rôle central que tient aujourd’hui ce lieu exceptionnel dans les soins apportés, notamment aux victimes d’attentats. Elle-même soignée à l’Institut national des Invalides pendant plusieurs mois, madame Grué-Gélinet a profité de cette immersion involontaire pour décrire le quotidien des hommes et des femmes de tous âges qu’elle a côtoyés entre ces murs.

Au-delà des blessures, des graves traumatismes ou des stress post-traumatiques, ce sont des destins souvent exemplaires qu’elle nous livre. Anciens résistants ou combattants de la Seconde Guerre mondiale aujourd’hui centenaires, jeunes soldats blessés en Opex, victimes des attentats qui ont bouleversé la France, chacun confie ses souvenirs, ses espoirs, ses chagrins, ses combats contre la souffrance et l’adversité, pour regagner de l’autonomie.

Bien plus, ce sont les valeurs de solidarité, d’humanité, de courage et de dévouement qui se dégagent de ces pages, témoignant ainsi de la haute vocation de ces lieux chargés d’Histoire qui font, encore aujourd’hui, l’honneur de la France.