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BARKHANE : Dans la peau d’un père et de son fils au Sahel

Mise à jour  : 15/11/2016

Dans le cadre de l’opération Barkhane, plus de 3500 soldats sont déployés dans la bande sahélo-saharienne, zone d’action désertique aussi vaste que l’Europe. Certains se connaissent car ils sont engagés au sein de leur unité d’origine mais tous développent un véritable esprit de cohésion face à la mission. Beaucoup évoquent l’armée comme une famille, pour certains d’entre eux, c’est une réalité.

A Tombouctou, l’adjudant-chef Thierry occupe le poste de sous-officier transmissions au sein du détachement de liaison et d’appui opérationnel 3 (DLAO 3). Responsable des communications avec le centre opérationnel de Gao, il est directement intégré dans le véhicule du commandant d’unité. Il gère les transmissions radio et les messages informatiques entre le centre de commandement et le détachement lors de ses déplacements sur le terrain.

Chasseur alpin depuis le début de sa carrière, l’adjudant-chef Thierry ne compte plus les missions et les opérations extérieures. Tchad et aujourd’hui la Mali. Au sein du détachement à Tombouctou, l’expérience 34 années de service l’ont entraîné de Berlin, où il effectua des patrouilles le long du mur, jusqu’à l’Afghanistan, en passant par la Bosnie, le Liban, la Guyane, et aujourd’hui le Mali. Celui qui se définit comme « le fossile du détachement » impose donc le respect. Appui précieux pour le chef de site, il est aussi un conseiller apprécié pour les plus jeunes.

Pour ce fils d’instituteur, être militaire « est un beau métier, mais ce n’est pas facile ! Il faut avoir la foi pour se taper la colonne vertébrale dans un VAB toute la journée à 52 ans, mais si c’était à refaire, je ne ferai pas différemment », affirme-t-il.

Barkhane est cependant une opération extérieure particulière pour lui. C’est la première sur laquelle il se retrouve engagé aux côtés de son fils Julien.

Déployé à Gao, à environ 400 km de Tombouctou, le caporal Julien est chef d’équipe combat au sein du groupement tactique blindé Edelweiss. L’opération Barkhane est sa première opération extérieure. Il s’est porté volontaire pour remplacer un camarade qui ne pouvait pas partir. Auparavant, il avait effectué une mission de courte durée de six mois en Nouvelle-Calédonie.

Lorsque l’on demande à l’ADC Thierry ce que cela fait d’avoir un fils militaire, il nous répond : « Depuis l’âge de 5 ans, il veut être militaire ! Avec mon épouse, nous sommes très fiers, mais nous l’avons mis en garde sur l’aspect vie de famille, difficile à gérer ».

Ayant grandi à Grenoble, Julien s’est engagé à 18 ans dans les troupes de montagne, une évidence. Sur les conseils de son père, il postule et intègre le 27e bataillon de chasseurs alpins. « Quand il s’est engagé je voulais être sûr que c’était pour lui, qu’il ne fasse pas ce métier pour suivre les traces de son père. Pour mon épouse, c’est une inquiétude d’avoir son fils et son mari simultanément en opération ».

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Elle regroupe de 3 500 à 4 000 militaires, en fonction des pics d’activité, avec des moyens aériens conséquents, dont la mission consiste à appuyer les forces armées des pays partenaires dans leur action de lutte contre les groupes armés terroristes dans la BSS et favoriser une appropriation africaine de la gestion des crises.


Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense