Dans le cadre de l’opération Barkhane, 3 500 soldats sont déployés dans la bande sahélo-saharienne, une zone d’action désertique aussi vaste que l’Europe. Principalement armée par les composantes terrestre et aérienne, l’opération Barkhane réserve quelques surprises puisqu’y sont également déployés des marins.
A N’Djamena, le Maître Ian, météorologue, est inséré au sein du centre opérations interarmées de la force Barkhane, qui conseille le général de division Bréthous, commandant de la force, dans la conduite et la planification des opérations. Quotidiennement, il analyse et interprète l’ensemble des données provenant des modèles de Météo France.
Sur cette zone d’opération aussi vaste que l’Europe, les prévisions météos sont indispensables pour anticiper et préserver les moyens et les potentiels matériels et humains. Le maître Ian prévoit les fenêtres favorables et défavorables aux missions et mouvements : « les moyens aériens sont très sensibles aux dégradations météo. En plus de l’impossibilité pour eux de décoller, celles-ci peuvent également leur interdire un retour. Je dois m’assurer que la mission sera menée sans que la fenêtre météo ne se referme sur l’équipage ».
La bande sahélo-saharienne est un terrain très particulier pour les aéronefs : « Il n’y a pas de saison favorable sur Barkhane en raison de l’alternance de la saison sèche et de la saison des pluies, toutes deux contraignantes pour les moyens aéronautiques. Durant la saison sèche, les vents de sables provoquent de gros impacts sur la mobilité des vecteurs terrestres et aériens. En saison des pluies, les orages contraignent les opérations dans les mêmes proportions ». Les élongations propres au théâtre Barkhane et la densité des opérations impliquent un emploi soutenu des vecteurs aériens (transports tactiques, drones, avions de chasse) et une prévision météorologique précise. Ces dernières rayonnent vers toutes les unités déployées. L’expérience du marin contribue à affiner les prévisions grâce au couplage terre / océan / atmosphère : « Il existe des connexions entre ce qu’il se passe dans le golfe de Guinée et la mousson. En surveillant l’océan, cela me permet d’obtenir des indices sur les prévisions susceptibles de se produire sur le Sahel ».
Peu d’unités sont dotées de météorologues. Sur l’opération Barkhane, le maître Ian est inséré au sein du Central-opération inter-armée et coopère à chaque instant avec les forces. « Je suis fier de servir au sein de la force Barkhane, et d’y apporter mon empreinte marine parmi tous mes collègues de l’armée de l’air et de l’armée de terre. Ils sont curieux de trouver un marin sur cette mission. Cela favorise les contacts. Pour eux, un marin sur Barkhane représente l’exotisme ».
Invité à fêter les commémorations de la bataille de Camerone, il mesure sa chance de partager ces moments de convivialité avec ses collègues légionnaires présents sur le théâtre : « C’est très enrichissant pour un marin. Je m’imprègne des différentes méthodes de travail de chacun, et de leur tradition. J’enrichie constamment ma culture opérationnelle ».
Conscient l’opportunité que représente sa participation à une telle opération, le maître Ian n’en oublie pas moins sa famille marine. Depuis longtemps il rêve d’avoir l’opportunité de se rendre en Terres Australes et Antarctiques françaises : c’est son objectif pour les prochains mois ou les prochaines années.
A l’instar du maître Ian, une dizaine de marins sont déployés dans la bande sahélo-saharienne au sein de l’opération Barkhane.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense