Armée de Terre
En 2017, lorsqu’on lui propose d’intégrer le centre d’entraînement et de contrôle des postes de commandement – 3e régiment d’artillerie, le commandant Patrice n’hésite pas. Sa mission : contrôler les postes de commandement de niveau 3 et 4 dans son domaine d’expertise : la logistique. Mais son métier ne se limite pas à donner une note. Pour les unités, ses observations sont de précieux conseils pour être demain, capables d’affronter les combats les plus rudes.
« Une des forces de l’armée de Terre est le suivi des missions et du personnel par l’encadrement. Ma mission de contrôleur logistique à la division contrôle du centre d’entraînement et de contrôle des postes de commandement (cf. encadré) s’inscrit dans cette veine. En charge de contrôler le fonctionnement des centres opérationnels (CO) des régiments et des brigades, la division intervient lors d’exercices de validation avant projection ou d’Antarès. Nous effectuons plus de 40 déplacements par an (en moyenne 30 par contrôleur). Nos observations donnent à « l’instant T » une image du fonctionnement des PC en situation de combat. Pour ma part, j’évalue les réactions des CO et la bonne application des doctrines dans le volet logistique. Quand le poste m’a été proposé, j’ai accepté le défi. J’ai passé la qualification logistique interarmées 2e degré, prérequis indispensable pour cette nouvelle fonction. La légitimité d’un contrôleur repose sur sa maîtrise du sujet. C’est d’autant plus important que nous contrôlons parfois des personnes plus gradées. Je suis en contact avec les écoles d’armes et les théâtres pour être au fait des nouveautés et problématiques. Nos observations prennent en compte la réalité du terrain. Nous orientons de plus en plus nos analyses vers le combat de haute intensité. Dans le domaine de la logistique, les forces doivent par exemple être capables de gérer des pertes humaines journalières très importantes.
Avant chaque contrôle, une préparation minutieuse s’impose. Grâce au logiciel d’élaboration et d’appui au contrôle (LEAC), la division établit des grilles de contrôle sur-mesure aux spécificités des unités. En fonction des besoins, les équipes de contrôleurs sont constituées de 8 à 11 membres. Notre temps de présence en unité est de 72 heures. Sur trois jours, nous réalisons rapidement si les personnes comprennent et donnent un sens à leur action. Être contrôlé, ce n’est pas se contenter de cocher des cases. Lorsque les contrôlés déroulent leur manœuvre, nous n’intervenons pas. Nous regardons et identifions les problèmes. Notre credo : être présent, sans être pesant. Chaque soir, , les contrôleurs confrontent leurs points de vue pour avoir la vision la plus juste possible. Chacun s’entretient ensuite avec son homologue. Nos conseils vont de l’agencement de la cellule à l’application des doctrines. L’appréciation finale ne prend pas en compte les remarques des premières 48 heures permettant une marge de progression. Les contrôlés sont réceptifs à nos remarques et attendent que nous leur indiquions les points à améliorer. Notre posture exige de rester humble. Le contrôleur d’aujourd’hui peut être le contrôlé de demain. »
Droits : Armée de Terre 2022
Implanté à Mailly-le-Camp, le CECPC-3eRA a pour mission d’appuyer l’entraînement des états-majors tactiques des forces terrestres se préparant au combat de haute intensité ou de contrôler leur aptitude à partir en Opex. Il conçoit et conduit le contrôle des PC lors d’exercices de tous types.
Implanté à Mailly-le-Camp, le CECPC-3eRA a pour mission d’appuyer l’entraînement des états-majors tactiques des forces terrestres se préparant au combat de haute intensité ou de contrôler leur aptitude à partir en Opex. Il conçoit et conduit le contrôle des PC lors d’exercices de tous types.
