La cérémonie de transfert du corps du dernier Compagnon de la Libération du 11 novembre 2021 s’inspire, dans son organisation et dans son déroulé, de celle des 10 et 11 novembre 1945 voulue par le général de Gaulle. Elle se déroulera sur deux journées et en trois séquences.
En effet, la journée du 11 novembre 1945, première célébration de l’armistice de 1918 depuis la fin de la guerre de 1939-1945, a été choisie par le général de Gaulle pour honorer également les Morts pour la France de la Seconde Guerre mondiale.
La veille, 10 novembre 1945, les corps de treize hommes et deux femmes « Morts pour la France » entre 1939 et 1945 (le seizième, un officier français fusillé par les Japonais, rejoignant plus tard) furent transférés sous le dôme de l’Hôtel national des Invalides, afin que les Français puissent venir se recueillir et leur rendre hommage durant toute la journée.
Le lendemain 11 novembre 1945, le convoi funèbre quitta les Invalides et fit une halte à l’Arc de Triomphe où les cercueils furent installés en cercle autour du Soldat inconnu pour une grande cérémonie où le général de Gaulle voulait relier ainsi les deux conflits majeurs du 20e siècle. Là, dans un discours axé sur le rassemblement de la Nation, le général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire de la République française, rendit hommage à ces combattants « tombés sur tous les champs de bataille où - soit dans la lumière, soit dans l’ombre - s’est joué notre destin ».
Dans une troisième séquence, le convoi funèbre rejoignit le Mont-Valérien où les quinze, puis seize « Morts pour la France » reposèrent jusqu’au soir du 17 juin 1960. Ils furent inhumés solennellement dans la crypte du mémorial de la France combattante autour d’un caveau vide, au centre, qui attend jusqu’à aujourd’hui la dépouille du dernier Compagnon de la Libération, selon la volonté du grand maître de l’Ordre.
Dans une volonté de symétrie avec les cérémonies de 1945, le 10 novembre 2021, monsieur Hubert Germain, dernier Compagnon et ultime chancelier d’honneur, reposera sous la coupole dorée des Invalides, en compagnie des maréchaux Turenne et Vauban, de Napoléon et des maréchaux Foch et Lyautey. Il sera veillé par des soldats, marins et aviateurs des unités « Compagnon de la Libération ». Les Français qui le souhaitent pourront ainsi venir se recueillir et lui rendre hommage, ainsi qu’à travers lui à ses 1037 Compagnons constituant, selon les mots du général de Gaulle, « cette chevalerie exceptionnelle créée au moment le plus grave de l’histoire de France ». Le soir, le Gouvernement lui rendra un dernier hommage.
Le lendemain, dans la matinée, il sera conduit, sur un engin blindé AMX-10 sans tourelle baptisé « Bir Hakeim », escorté par la garde républicaine à cheval depuis les Invalides sous l’Arc de Triomphe où son cercueil sera placé face à la tombe de « l’Inconnu », comme l’appelait le général de Gaulle. La différence entre les deux cérémonies est l’arrêt du convoi funèbre d’Hubert Germain, selon sa volonté, au pied des Champs-Élysées pour un moment symbolique devant la statue du général de Gaulle. Enfin, après l’hommage de la Nation rendu par le Président de la République à l’ensemble des Compagnons et à l’Ordre de la Libération, le cercueil prendra la route du Mont-Valérien en attente de son entrée dans la crypte.
L’après-midi, au Mont-Valérien, dans une dernière séquence plus intime, en présence des personnels de l’Ordre de la Libération, des 23 Compagnons collectifs – 5 villes et 18 unités militaires-, des membres du conseil de l’Ordre, du conseil scientifique, des familles de Compagnons, ainsi que de scolaires de la ville de Suresnes qui abrite le mémorial de la France combattante, le Président de la République entrera seul dans la crypte avec Hubert Germain, afin de saluer une ultime fois le dernier Compagnon de la Libération.