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Discours de Geneviève Darrieussecq_nauguration du musée de la Libération de Paris

Mise à jour  : 28/08/2019

Madame le maire de Paris,

Monsieur le Gouverneur militaire de Paris, général,

Madame le maire du 14e arrondissement,

Monsieur le président de Paris Musées,

Madame la directrice du Musée de la Libération de Paris - musée Leclerc - musée Jean Moulin,

Madame Rol-Tanguy,

Monsieur le président de la fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque - Association nationale des anciens de la 2e DB, général,

Mesdames, messieurs,

Chers amis,

 

Le 14 juin 1940, la croix gammée a envahi la capitale. L’étendard nazi flotte sur la Tour Eiffel, l’Hôtel-de-Ville et l’Arc de Triomphe. « Paris outragé ! »

Les troupes allemandes défilent sur les Champs-Elysées. Dans tel bâtiment prestigieux la Gestapo, dans tel hôtel la Kommandatur, dans tel lycée le siège de la SS. « Paris brisé ».

La répression et les persécutions, les fusillés du Mont-Valérien et les innocents du Vel d’Hiv. « Paris martyrisé ! ».

Comme l’a si bien écrit le Général de Gaulle dans ses Mémoires, « Paris, depuis plus de quatre ans, était le remords du monde libre. Soudain, il en devient l’aimant. »

Que de batailles, que de sang versé, que d’énergie dépensée au service de la France ! Qu’il en fallut du courage et une volonté sans faille à tant de femmes et d’hommes pour aboutir aux journées des 25 et 26 août 1944. Ces hommes et ces femmes, ce sont le peuple de Paris, les Forces Françaises de l’Intérieur, les braves compagnons du colonel ROL-TANGUY, les soldats de la 2ème DB et les soldats de nos alliés. Ce sont les libérateurs de notre capitale.

C’est à eux, à leur engagement, à leur dévouement, à leur héroïsme, qu’est consacré le Musée de la Libération de Paris - Musée Leclerc -Musée Jean Moulin.  Il est un hommage au glorieux chef de la 2ème DB et à l’unificateur de la Résistance. Il est aussi un hommage à tous les anonymes, à tous ceux qui ont donné leur vie pour la Libération de la Ville Lumière, à ceux dont nous croisons les noms dans les rues de Paris.

En tant que secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, en charge du monde combattant, de sa mémoire et du patrimoine des armées, je me réjouis de la réalisation de cet ambitieux projet. Le voici concret, prêt à ouvrir ses portes aux Parisiennes et aux Parisiens, à tous les Français et à de nombreux touristes. 

Ce musée qui a l’histoire en partage est une réussite architecturale, esthétique et pédagogique. Il était un pari audacieux, il est un pari réussi.

En permettant aux visiteurs de vivre une plongée dans la France de l’Occupation, dans les journées cruciales de la Libération de Paris puis dans la France libérée, la capitale se dote d’un remarquable outil de transmission mémorielle.

Installées dans un lieu patrimonial qui porte une pertinence historique profonde, qui permet une exploration dans les entrailles du PC de ROL-TANGUY, les collections du Musée de la Libération de Paris - Musée Leclerc - Musée Jean Moulin bénéficient désormais d’un écrin à la hauteur de leur valeur. A la hauteur de l’attractivité et du rayonnement que mérite ce musée. Je lui souhaite de rencontrer le regain de popularité et de fréquentation que sa direction est en droit d’attendre.

Madame le Maire, je veux ici vivement féliciter le travail accompli par la Mairie de Paris au service du patrimoine et de la mise en valeur de la mémoire combattante. L’investissement de votre collectivité a été conséquent et nous en mesurons les résultats aujourd’hui. 75 ans après les « Glorieuses de 1944 », la concrétisation de ce projet permet de replacer les héros de la Libération au cœur de Paris et de les placer encore davantage dans le cœur des Parisiens. Le ministère des Armées - et je crois pourvoir associer également le ministère de la Culture - est heureux de vous avoir accompagné dans cette démarche.

