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Afghanistan : dans la peau de deux manipulatrices en électroradiologie

Mise à jour  : 08/03/2014

(Publié le 02/10/2013). L’adjudant Gaëlle, 29 ans et le sergent-chef Vicky, 26 ans sont déployées sur le théâtre afghan depuis le mois de juillet 2013 à l’hôpital militaire de Kaboul (Rôle 3) pour une durée de 3 mois. Elles sont manipulatrices en électroradiologie, plus communément appelées « manip radio ». L’adjudant Gaëlle est affecté à l’hôpital d’instruction des armées (HIA) Bégin à Saint-Mandé depuis 2006 et le sergent-chef Vicky à l’HIA Legouest à Metz depuis 2008.

 « Ici, nous travaillons principalement avec les urgences et la réanimation de l’hôpital, mais pas uniquement. Nous travaillons aussi au profit des médecins du service des consultations et d’hospitalisation » explique l’adjudant Gaëlle.

Comme tous les matins, les deux « manip radios » débutent leur journée par un passage à « la réa » de l’hôpital, comme elles l’appellent. Elles viennent se renseigner auprès des réanimateurs sur le besoin d’imagerie pour le suivi des patients hospitalisés. « C’est dans ce service que sont traités les cas les plus graves ou les plus instables. Nous nous tenons toujours à la disposition des médecins de la réanimation et nous nous adaptons à leur planning, car il est plus facile pour nous d’ajuster notre emploi du temps que l’inverse », déclare Gaëlle.

Après la réanimation, direction le WARD (la « salle » ou secteur d’hospitalisation dans le jargon hospitalier). Les « manip radios », sont régulièrement sollicitées par les médecins  pour des compléments d’imagerie pour le suivi en pré ou post-opératoire (contrôle de réduction de fracture, radiographie pulmonaire …). Elles peuvent ainsi planifier et prioriser certains examens.

Mardi 20 août 2013, lors de son passage au WARD, le chirurgien maxillo-facial demande son aide à Gaëlle. Ce matin, il réalise une trachéotomie qui permettra à son patient de mieux respirer. La mission de Gaëlle consiste à effectuer, à la fin de l’intervention, dans le bloc opératoire, une radiographie pour vérifier la bonne position de la « trach » (dispositif d’aide à la respiration implanté à la base du cou). A cet effet, elle utilise un appareil mobile de radiologie appelé « mobylett ». « C’est ça notre travail, nous permettons aux chirurgiens de visualiser ce qu’ils ne voient pas de l’extérieur. Ils peuvent ainsi vérifier que le patient n’aura pas de complications ultérieures et ce avant même qu’il ne  retourne en chambre. Je me sens utile tous les jours », ajoute Gaëlle.

La journée d’une « manip radio » est ensuite rythmée par les demandes des consultations externes et des urgences. Les demandes médicales sont traitées par l’imagerie la mieux adaptée ; radiographie standard ou scanner. «Si on a besoin de nous dans l’urgence, nous sommes toujours disponible », ajoute Gaëlle. Le nombre et la nature des imageries sont variables selon l’activité quotidienne (jusqu’à 12 imageries conventionnelles et 3 à 7 scanners par jour, les deux-tiers concernent l’orthopédie, le tiers restant, des pathologies plus variées pulmonaire, digestive ou neurologique). Les patients sont aussi bien des membres de la coalition que des Afghans.

Les « manip radio » travaillent par cycle d’astreinte de 24 heures qui débute chaque jour à 14H00. Sur l’activité régulière, elles se relaient, ce qui leur permet de se reposer. Les urgences sont cependant susceptibles de bousculer cette routine à tout moment. Elles restent donc joignables jour et nuit pour répondre éventuellement à un afflux de patients, mais aussi pour partager leur domaine de compétence.

Le hasard fait souvent que Vicky est appelée la nuit. Elle se souvient, «  le 25 juillet 2013, à 3 heures du matin, j’ai été appelé par les urgences. Ce soir-là, un patient avait été victime d’une chute d’environ 3 étages. A l’arrivée au ROLE 3, un patient est toujours considéré comme un polytraumatisé. Nous réalisons donc systématiquement une radio du thorax et du bassin en complément de l’examen clinique. Ces examens, complétés le plus souvent par un scanner, nous permettent ainsi de déterminer si le patient doit immédiatement aller au bloc ou non ».

Vicky rajoute, « ce qui est particulièrement intéressant dans cet hôpital à Kaboul, c’est le travail en équipe. Il existe une vraie entraide ; c’est un excellent modèle de cohésion ! Ici, nous travaillons avec tous les médecins. Chacun est spécialisé dans un domaine bien particulier ; la neurologie, l’orthopédie, le viscéral. Nous discutons beaucoup avec eux, ce qui nous permet d’apprendre chaque jour. C’est un formidable retour d’expérience qui sera un plus pour nous et pour nos services une fois retournées en France ».


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense