Guyane : le site de Dorlin sécurisé après l’opération Alatale Nui

Dès le 9 juillet, 170 militaires et gendarmes ont été pré-positionnés par avion de transport de troupes Casa sur la base de Maripasoula, base opérationnelle avancée (BOA) du 9^e régiment d’infanterie de marine (9^e RIMa), aussi connue sous le nom de « camp Lunier ». La BOA a servi de zone de déploiement et d’attente avant le déclenchement de l’opération et de poste médical avancé. Equipé d’un « lot de projection initial » armé de médecins et d’infirmiers, ce poste est prêt à recevoir et traiter tous types de blessés (par balle, coup de chaleur, envenimation, noyade, traumatologie…).

Le jour J à 14h50, l’opération a débuté par l’intervention du GIGN sur la zone de Dorlin pendant que les marsouins du 9^e RIMa formaient les sticks d’embarquement pour l’héliportage. La deuxième phase s’est poursuivie depuis l’aérodrome de Maripasoula où 4 Puma, appuyés par 1 Fennec avec tireurs d’élite en sabords, ont effectué plusieurs rotations pour déposer les troupes sur la zone d’opération. Les premières patrouilles de reconnaissance et de sécurisation, commandées depuis un PC héliporté (1 EC 145 et 1 Fennec) ont permis l’installation du poste de commandement tactique depuis lequel les ordres, au plus près des hommes sur le terrain, ont été donnés par les chefs opérations du 9^e RIMa et du détachement de gendarmerie. Très vite, les patrouilles se sont étendues autour des 70 puits creusés par les orpailleurs clandestins, sans encombre, sans affrontement. Le site de Dorlin a été sécurisé en fin de journée, « sans tirer un coup de feu » comme s’en est félicité le 12 juillet le général de division aérienne Bernard Metz, commandant supérieur des FAG, lors de sa visite sur place avec le préfet de Guyane.

Alatale Nui s’est déroulée de façon nominale malgré les contraintes qui pesaient sur les hommes et leur soutien logistique. La zone d’orpaillage illégal de Dorlin s’étend sur 32 km² dans une forêt amazonienne naturellement hostile située à 150 kilomètres de Cayenne, dans des conditions climatiques difficiles (chaleur et humidité) et sur un terrain très vallonné. Des contraintes que les importants moyens aériens dédiés à la mise en place et la conduite des opérations ont permis de prendre en compte.

Cette mission de sécurisation s’inscrit dans le cadre de l'opération Harpie dont l’objectif est le contrôle et la destruction des sites d’orpaillage illégaux. Plus particulièrement, depuis le 12 juillet, Anatale Nui va permettre à la Gendarmerie nationale et aux procureurs de Cayenne et de Fort-de-France de travailler sous protection pour le recueil d’éléments nécessaires à l’enquête judiciaire consécutive au meurtre de deux militaires le 27 juin par des orpailleurs clandestins.