13h25, le lundi 14 juillet 2014, le sergent Jonathan réunit les 6 militaires du rang qui arment sa patrouille. Ils sont tous du 2e régiment de dragons de FONTEVRAUD affectés à la compagnie de protection du camp « CBA Damien Boiteux à Bamako ».
A 23 ans le sergent effectue avec Serval sa première opération extérieure, mais les consignes qu’il donne à son groupe avant le départ sont nettes et précises. A l’issue les soldats grimpent a bord des P4 direction SENOU, une bourgade dans les faubourgs de la capitale malienne. La patrouille progresse tantôt sur des routes goudronnées tantôt sur des chemins de terre détrempés par les récentes averses.
Arrivé sur l’axe principal qui relie Senou à Bamako, le sergent Jonathan s’arrête à hauteur d’un point de contrôle tenu par la police, la gendarmerie et la douane malienne. En 2 mois de présence à Bamako, le sergent a pu nouer des relations de confiance avec les fonctionnaires maliens. Pour le sergent, ce n’était pas facile au départ. « Il a fallu briser la glace. La coupe du monde de foot très suivie au Mali nous a permis de trouver un sujet de conversation convivial pour lier connaissance ».
Mais le football n’est pas le seul sujet de conversion qu’aborde le sergent, qui évoque également l’état d’esprit des personnes rencontrées, leur sujet de préoccupations et les incidents récents. Tous ces éléments permettent au sergent Jonathan de se faire une idée sur la situation et le ressenti de la population dans son secteur. Mais aujourd’hui c’est le sergent qui répond aux questions de ses interlocuteurs maliens, « Que va devenir Serval ? Est ce que les français s’en vont ? ». Les maliens regardent beaucoup TV5 Monde et écoutent les radios françaises, sur lesquelles ils ont entendu les déclarations du ministre de la défense français. Le sergent tente de les rassurer en leur expliquant que l’opération s’appelle désormais Barkhane, et que la présence française au Mali se poursuit. Puis les inquiétudes s’effacent et la conversation revient sur la finale de la coupe du monde.
Le sergent regagne son véhicule et la patrouille reprend. Il s’agit maintenant de vérifier la praticabilité des pistes de terre autour de l’aéroport, durement éprouvées par les pluies. Une fois de retour au camp « CBA DAMIEN BOITEUX » le sergent n’a qu’une heure pour souffler avant de prendre la garde à l’entrée du camp pour une durée de 48 heures, mais il n’a qu’une envie : retourner sur les chemins autour de BAMAKO.
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense