Depuis quelques jours, l’armée de Terre teste le recours aux drones dans le cadre de la préparation opérationnelle de ses unités. Le centre d’entraînement au combat-1er bataillon de chasseurs (CENTAC-1er BC) l’a notamment expérimenté fin juin en vue d’améliorer ses analyses et simuler de nouvelles menaces.
C’est une première : le CENTAC est le seul centre d’entraînement de l’armée de Terre à utiliser le drone. Les tests réalisés fin juin à Mailly se sont révélés concluants et cette technologie sera désormais exploitée lors de chaque rotation.
Pour le chef d’escadron Sébastien, chef des analystes au CENTAC, l’emploi d’un drone permet à la fois « de simuler les menaces actuelles, de compléter les images vidéos tournées au sol et d’apporter davantage d’éléments pour l’analyse des sous-groupements tactiques interarmes ».
En effet, les retours d’expérience des déploiements montrent l’utilisation par l’adversaire de drones qui peuvent remettre en cause la supériorité opérationnelle. En intégrant prochainement cette technologie dans ses scénarios d’entraînement, l’armée de Terre adapte donc sa préparation à cette nouvelle menace. Comme l’explique le capitaine Jérémy, chef de la cellule 3e dimension au CENTAC, « lorsqu’un soldat voit le drone, il doit écrire des compte-rendu et savoir se protéger. Dans l’avenir, nous envisageons de simuler des attaques de drones. »
Parallèlement, à des fins d’analyse et de pédagogie, le drone permet aux instructeurs de disposer d’une vue globale, à une hauteur de 5 à 10 mètres, offrant une représentation terrain différente, plus claire et plus objective. Le chef d’escadron Sébastien précise : « Dans un dispositif d’interdiction, le drone peut montrer si les soldats sont bien postés. Ils peuvent l’être par rapport à un char, mais pas pour la menace 3D. Et ça, le drone nous le dira. »
L’utilisation d’un drone est évidemment très réglementée. Ce dernier ne peut pas être utilisé en cas de pluie, de vent au-dessus de 30 km/h ou de manœuvres hélicoptères.
Pour deux drones, le CENTAC dispose pour l’instant de trois télépilotes (à terme quatre), tous détenteurs de qualifications spécifiques.
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