Le 08 septembre 2013, les éléments de la Marine nationale des Forces Armées en Guyane (FAG) ont été engagées dans une importante opération de lutte contre la pêche illégale dans les eaux guyanaises, à l’Est des côtes de ce département français.
La présence d’une dizaine de « tapouilles » (bâteaux de pêche) à la limite des eaux françaises et brésiliennes a suscité l’intérêt des autorités françaises. Ces embarcations le plus souvent brésiliennes étendent volontiers, mais illégalement, leur zone de pêche jusque dans les eaux françaises. Une opération de police des pêches consistant à affirmer la souveraineté de l’État a donc été planifiée et conduite depuis un centre opérationnel armé par l’État-major interarmées des FAG à Cayenne.
Cette action « coup de poing » a mobilisé des moyens conséquents : le patrouilleur de la marine nationale « La Capricieuse », les vedettes de gendarmerie maritime « Organabo » et « Mahury », deux hélicoptères de l’armée de l’air (dont un d’alerte pour les secours), un hélicoptère de la gendarmerie nationale, le peloton d’intervention de la gendarmerie (GPI), des embarcations de la base-navale de Degrad-des-Cannes et du personnel de la direction de la mer.
Un survol de la zone a permis la détection d’un navire de pêche au comportement suspect. Il remontait à la hâte un filet mis à l’eau et tentait de masquer son immatriculation. Il se trouvait isolé au Nord-Est de la pointe Béhague, à environ 12 nautiques (20 km) de la frontière maritime avec le Brésil. Le dispositif nautique s’est alors lancé à sa poursuite.
Dans un premier temps, les pêcheurs ont essayé d’échapper au contrôle en jetant des filets à la mer pour empêcher la montée à bord des agents de l’État. Le préfet de Guyane, délégué du Gouvernement pour l’action de l’État en mer, a alors autorisé le recours aux actions de coercition. Les gendarmes du groupe de pelotons d’intervention puis les gendarmes maritimes se sont engagés pour embarquer sur la « tapouille ». Le contrôle a permis d’établir qu’il s’agissait d’un navire appelé « SAO JOSE II ». Sept marins d’origine brésilienne se trouvaient à bord. Le navire avait mis à l’eau un filet d’environ 2,8 km. L’investigation des gendarmes a permis de découvrir une cargaison de plus d’1,5 tonne de poissions dans les cales. La direction de la mer a ordonné le rejet du produit de la pêche, la destruction des apparaux de pêche et le déroutement du navire vers Degrad-des-Cannes.
Avec la saisie et la destruction à venir du filet, le seuil des 100 km de filets saisis aux pêcheurs illégaux sera franchi.
A 7000 km de la métropole, les forces armées en Guyane (FAG) garantissent la protection du territoire national et animent la coopération régionale. La Guyane représente des enjeux uniques pour la France et l’Europe dans le domaine spatial, mais aussi environnemental. La nécessité de protéger la richesse de ce milieu impose de lutter contre l’orpaillage clandestin et la pêche illégale. Les FAG mènent leurs missions dans un cadre exigeant par son étendue (1100 km de frontières terrestres), son littoral difficile et sa forêt équatoriale inhospitalière.
Sources : EMA
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