L’adjudant Laurent est chef prévisionniste au 3erégiment d’hélicoptères de combat d’Etain depuis 2010. En tant que météorologue, il est une aide à la décision pour le commandement. Il est également en charge de la protection aéronautique pour les équipages : il briefe les commandants de bord des aéronefs sur les conditions météo au cours de leur vol, du décollage à l’atterrissage.
En opération, il observe tout ce qui peut avoir un impact sur les forces aéromobiles et terrestres. Arrivé sur le théâtre le 16 avril 2014 pour son deuxième mandat Serval à Gao, il travaille essentiellement au profit des unités déployées dans le Nord-Mali.
Equipé d’une station portable de recueil et d’information météo, d’un Synergie nomade et d’une station d’observation avec des capteurs de vent, de température, de pression et de pluviométrie, l’adjudant Laurent est également en liaison avec le centre interarmées de soutien météo-océanographique des forces (CISMF) de Toulouse qui lui assure une veille météo. « On a progressé en matière de prévision depuis la fin des années 2000 avec la création du CISMF, nous avons un rôle important dans la prise de certaines décisions en opération. Heureusement, j’ai des contacts avec mon homologue à Bamako. »
Evoluant selon des mécanismes très différents de ceux connus sous les latitudes européennes, le climat tropical fait encore l’objet de recherches et s’avère compliqué sans formation spécifique. « L’échelle spatio-temporelle est beaucoup plus importante sous les tropiques, on devine les risques mais il est difficile de faire des prévisions précises. »
Il n’y a pas beaucoup de réseau d’observation au Nord-Mali, c’est pourquoi suite à un épisode pluvieux assez important dans la nuit du 9 au 10 mai, la radio malienne de l’ORTM (Office de radiodiffusion télévision du Mali) l’a sollicité pour connaître les caractéristiques de cet événement. « Cette année le phénomène était très étendu, des monts Hombori jusqu’à l’Adrar des Ifoghas, pour la partie Nord, avec beaucoup de pluie : 11,6 mm à Gao en 6h de temps et j’imagine que cela a pu être plus ailleurs. D’une manière générale, les premières grosses pluies arrivent au mois de mai. C’est pourtant tous les ans la même chose ici, mais quand il s’agit de météo, au Mali comme ailleurs, les gens ont la mémoire courte »
Sources : EMA
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