Du 21 novembre au 2 décembre dernier, le Corps de réaction rapide - France (CRR-Fr) a conduit à la fois à Lille et en Pologne l’exercice Citadel Bonus 2016, une étape supplémentaire dans le processus de certification Otan dans lequel le CRR-Fr est engagé.
Objectif : mettre en place un élément de commandement avancé et un groupement multinational de soutien interarmées de théâtre pour assurer le déploiement de la force.
L’enjeu est de taille : le CRR-Fr prend cette année l’alerte Otan Joint Task Force Headquarters (état-major d’un groupe de forces interarmées).Dans ce cadre, l’exercice conduit en fin d’année devait démontrer la capacité du CRR-Fr à projeter une force initiale à dominante terrestre sur un nouveau théâtre d’opérations (joué en Pologne). Parallèlement, Citadel Bonus lui permettait de tester les liaisons entre l’élément de commandement avancé, l’état-major du JLSG et la base arrière jouée à la citadelle de Lille.
Le scénario particulièrement réaliste se jouait à Arnland, pays fictif situé au nord-est de l’Europe, en proie à une crise interne grave menaçant toute la région. Les autorités demandent une intervention de l’Otan. Une mission de stabilisation doit être engagée.
Près de 1 200 kilomètres séparent la citadelle de Lille du Joint Force Training Center (JFTC), situé à Bydgoszcz, en Pologne. Pour les besoins de l’exercice, plus de 450 militaires ont été déployés en Pologne, alors qu’autant restaient en base arrière à Lille, un véritable défi opérationnel. Comprendre les évolutions de situation pour permettre des prises de décision rapides et adaptées, fluidifier les échanges, maintenir un contact permanent avec la base arrière : l’état-major a dû roder ses processus de travail, avec un maître-mot : la coordination entre les trois entités. « Nous avions un état-major coupé en deux sites qui devait communiquer avec les unités subordonnées sur le terrain, et avec le JLSG, virtuellement déployé dans un autre pays, explique le lieutenant-colonel Willem, officier de marque de l’exercice. Rien ne se passe jamais comme prévu, mais nous avons atteint nos objectifs. Si l’alerte Otan se déclenche, nous referons exactement la même chose. »
Sur le plan technique, l’élément avancé et le JLSG devaient travailler avec un PC arrière, resté en France, en parfaite instantanéité. « Ce sont trois états-majors qui devaient travailler comme si la distance n’existait pas. Tout devait être transparent pour les utilisateurs » explique le commandant Paul, de l’équipe de marque SIC de l’exercice. Nous nous sommes appuyés sur une structure existante qui est celle du JFTC et nous avons monté une liaison satellite avec Lille. Il nous a fallu environ quatre semaines pour que tout fonctionne parfaitement. »
Pour le déploiement, l’état-major a pu compter sur le 41e régiment de transmissions, désigné pour le soutenir dans son processus de certification Otan. « Le CRR-Fr avait besoin d’un échange important d’informations entre les deux sites et d’un véritable travail collaboratif. Tous travaillaient sur le portail de gestion électronique de documents mis en place au profit de tous les joueurs, souligne le commandant Paul. Pour les équipes qui ont travaillé au montage de l’exercice, c’est la concrétisation de concepts écrits. C’est du réel, ils sont ravis. Toute expérience opérationnelle est bonne à prendre. »
Environ 800 militaires issus de 19 nations et 88 unités militaires participaient ainsi à Citadel Bonus à la fois en Pologne et en France.Cet exercice a permis une fois encore d’entraîner plusieurs PC français et alliés : la 4e brigade mécanisée canadienne, la 4e brigade d’aérocombat, la 6e brigade légère blindée et le commandement logistique des forces.
Droits : Armée de Terre 2022
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Un an de certification
Citadel Bonus 2016 est le deuxième d’une série de trois exercices représentant les trois phases de l’opération:
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Citadel Bonus 2016 est le deuxième d’une série de trois exercices représentant les trois phases de l’opération: