Depuis le 26 mars 2013, les forces armées en Guyane (FAG) conduisent une opération de lutte contre l’orpaillage clandestin baptisée Awara. Cette opération a pour objectif la saisie et le démantèlement du site d’orpaillage illégal de Grande Usine, à l’ouest de Camopi, au cœur de la jungle.
Le site de Grande Usine regroupait des orpailleurs illégaux (garimpeiros) et s’est fortement développé après la reprise de Dorlin par les FAG durant l’été 2012. Il est alimenté par des flux logistiques empruntant les cours d’eau comme l’Approuague, la Sikini et les nombreuses pistes qui traversent la forêt.
L’opération est commandée depuis un poste de commandement conjoint des FAG et de la gendarmerie. Une compagnie de légionnaires du 3e régiment étranger d’infanterie (3e REI) a été déployée depuis Cayenne et la base avancée de Camopi, aux côtés d’une trentaine de gendarmes, soit près de 120 militaires. Le dispositif aérien était composé d’un avion CASA, de trois hélicoptères Puma, d’un hélicoptère Fennec et d’un hélicoptère EC 145 de la gendarmerie. Il a permis la mise en place des militaires aux abords immédiats du site d’exploitation Le soutien sanitaire a été assuré au plus près par deux équipes du service de santé des armées (SSA).
Le 26 mars, la compagnie du 3e REI et le poste de commandement tactique de l’état-major interarmées (EMIA) des FAG ont été déployé dans la région de Grande Usine à partir de la base opérationnelle avancée de Camopi. Cette première incursion a permis la saisie du site d’orpaillage ainsi que la mise en place des éléments par héliportage.
Les trois jours suivants, les FAG et les gendarmes ont entamé le ratissage du site pour découvrir les caches dans lesquelles les orpailleurs dissimulaient leurs principaux équipements nécessaires à l’extraction de matière aurifère. Ils y ont découvert un ensemble de campements et de « villages », dans lesquelles se trouvaient des épiceries, des garages pour les quads, des bars, des lieux de cultes, des centres de communication et des bijouteries clandestines.
Cette intervention a également permis l’interpellation d’une dizaine de suspects et l’arrestation de 5 d’entre eux.
Les fouilles ont permis de découvrir plusieurs grammes d’or, des documents officiels, des livres de comptes, des registres d’encaissements et des moyens de communication. De l’armement, une motopompe, des concasseurs et des moteurs ont été saisis et 122 carbets ont été détruits.
Le 30 mars, les FAG et gendarmes ont installé un poste opérationnel avancé temporaire (POAT), ravitaillé par voie aérienne, interdisant le retour des orpailleurs illégaux.
350 militaires de FAG sont déployés en permanence sur les réseaux fluviaux pour neutraliser les flux logistiques des orpailleurs et en forêt pour démanteler les sites d’exploitation d’or illégaux.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense