ATHOS est un dispositif de réhabilitation psychosociale dédié à l’accompagnement des militaires blessés psychiques. L’ensemble des armées et services participent au projet interarmées ATHOS dont le pilotage a été confié à l’armée de Terre pour l’année d’expérimentation 2021. La mise en œuvre relève quant à elle de l’IGESA (institution de gestion sociale des armées).
ATHOS s’inscrit dans le cadre du plan d’action ministériel 2019-2022 : « contribuer au rétablissement et favoriser une meilleure réhabilitation psychosociale des militaires blessés ». Deux premiers établissements de réhabilitation psychosociale ouvriront en janvier 2021 et seront expérimentés tout au long de l’année. Ils s’inscrivent dans l’organisation existante du parcours de rétablissement des blessés et dans la continuité des améliorations qui lui ont été apportées depuis une dizaine d’années.
ATHOS sera expérimenté sur deux sites différenciés, dans le Var et en Gironde, afin d’en vérifier la pertinence tout en conservant la réversibilité nécessaire pour l’ajuster au niveau optimal recherché. Le but est de proposer à chaque soldat un programme adapté et construit avec lui, pouvant aller de quelques jours à plusieurs semaines. Le programme individualisé mis en œuvre dans les deux maisons est non médicalisé et respecte les principes de réhabilitation psychosociale.
ATHOS témoigne de la volonté des armées d’offrir aux membres bénéficiaires un accompagnement personnalisé et de proximité, entièrement intégré et coordonné avec les services contribuant à leur prise en charge et à leur suivi. Le projet permet de répondre à un besoin grandissant depuis les opérations en Afghanistan et vient en complément du parcours de soins pour en consolider plus rapidement et plus durablement les acquis. Il permet ainsi une préparation progressive et personnalisée de la réinsertion socio-professionnelle, dans le civil ou au sein du ministère.
Les maisons ATHOS sont accessibles gratuitement à tous les militaires blessés volontaires des armées et services, en activité ou radiés des contrôles et quelle que soit leur position administrative. Elles ont pour vocation à accueillir en instantané une quinzaine de blessés chacune, pour une capacité d’accueil globale de 90 blessés, les trois accompagnateurs de chaque maison ayant à suivre une trentaine de blessés chacun.
ATHOS se dirige seulement vers les blessés psychiques car il répond à un besoin identifié par le 13e rapport du haut comité d’évaluation de la condition militaire (HCECM) « la mort, la blessure, la maladie » et le rapport d’information de l’Assemblée nationale de septembre 2019. L’augmentation importante du nombre de blessés psychiques, constatée depuis les opérations en Afghanistan, et liée à l’intensification et la dureté croissante des engagements en opérations extérieures, a fait prendre conscience de la nécessité d’accorder une attention plus forte à la réparation de la blessure psychique.
Ce projet est complémentaire de l’existant car il s’agit d’un dispositif non médicalisé de réhabilitation psychosociale, conçu spécifiquement pour les membres bénéficiaires en service, principalement en opérations extérieures. Il résulte d’un parangonnage avec les dispositifs existants dans d’autres armées étrangères, les forces de sécurité intérieure et le monde civil. Il est donc bien complémentaire de la reconstruction par le sport proposée par le CNSD, ou de la maison des blessés, médicalisée, proposée par l’Institution nationale des Invalides. La complémentarité tient aussi au fait qu’ATHOS place le blessé au cœur de la décision qui le concerne et se concentre sur le rétablissement de son autonomie.
Droits : Armée de Terre 2022