Madame la préfète,
Madame la députée, monsieur le sénateur,
Mesdames et messieurs les élus,
Général,
Officiers, sous-officiers, caporaux-chefs, caporaux et parachutistes du 1er régiment de chasseurs parachutistes,
« Rien ne tombe jamais du ciel. » Voilà des mots qu’il vaut mieux se garder de prononcer quand on vient à votre rencontre. Et pourtant, vous serez certainement d’accord pour dire que l’excellence, l’aguerrissement et la soif de servir, ça ne tombe pas du ciel. Ce sont des qualités qui se travaillent et une passion qui grandit chaque jour. L’exigence et le dépassement de soi forgent la fierté de servir. Et cette fierté, après avoir assisté à la démonstration que vous avez si brillamment conduite, je peux vous assurer qu’elle est aussi la nôtre.
Vous faites honneur à vos aînés, ceux qui, en 1943, étaient les pionniers du parachutisme français. Les Rapaces ont répondu à chaque appel de la France : ils ont libéré une partie de l’Alsace lors de la Seconde Guerre mondiale ; ils ont combattu en Afghanistan, au Kosovo et dans les Balkans ; ils ont été déployés au Liban. Au Liban, où 58 d’entre eux sont tombés dans l’attentat terroriste du Drakkar. A ceux qui ont donné leur vie ce 23 octobre 1983, la Nation est à jamais reconnaissante. Nous n’oublions pas ceux qui sont allés au bout de leur engagement, fidèles au symbole du béret rouge qu’ils avaient choisi.
Partout, les Rapaces ont fait preuve du même courage, de la même exigence, du même désir de servir. Partout, ils ont participé à construire des armées efficaces et réactives. Vous êtes aujourd’hui les dignes héritiers de cette histoire.
Ce que vous venez de nous démontrer, c’est une capacité unique à pouvoir embarquer 12h maximum après une alerte. Quand il s’agit d’analyser une situation, de préparer son action, de rassembler son matériel et d’embarquer dans un avion en vue d’un parachutage, 12h passent comme un instant. Ce savoir-faire si bien entretenu est précieux pour nos armées. Par sa souplesse d’emploi et sa réactivité, le « guépard » offre une capacité d’action immédiate qui fait la fierté de la France et que nos alliés nous envient.
Vous l’avez démontré il y a quelques semaines, quand vous étiez prêts, si nécessaire, à embarquer pour Kaboul en quelques heures. Et je sais que vous le démontrerez encore, chaque fois que la France aura besoin de vous.
Ce que je voudrais vous dire aujourd’hui, c’est que face à cette exigence de la mission, à cet impératif de disponibilité et à ce besoin de réactivité qui font de la France une grande nation, vous n’êtes pas seuls. Car depuis 2017, j’ai pris un engagement : celui de vous fournir les meilleurs équipements et les meilleurs armements. Ce que je veux, c’est que vous disposiez sur le terrain des matériels les plus performants pour mener à bien vos missions. Pour que vous puissiez, dans les meilleures conditions, vous former, vous entraîner et gagner.
Et nous sommes sur le bon chemin ! L’avion A 400 M Atlas à partir duquel vous venez de vous déployer a désormais atteint sa pleine capacité. Vous avez reçu de nouveaux ensembles de parachutage, que nous avons vus en action, mais également de nouveaux treillis, de nouveaux fusils d’assaut, de nouveaux pistolets automatiques, de nouveaux fusils pour tireurs d’élite et de nouveaux missiles moyenne portée. Nous vous les devions. Et nous poursuivrons ces livraisons en petits équipements mais aussi bientôt en véhicules blindés SERVAL adaptés à vos missions.
Nous ne faisons peut-être que remettre les choses à leur juste place, mais je peux vous assurer que c’est un combat de longue haleine. Un combat trop souvent mis de côté ces dernières décennies, mais que la loi de programmation militaire voulue par le Président de la République, et qui est en cours d'exécution, vise à amplifier et à accélérer.
L’exigence de la mission qui pèse sur vos épaules, elle pèse aussi sur celles de vos familles. Je le dis souvent : quand on recrute un soldat, c’est toute une famille qui s’engage. Une famille qui apprend à vivre au rythme des déménagements et des absences ; qui adapte son emploi du temps et qui trouve des compromis ; qui passe par des moments de joie et d’inquiétude inhérents à la mission ; une famille dont la vie entière est organisée autour de votre engagement pour la France.
Votre famille, c’est votre base-arrière, qui garantit la force de votre engagement et la réussite des opérations. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu faire de vos conditions de vie quotidienne et celles de vos familles une priorité. Je suis donc très fière de visiter dans quelques instants la nouvelle crèche du régiment, qui accueille des enfants du régiment. Depuis 2017, nous avons créé près de 1000 places de crèches supplémentaires au profits de nos armées, et nous en créerons encore plus de 120 en 2022. C’est bien au-delà de la cible fixée par le Plan famille. Mais nous savons que c’est essentiel pour vous permettre de mieux concilier votre engagement avec votre vie de famille.
Officiers, sous-officiers, parachutistes,
Je partage avec votre régiment une histoire toute particulière. En 2017, quelques jours après avoir été nommée ministre des Armées, c’est ici que je me suis rendue pour rendre hommage au caporal Albéric Riveta. La France n’oublie jamais ceux qui se donnent pour elle. Je n’oublierai jamais le sacrifice de vos frères d’armes. Je n’oublierai jamais celui du caporal Riveta.
C’est entouré de vous, entouré du souvenir d’Albéric Riveta que j’ai réalisé pleinement ce que signifiait être ministre des Armées. J’ai saisi avec force le sens de votre engagement. J’ai pris conscience que cet engagement que vous vivez avec une grande générosité impliquait pour moi une grande responsabilité. Pour nous, vous combattez sans répit. C’est la raison pour laquelle je me bats pour vous, depuis 4 ans, pour votre quotidien en mission, pour vos familles, pour nos armées.
Vive la République, vive la France !