Je veux remercier les fondations et les mécènes de leur participation. Tous les projets publics à vocation culturelle ont besoin de leur soutien. Je souhaite bien évidemment distinguer et remercier la Fondation du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et son président, le Général Bruno CUCHE. Les donations de la Fondation ainsi que les legs effectués par Antoinette SASSE, Andrée DUBOIS et Suzanne ESCOFFIER pour la partie Jean MOULIN sont à l’origine du musée.

Je veux enfin féliciter madame la Directrice, madame Sylvie ZAIDMAN, et toutes ses équipes pour l’œuvre accomplie ces derniers mois. Cette inauguration est l’aboutissement d’une belle aventure mais aussi le début d’une autre.

Madame la Directrice, vous le savez pertinemment, les musées, et singulièrement ceux d’histoire, ont la particularité d’être fragiles face aux évolutions du temps, aux résultats de la recherche historique et aux transformations des pratiques. Ne pas les comprendre, ne pas les suivre, ne pas les anticiper, c’est prendre le risque du décalage et de l’inadaptation. C’est pour cela que le ministère des Armées a souhaité investir et participer à la réalisation de cette muséographie moderne.

En suivant la lumière - le véritable guide de cette scénographie - le visiteur la verra s’estomper dans les années noires de l’Occupation avant de la voir ressurgir à l’heure de la Libération.

Ainsi, cette muséographie moderne, numérique souvent, est une promesse de succès et d’un bon « bouche à oreille ». Ce musée d’histoire, ce musée d’immersion est bel et bien un musée du présent. Assurément il est moderne et ludique, il est émouvant est didactique.

En un mot : passionnant !

Mesdames, messieurs, le ministère des Armées est le deuxième acteur culturel de l’Etat. Son patrimoine comprend des monuments historiques, des musées, de riches collections, des archives, une implantation sur tout notre territoire.

Ce patrimoine est un témoin de notre histoire mais il est aussi un magnifique instrument pour entretenir le lien armées-nation.

C’est la raison pour laquelle nous poursuivons une politique culturelle ambitieuse. Celle-ci passe bien évidemment par des partenariats avec des collectivités pour créer ou rénover des équipements liés à la mémoire. Ces partenariats ont été particulièrement nombreux à l’occasion du cycle du centenaire de la Grande Guerre.

Cette politique culturelle se déploie également par des investissements propres au sein de nos musées et notamment dans nos musées parisiens. Je pense bien évidemment au Musée de l’Armée, au musée de la Marine et au Musée de l’Air et de l’Espace.

Ainsi, nous continuons à investir pour nos collections et nos expositions afin de demeurer un acteur majeur du tourisme parisien.

Enfin, le ministère des Armées développe une ambition mémorielle. Je pense évidemment à deux lieux emblématiques de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale : le Mont-Valérien, haut lieu de la mémoire de la Résistance et de celle du général DE GAULLE ; le mémorial des Martyrs de la Déportation situé sur l'île de la Cité.

Mesdames, messieurs, on ne peut travailler au quotidien à l’Hôtel-de-Brienne à proximité du bureau du Général DE GAULLE, sans penser avec émotion à cette journée du 25 août 1944. Parti de la rue Saint-Dominique en juin 1940, il y revient après quatre ans d’exil et de combat. Le Général y retrouve intact son bureau et y installe le siège du Gouvernement provisoire.

Je ne peux résister à la tentation de vous lire ses premières impressions : « A cinq heures, nous arrivons. Immédiatement, je suis saisi par l’impression que rien n’est changé à l’intérieur de ces lieux vénérables.

Des évènements gigantesques ont bouleversé l’univers. Notre armée fut anéantie. La France a failli sombrer, mais au ministère de la Guerre, l’aspect des choses demeure immuable.

Rien n’y manque excepté l’Etat.

Il m’appartient de l’y remettre.

Ainsi m’y suis-je d’abord installé. »

Il y a 75 ans, le drapeau tricolore flotte sur Brienne et l’Hôtel-de-Ville.

Paris est libérée.

Je vous remercie.