Opération interministérielle pilotée par le préfet de la région Guyane et le procureur de la République, la lutte contre l’orpaillage illégal (LCOI) est conduite conjointement par les forces armées en Guyane, les forces de gendarmerie et les autres services de l’État (PAF, ONF, DEAL, douanes, parc amazonien de Guyane).
L’opération Harpie, qui est le volet répressif de la LCOI, s’inscrit dans une stratégie globale fixée par le préfet. Elle exerce une pression constante sur l’orpaillage illégal empêchant l’exploitation clandestine des ressources aurifères du département par les « garimpeiros » en limitant ainsi les conséquences environnementales, sociales et économiques.
L’année 2018 a été marquée par un effort particulier. Conformément aux vœux du président de la République lors de sa dernière visite en Guyane fin octobre 2017, les armées ont décidé l’envoi exceptionnel de renforts et le préfet a remobilisé l’ensemble des acteurs concernés au travers d’un plan stratégique LCOI rénové.
Fin du premier trimestre 2018, les FAG gonflaient de manière temporaire leurs rangs de 140 militaires supplémentaires. Un format portant à 500 le nombre de soldats déployés quotidiennement en forêt.
L’implication forte des militaires et une meilleure coordination avec les FSI a considérablement augmenté la capacité de saisie et de destruction de l’opération Harpie. Le bilan de l’année 2018 s’élève à 1 323 patrouilles conjointes FAG/FSI conduites en forêt et sur les fleuves de Guyane permettant la saisie de 26 075 110 € d’avoir criminels (14 384 426 € en 2017 /+81 %).
Au terme de cette année d’opérations, les orpailleurs illégaux se retrouvent asphyxiés : l’adaptation du mode d’action, consistant à occuper le terrain le plus longtemps possible et à rester dans les zones frappées puis revenir sur les sites déjà visités, dissuade certains garimpeiros de se réinstaller sur les sites d’extraction aurifère clandestins et les gêne dans leur réapprovisionnement. Cette présence des marsouins, légionnaires, sapeurs du génie et aviateurs des FAG dans la jungle amazonienne permet de démanteler leurs plots logistiques et avec le concours des FSI de saisir ou détruire un grand nombre d’équipements.
En 2018, Harpie, opération quotidienne de lutte contre l’orpaillage illégal, a permis la destruction de 765 sites d’orpaillage illégal, de 4 449 carbets, 215 puits et 51 galeries, ainsi que du matériel nécessaire aux orpailleurs tels que 82 concasseurs, 758 tables de levée et 401 motopompes. 110 quads, 205 armes, 120 kilos de mercure et 5 kilos d’or ont également été saisis.
Fortes de 2 100 militaires, les FAG exercent des missions de soutien de l’action de l’État et contribuent aux missions de souveraineté. À ce titre, elles garantissent la protection du territoire national, et contribuent au maintien de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente unique Caraïbes (ZRP), à la lutte contre l’orpaillage illégal (opération Harpie), à la sécurisation du centre spatial guyanais (opération Titan), et à la lutte contre la pêche illégale. Dans le cadre de leur mission de police des pêches, les FAG garantissent la souveraineté de la France sur les eaux placées sous sa juridiction, répondent aux engagements internationaux pris par la France dans le domaine de préservation des ressources halieutiques, et combattent les activités maritimes illicites.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense