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Florence Parly : L’engagement des soldats de l’armée de Terre est exceptionnel

Mise à jour  : 01/01/2018

Depuis sa prise de fonctions en juin dernier, Florence Parly, ministre des Armées, s’est rendue dans plusieurs unités de l’armée de Terre et sur les théâtres d’opérations extérieurs. En ce début d’année, elle fait le point sur son engagement et ses priorités en faveur de l’armée de Terre.

Que vous inspirent les contacts que vous avez noués avec les hommes et les femmes de l’armée de Terre ?

Depuis mon arrivée, j’ai eu à cœur de rencontrer toutes celles et ceux qui font vivre nos armées au quotidien. J’aime ces moments car ils permettent de comprendre les interrogations et les aspirations de chacun, là où il se trouve, avec les responsabilités qui sont les siennes. Rien de mieux que ces moments riches de contacts humains, loin des contingences parisiennes !

Dans tous mes échanges, dans toutes mes visites, en France comme en opérations extérieures, j’ai été impressionnée par la force de l’engagement et le courage de ceux qui servent les armes de la France. Dans tous les regards, je n’ai vu qu’une chose : une sereine détermination. Les Français ont une chance immense de pouvoir compter sur des soldats tout entiers dévoués à leur sécurité et à leur liberté. Quant à moi, chaque déplacement me rend plus fière et plus consciente de l’honneur que j’ai d’être ministre des Armées. 

Nos soldats sont très sollicités de par leur engagement sur le territoire national et au-delà de nos frontières. En quoi le "Plan famille", qui sera lancé début 2018, leur permettra-t-il de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle ? Le plan s’étale sur cinq ans mais ses effets seront-ils perceptibles à court terme par nos soldats ?

L’engagement des soldats de l’armée de Terre est exceptionnel, je vous le disais. Mais je n’oublie pas que ce n’est pas qu’un homme ou qu’une femme qu’on recrute mais une famille entière qui s’engage. Ce "Plan famille", j’ai voulu le mettre en place dès mon arrivée. Il permet de répondre très concrètement aux demandes des militaires et de leurs familles. C’est un plan ambitieux, doté de 300 millions d’euros sur cinq ans. Il vise à améliorer le plus rapidement possible la vie quotidienne de chacun, puisque 70 % des mesures du Plan famille s’appliqueront dès 2018.

Quand je dis que c’est un plan concret, c’est parce qu’il répond directement aux préoccupations que j’ai pu entendre et comprendre sur le terrain. Il prévoit une augmentation du nombre de places en crèche ou le déploiement du Wifi® toujours et tout le temps, en garnison comme en opérations.

Enfin, et c’est une mesure que je surveillerai particulièrement, le Plan famille permettra à chacun de mieux vivre la mobilité notamment en notifiant dès 2018, 80 % des ordres de mutations au moins cinq mois avant la date d’affectation.

L’armée de Terre fournit la majeure partie des effectifs engagés sur le territoire national dans le cadre de l’opération Sentinelle. Comment ce dispositif a-t-il évolué récemment et quelles sont les mesures mises en place pour en garantir l’efficacité maximale ?

L’armée de Terre est, en effet, particulièrement engagée dans l’opération Sentinelle et je voulais féliciter ici tous ceux qui y participent chaque jour. Cette opération, lancée initialement dans l’urgence, avec une réactivité remarquable, est un réel succès et elle est devenue une nécessité pour la protection de nos concitoyens. L’intervention des soldats de Sentinelle pour neutraliser l’assaillant de la gare Saint-Charles à Marseille début octobre a été un nouvel exemple de l’efficacité de cette opération et des militaires de l’armée de Terre qui y contribuent.

Cependant, l’évolution des menaces et des modes d’opération de nos ennemis, les retours d’expérience des unités sur le terrain mais aussi l’impérieux devoir de sécurité à l’égard des Français avaient créé un besoin de réformer l’opération Sentinelle. En partenariat avec le ministère de l’Intérieur, nous avons donc mis en place un dispositif plus réactif, plus mobile et plus adaptable. Les itinéraires employés, par exemple, par nos soldats ou leurs horaires sont désormais plus imprévisibles. Le dispositif Sentinelle nouveau se déploie sur trois échelons en fonction des périodes, des événements et des besoins. Dans les faits, l’opération concerne toujours jusqu’à 7 000 militaires au quotidien dans des postures allant du déploiement à la mise en alerte et, en cas de force majeure, 3 000 militaires supplémentaires, constituant une réserve stratégique, peuvent être déployés sur décision du président de la République pour une durée d’un mois.

Des milliers de kilomètres séparent les patrouilles Sentinelle sur le territoire national des frappes d’artillerie en Irak ou encore des opérations menées dans la bande sahélo-saharienne. Comment peut-on se rappeler que ces missions sont étroitement liées ?

L’une des forces immenses de nos armées et de l’armée de Terre en particulier, est leur cohésion. Tous nos militaires sont unis au service de notre pays et cet objectif commun les amène à la solidarité véritable, dans les bons moments comme dans l’adversité, au quartier, à l’entraînement ou au combat.

Cette fraternité d’armes puissante est ce qui nous permet d’être présents, actifs et utiles partout où les intérêts ou les valeurs de la France sont menacés. Pourquoi, me demandez-vous ? Il y a un poème d’Aragon que j’aime bien, « La Rose et le réséda ». On y trouve ces vers : « Quand les blés sont sous la grêle / Fou qui fait le délicat / Fou qui songe à ses querelles / Au cœur du commun combat ». Les différences, les métiers, les affectations ne comptent pas quand on se bat pour un objectif plus grand que soi. Ce qui lie tous les soldats de l’armée de Terre, mais aussi de toutes les armées, et qui me lie à elles, c’est cet amour de la France, cette volonté de chérir notre liberté et d’assurer la sécurité de nos concitoyens.

Le décès d’un sous-officier du 13e RDP en septembre dernier rappelle, comme chaque mort au combat, les risques liés au métier des armes. Les hommages, que vous présidez, sont aussi une singularité inhérente au ministère des Armées. Comment garantir dans la durée la solidarité de l’Institution avec les familles de nos camarades morts au combat ou blessés dans le cadre de leurs missions ?

La vie et la mort sont des éléments de mon quotidien. Elles le sont aussi pour tous ceux qui portent un uniforme. Chacune de mes décisions peut engager la vie de nos forces et chaque soldat sait le risque qu’il prend dans l’exercice de sa mission. L’adjudant-chef Grenier est le dernier à être tombé les armes à la main, mort pour la France, mort pour avoir participé à son combat contre la barbarie et le terrorisme. Je veux lui rendre hommage comme je veux rendre hommage à tous ceux qui ont perdu la vie ou ont été blessés dans leur chair ou dans leur esprit.

Comme toute l’armée de Terre, je suis totalement solidaire des familles des soldats disparus ainsi que des blessés. Là encore, j’ai engagé depuis mon arrivée plusieurs mesures pour permettre l’accompagnement des familles, les soins et la réinsertion de nos blessés. Le "Plan famille" prévoit notamment d’accroître et de faciliter les aides financières pour les familles et la création d’une "Maison numérique du blessé". Cet espace numérique permettra de regrouper sur une seule et même plateforme les informations, les services et les démarches à suivre pour les blessés, leurs proches et leurs camarades.


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